c)
L'incidence de l'aide française sur l'amélioration des conditions
d'accès à l'eau potable au Cameroun depuis 1990 : une
incidence insignifiante.
L'or noir deviendra bleu et l'eau, la molécule la plus
en vue du nouveau siècle. Aucune tension internationale quelque qu'en
soit la violence ne peut altérer ce destin annoncé. Longtemps
considérée comme inépuisable dans l'imaginaire collectif,
l'eau est devenu désormais une ressource restreinte et
vulnérable, éreintée par l'industrialisation du monde,
sa croissance démographique, gaspillage et pollution. Les tensions
qu'elle suscite sont locales et mondiales. Ses enjeux ?
Hétérogènes et primordiaux : santé publique,
sécurité alimentaire, équilibres écologiques,
développement économique, agriculture, industrie, transport,
énergie... (Severino, 2003). C'est dire qu'au regard de ce qui
précède, l'accès à une eau de qualité
constitue un enjeu vital pour le bien-être des populations vivant aussi
bien dans les pays développés que dans les pays
sous-développés où ce besoin se fait sentir avec beaucoup
d'insistance.
L'analyse d'une incidence quelconque de l'aide
française en matière d'accès à une eau de
qualité au Cameroun, fait ressortir un constat irréfragable.
L'aide française au regard des fonds alloués à ce secteur
stratégique a eu par conséquent, une incidence nulle dans
l'amélioration des conditions d'accès des populations
camerounaises à une eau potable depuis 1990. Cela relève d'une
logique indéniable. Car l'analyse de l'aide française
allouée à ce secteur qui a été faite plus haut,
nous a permis de dégager le désintérêt manifeste de
la France à l'égard de ce domaine, vu les quelques maigres fonds
épars qu'elle a consenti à affecter à ce secteur
névralgique.
Pourtant, une analyse de l'évolution du taux de
population ayant accès à une eau potable, montre néanmoins
une nette amélioration des conditions d'accès des populations
camerounaises à une eau de qualité depuis 1990 ; comme en
témoigne le tableau 30 ci-après.
Tableau 30 : Population disposant d'un
accès facile à une source d'eau de qualité au Cameroun
(%)
Année
|
1990
|
1994
|
1998
|
2002
|
2006
|
|
51
|
53,6
|
56
|
63
|
65,8
|
Source : PNUD 2006, 2004,
2002, 2000
En effet, au regard de celui-ci, un constat ne pouvant
souffrir d'aucune contestation s'offre à nous : c'est la hausse
progressive et significative du taux de la population ayant accès
à une eau de qualité. On quitte ainsi de 51% en 1990 à
65,8 en 2006, ce taux est consécutive à une hausse progressive
depuis 1994. L'année 2006 s'achève sur un sentiment satisfaisant
car la tendance ascendante entreprise depuis 1994 n'est pas proche à
notre avis de s'arrêter en si bon chemin, et le plus dur reste à
venir. Résorber par exemple, les disparités qui existent entre
les campagnes et les villes en matière d'accès à l'eau
potable, les questions de genre... Toutefois un coup de chapeau doit être
tiré aux autorités nationales camerounaises qui, à travers
ces réalités statistiques, ont le souci de pouvoir faciliter le
plus possible l'accès des populations à une eau de
qualité, par le biais d'un investissement considérable. Quant
à l'aide française à ce secteur, point n'est besoin de
vouloir mesurer une quelconque incidence positive, au regard de la sombre
réalité décrite par les séries statistiques
dévoilées plus haut. Car elle est presque inexistante et les
quelques fonds présents brillent par leur extrême modicité.
D'où son incidence nulle dans l'amélioration des conditions
d'accès des populations camerounaises à une eau de
qualité.
Après le secteur de l'eau, analysons dès
à présent l'incidence de l'aide française sur
l'amélioration du dernier secteur au Cameroun.
|