d)
L'incidence de l'aide française dans le relèvement du secteur
agricole au Cameroun depuis 1990 : une incidence quasiment
inexistante
L'analyse de l'aide française dans le secteur agricole
faite plus haut, nous a amené à aboutir à la conclusion
suivant laquelle : le secteur de l'agriculture est encore très loin
de figurer parmi les priorités de la politique d'allocation sectorielle
de l'aide française au Cameroun depuis 1990. Cette réalité
découlerait des quelques sommes dérisoires affectées de
manière contingente à ce secteur pourtant stratégique pour
un pays de longue tradition agricole comme le Cameroun. C'est dire aussi que
celle ci n'a pu avoir qu'une incidence relative à la modicité
extrême de ses volumes.
Prenons par exemple le domaine de la production agricole, car
la performance d'une agriculture se mesure principalement à l'aune de sa
capacité productive. Dans le secteur particulier des
céréales, la production camerounaise se caractérise par un
certains nombre de traits tels qu'ils ressortent du tableau 31 ci-dessous.
Tableau 31 : Production agricole
céréale et importations au Cameroun (1000T)
Année
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
Production
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797.93T
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1.167,42T
|
1.257,95
|
1.454,41
|
Importations
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486.08T
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352.76T
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481.66T
|
761.266T
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Source : FAO stats
2007
De l'observation ce dernier, on constate que la production
céréalière au Cameroun connaît une hausse
progressive depuis 1990. On part ainsi de 797,93 mille tonnes en 1990 pour
culminer à 1454,41 mille tonnes en 2005, la production a presque
doublé dans cet intervalle. Cette hausse de la production
céréalière au Cameroun, pourrait traduire ainsi la
volonté du Cameroun de consolider sa sécurité agro
alimentaire en matière céréalière. Mais cette
volonté est encore largement freinée au regard de la part
significative qu'occupent encore les importations des céréales au
Cameroun. Ce qui grève encore à notre avis l'économie
agricole camerounaise. Car des efforts à travers un investissement
massif doivent être entrepris afin de remédier à ce
problème. Un regard synoptique jeté à cet effet sur l'aide
française affectée dans le sous secteur de la production
céréalière, nous a montré clairement que celle-ci
est quasiment absente et se fait de plus en plus rare, signe du peu
d'intérêt que la France accorde à ce sous secteur, mais
aussi à tous les autres sous secteurs agricoles. On ne pourrait donc
parler d'une incidence quelconque.
Parvenu au terme de ce chapitre, il ressort sans
ambiguïté que, l'orientation sectorielle de l'aide française
aux quatre secteurs sus analysés au Cameroun, se caractérise
depuis 1990 par une modicité significative des fonds à leur
affecter par la France, ce qui a eu pour conséquence logique, qu'elle
n'ait eu une quelconque incidence dans l'amélioration des conditions de
vie des populations camerounaises dans ces dits secteurs. Cela traduit à
notre avis, un désintérêt certain de la France à
l'égard de ces secteurs pourtant clé dans l'épanouissement
et le bien-être de ces populations.
Est-ce la même réalité qui prévaut
au Gabon ?
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