L'exclusion sociale des femmes à Tanger( Télécharger le fichier original )par Nabila Benssaih INAS Institut National de l'Action Sociale - Gestionnaire en affaires sociales 2010 |
3.1.7 3.5 La mortalité néonatale :La mortalité néonatale est définie comme la probabilité qu'un nouveau né meure entre sa naissance et 28 jours révolus. Les dernières estimations de OMS, qui datent de 2004, indiquent que cette année-là, environ 3,7 millions d'enfants sont décédés pendant les 28 premiers jours de leur vie. Cependant le risque de mortalité connaît d'énormes variations au cours de la période néonatale. Environ trois quarts des décès des nouveaux nés surviennent pendant les sept premiers jours de la vie.19(*) La mortalité néonatale résultent directement de trois grandes causes : les infections graves (tétanos, septicémie, diarrhée), l'asphyxie20(*) et la prématurité. Les infections graves peuvent surgir à n'importe quel moment pendant le premier mois de vie, mais représentent la principale cause de la mortalité néonatale après la première semaine, alors une bonne hygiène pendant l'accouchement joue un rôle important dans la prévention des infections, mais il faut également diagnostiquer et traiter les infections maternelles en cours de la grossesse. L'asphyxie peut être largement évitée en améliorant les soins pendant le travail et l'accouchement proprement dit. Les accouchements prématurés sont la cause directe des décès néonatals dans la mesure ou les bébés prématurés éprouvent plus de difficultés pour s'alimenter, maintenir une température corporelle normale et lutter contre l'infection que ceux nés à terme. De ce fait on peut en déduire qu'avec une bonne nutrition pour les femmes, l'espacement des naissances est l'un des piliers de toute approche permettant d'éviter les naissances prématurées, il est aussi impératif de garantir aux filles un accès à une nutrition et à des soins de santé adéquats dès la naissance pendant toute leur enfance et leur adolescence et jusqu'à l'âge adulte. 3.1.8 3.6 Accélérer le progrès dans le domaine de la santé maternelle :Des interventions ont été mises en place pour sauver des milliers de vies, selon l'UNICEF les principales méthodes de réduction de la mortalité maternelle sont bien en place et comprises, il s'agit notamment de : · Promouvoir l'accès aux services de planification familiale, en fonction des politiques nationales de chaque pays. · Assurer un suivi prénatal de qualité englobant tout un ensemble de services sanitaires et nutritionnel. · Prévenir la transmission de VIH de la mère à l'enfant et administrer des traitements antirétroviraux aux femmes qui en ont besoin. · Mener des interventions préventives et curatives de base comme la vaccination des femmes enceintes contre le tétanos néonatal, les vaccins de routine... · Assurer l'accès aux infrastructures de base et adopter de meilleures pratiques hygiéniques surtout au moment d'accouchement. · Assurer l'accès à un personnel qualifié (médecin, infirmière, ou sage femme) au moment de l'accouchement. 3.1.8.1 3.7 Les programmes mis en place par l'Etat :La mortalité maternelle reste un défi, notamment dans le monde rural aussi bien que dans le monde urbain dont plusieurs causes en interviennent quelles soient directes ou indirectes c'est la raison pour laquelle le Maroc a mis en place plusieurs programmes qui veillent à ce que les femmes aient accès à la santé dans les bonnes conditions, on peut citer parmi ces programmes les suivants : · Le programme « maternité sans risque »21(*) a été mis en place par le ministère de la Santé publique en collaboration avec l'OMS dans le but de garantir une bonne démarche d'élaboration et de mise en oeuvre pour une maternité dans de bonnes conditions. Cette stratégie se base sur le développement des ressources humaines, l'élargissement des prestations sanitaires ayant trait à la mère, à l'enfant et à la planification familiale, l'amélioration des infrastructures de base, l'implication du secteur privé en matière de santé maternelle. · Le plan national pour l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant pour la période 2005-2015 dont les buts sont inspirés des objectifs du millénaire pour le développement, qui consistent notamment en la réduction des trois quarts de la mortalité maternelle entre 1990 et 2015. · La mise en place de « Dar Al oumouma » comme une solution communautaire développée dans le cadre de la coopération entre l'UNICEF, le Ministère de la Santé, le Ministère de l'Intérieur et les collectivités locales, elle est conçue et réalisée en concertation avec les femmes des zones visées, dans le but de répondre parfaitement aux contraintes du monde rural (proximité des zones enclavées, personnel féminisé, convivialité, équipement de qualité et ambulance pour évacuation en cas d'urgence).Dar Al oumouma a permis de sauver des centaines de vies de femmes et d'enfants. Ce concept est en cours de généralisation dans le cadre de l'Initiative Nationale de Développement Humain dans les zones les plus défavorisées. III Les inégalités en matière de santé et l'éducation sous un onglet genre : Les inégalités en matière de santé et d'éducation revêtent une importance énorme, ils se réfèrent à plusieurs facteurs, celle la plus omniprésente de notre société est d'ordre socioculturel dont la femme est privée de ses droits sociaux et économiques et par conséquent elle se trouve dans un cycle infernal d'exclusion. Les femmes et les hommes ont des demandes de santé distinctes, à cause des différences biologiques, mais aussi à cause de leur mode de vie lié aux rôles spécifiques que la société leur a assignés. La santé masculine est plus fragilisée par les maladies professionnelles, les accidents du travail, ce qui dénote que le style de vie (comportements culturels et sociaux) et les caractéristiques biologiques en sont les principales causes. Les risques de maladies auxquelles les femmes sont plus exposées sont souvent liés à la reproduction, leur santé est plus fragile au cours des grossesses: risques d'anémie, de malnutrition, d'hépatite, de malaria, de diabète, etc. Toutefois, la femme est souvent astreinte à consulter le médecin et s'assurer de sa santé reproductive mais elle se trouve freinée par les règles religieuses et les normes culturelles qui imposent certaines interdictions pour les soins médicaux et la fréquentation des services de santé. Parallèlement, le manque de ressources, les contraintes sociales et les coutumes induisent des disparités entre filles et garçons en terme de nutrition, de morbidité et de mortalité, dans la mesure ou la valeur accordée aux enfants de sexe masculin est supérieure à celle des enfants de sexe féminin, chose qui rend la femme exclue davantage que les hommes dans une société où les normes et les reproductions sociales règnent. Quant à l'éducation, on constate qu'il existe encore des barrières et des contraintes qui restreignent l'accès des femmes à l'instruction, ce qui les rend exclues en matière d'instruction par rapport aux hommes et ce qui explique en partie que les femmes analphabètes sont nombreuses que les hommes, cela est due également à la mentalité des gens et aux coutumes de sorte que les parents craignent que leurs filles soient enlevées en chemin, ou qu'elles soient violées. De ce fait on peut dire que les préjugés, les réticences des familles, et les habitudes sociales donnent la part belle aux garçons dans les domaines scientifiques et techniques et exclue violemment les filles. * 19 Ministère de la santé, santé en chiffre 2002 * 20 Difficultés respiratoires après la naissance * 21 http://www.infosdumaroc.com/modules/news/articles-1926-maternite-sans-risque.html, consulté le O5 Mai 2010 |
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