PARAGRAPHE II: LA CONFERENCE DE RIO DE JANEIRO
L'idée de la tenue de la conférence mondiale sur
le thème de l'environnement et développement était
contenue dans le rapport BRUNDTLAND.
Il n'est pas question ici de montrer les enjeux de la
conférence qui sont d'ailleurs innombrables. Nous tâcherons de
montrer comment à travers elle l'Afrique est arrivée à
faire sien l'impératif de développement durable, principale
recommandation de la conférence.
Il faut d'abord rappeler que la tenue de cette
conférence avait au départ rencontré l'hostilité
des Etats en développement qui préconisaient que soit
organisée, au contraire, une conférence mondiale simplement
centrée sur le thème de développement. Cette position a
été fléchie au fil des débats, notamment lorsque
ces pays ont ressenti tout intérêt qu'ils pouvaient tirer de cette
conférence et en particulier l'opportunité d'obtenir des
financements nouveaux et additionnels en faveur d'objectifs environnementaux.
C'est principalement pour cette raison qu'ils ont répondu massivement
à la convocation de la conférence de Rio. En outre, la
conférence a battu le record de participation au haut sommet, soit 105
pays représentés par leurs chefs d'Etat ou de gouvernement sur un
total de 182.
A- L'ADHESION PAR LA PARTICIPATION
L'Afrique faiblement représentée pendant la
tenue des travaux préparatoires de la conférence pour des raisons
budgétaires et d'organisation s'est sentie pendant la grande "messe"
comme le parent pauvre de l'événement. En effet, dans le fond,
les thèmes à l'ordre du jour ne la concernaient qu'indirectement:
l'effet de serre, la déforestation tropicale, la biodiversité et
le développement durable. Les questions de la famine,
de la sécheresse, de la désertification et des ressources en eau
potable qui constituent la priorité en Afrique au sud du Sahara
n'étaient pas suffisamment abordées.
Ce sentiment de laissé-pour-compte qu'elle a ressenti a
produit en elle un effet d'électrochoc ayant abouti à une
volonté de s'imposer afin de marquer sa présence. L'exigence
d'une convention internationale sur la désertification était donc
la forme absolue pour les Africains de marquer cette présence. Ce sujet,
considéré et traité au départ de la
négociation de la CNUED comme un thème à caractère
essentiellement technique a constitué un élément
fondamental du compromis politique global de la conférence, en ce sens
que les Etats africains ont fait de l'acceptation de principe de cette
convention par tous les participants à la conférence, une
condition de leur accord aux autres points à l'ordre du jour. Ainsi,
tous les Etats favorables aux conventions sur la biodiversité, sur la
forêt, et sur les climats ne pouvaient que se plier devant l'exigence
africaine qui, outre les motivations financières (financement
prioritaire par le FEM des conventions internationales, ce qui profiterait
à l'Afrique) se fonde sur la réalité quotidienne: la
persistance et même l'aggravation du phénomène de
désertification.
puisse dire à propos de l'adhésion de l'Afrique
aux autres valeurs défendues par la conférence: conventions sur
le changement climatique, sur la protection de la biodiversité et la
déclaration de Rio sur la forêt.
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