b)
L'incidence de l'aide française dans le relèvement du secteur
éducatif au Cameroun : une incidence significativement
négligeable.
Le secteur éducatif est tout aussi névralgique
que celui de la santé évoqué plus haut, car il constitue
le creuset où se forme la présente et la future classe dirigeante
appelée plus tard à gérer les affaires de la cité.
Un peuple éduqué est un peuple éveillé et peu
propice aux emportements pouvant mener au chaos. C'est un peuple
éclairé et plus enclin vers le progrès. C'est le lieu
stimulation par excellence du « virus mental »
étudié plus haut à fin de former des hommes et des femmes
aptes à conduire de manière efficiente les charges publiques.
C'est donc dire de l'importance et l'intérêt
indéniables que revêt ce secteur aux yeux du Cameroun. Mais
l'analyse de l'aide française affectée à ce secteur faite
plus haut a laissé plutôt entrevoir le contraire.
En effet, au regard des sommes minables consentis par la
France à ce secteur pourtant clé pour Cameroun, traduisant ainsi
par la même occasion son désintérêt
déclaré vis-à-vis de ce dernier, le secteur
éducatif est loin de constituer l'une des priorités de la
politique d'affectation sectorielle de l'aide française au Cameroun.
Or, l'observation des indicateurs du secteur éducatif
au Cameroun affiche plutôt un constat plus ou moins satisfaisant. Deux
indicateurs peuvent nous le démontrer : le taux de scolarisation au
Cameroun (b1) et le taux de d'alphabétisation (b2).
b1) Le taux de scolarisation au Cameroun depuis
1990 : Un taux nettement au dessus de la moyenne.
On entend par taux de scolarisation, le nombre d'habitants
fréquentant ou étant inscrit à l'école, du primaire
au supérieure. Pour ce qui est du Cameroun, le taux brut de
scolarisation combiné (du primaire au supérieur) affiche
nettement une tendance largement au dessus de la moyenne comme l'indique le
tableau 28 ci-après.
Tableau 28 : Taux scolarisation au
Cameroun (%)
Année
|
1990
|
1994
|
1998
|
2002
|
2006
|
|
55
|
47
|
71
|
58
|
68
|
Source : UNESCO 2006,
2000 ; PNUD 2006, 2002, 2000, 1998
Au regard de ce dernier, il apparaît clairement que ce
taux depuis 1990 connaît une hausse progressive. L'année 2006
affiche 68% de scolarisés comparativement au 55% de 1990, ce qui
relève d'une hausse significative. Hausse significative aussi,
comparativement à 2002 où ce taux s'affiche à 58%.
Toutefois il est quand même à regretter que le taux record obtenu
en 1998 (71%) n'ait pas été maintenu pour les années
suivantes. Néanmoins l'année 2006 se termine sur un élan
d'optimisme, car on observe à partir de cette année une
remontée progressive de ce taux de scolarisation, qui pourrait dans un
avenir proche, connaître davantage une tendance à la hausse.
Après l'indicateur de taux de scolarisation, voyons ce
qui est de l'indicateur suivant.
b2) Le taux d'alphabétisation au Cameroun
depuis 1990 : un taux en hausse progressive.
On entend par taux d'alphabétisation, la proportion
d'une population qui sache lire et écrire. Au Cameroun ce taux est en
nette amélioration depuis au moins les années 1990 comme
l'indique le tableau 29 ci-après.
Tableau 29 : Taux alphabétisation
au Cameroun (%)
Année
|
1990
|
1994
|
1998
|
2002
|
2006
|
|
57,9
|
52
|
45
|
67,9
|
69,5
|
Source : UNESCO 2006,
2000 ; PNUD 2006, 2002, 2000, 1998
De l'observation ce dernier, il apparaît clairement que
ce taux connaît une hausse significative depuis les années 1990.
On quitte ainsi le 57,9% en 1990, pour 69,5% en 2006. On note également
une hausse progressive du taux d'alphabétisation depuis 1998, qui
connaît cependant le taux le plus faible de la tranche d'années
choisies. Mais les chiffres des années suivantes traduisent que des
efforts substantiels ont été faits afin de le relever. Ce qui a
d'ailleurs été justifié au regard du taux des
années 2002 et 2006 au cours desquelles on a assisté à une
montée notable du taux d'alphabétisation au Cameroun.
L'année 2006 s'achève sur un brin d'optimisme, car il est
à souhaiter que cette tendance ascendante amorcée depuis 2002, se
prolonge dans le futur.
Au regard de ce qui précède, il ressort que le
secteur éducatif au Cameroun affiche des indicateurs plus ou moins
satisfaisants. Cette amélioration notable est certainement à
mettre sur le compte des efforts des autorités nationales, marquant
ainsi leur volonté sans cesse croissante à vouloir assurer une
meilleure formation aux camerounais afin qu'ils soient plus aptes et plus
compétitifs. Dans cette amélioration du secteur éducatif,
l'incidence de l'aide française dans ce secteur, au regard de ce qui a
été engagé comme fonds, est quasiment négligeable
pour ne pas être prise en considération. En effet, vu la
modicité, voir l'inexistence des fonds engagés par la France
à ce secteur clé, l'on ne saurait commettre par souci de
complaisance, un crime de lèse majesté en attribuant
l'amélioration de ce secteur sur le compte de la France au regard des
sommes insignifiantes qu'elle a affecté dans ce dernier au Cameroun. Car
il a été constaté plus haut que l'éducation est
loin d'être la priorité de la politique d'affectation sectorielle
de l'aide française dans ce pays depuis 1990.
Après le secteur éducatif, attardons-nous
à la situation qui prévaut dans un tout autre secteur.
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