5)
L'idéalisme
Ce paradigme renverse presque totalement les quatre
perspectives précédentes : il met l'accent sur les
intérêts des pays bénéficiaires, non plus sur ceux
des donateurs. L'A.P.D apparaît ici comme l'expression d'une
volonté de répondre aux difficultés des PED. L'approche
est dite « idéaliste » non parce qu'elle serait
nécessairement naïve ou irréaliste, mais parce qu'elle
renvoie à un idéal moral : celui d'une aide
désintéressée. C'est dans ce cadre théorique qu'on
peut classer les travaux de Naudet (2000 ; 2005) et François Didier
(1984) ainsi que les différents rapports d'activités sur l'aide
produite par certaines agences spécialisées de l'aide (A.F.D,
USAID...). Naudet, dans son premier travail (2000), va partir d'une question
principale à savoir, si l'aide extérieure est un instrument de
justice pour montrer les évolutions des fondements éthiques qui
sous tendent l'aide internationale. En effet, pour ce dernier, l'aide
extérieure répond à un impératif moral celui de
pallier aux multiples souffrances et à la misère ambiantes qui
prévaut dans les pays sous développés, car n'ayant pas
assez de moyens de résorber leurs maux. L'aide internationale, pour ce
dernier, s'impose donc comme une sorte de redistribution équitable des
revenus et bénéfices engrangés par les pays riches aux
pays pauvres. L'acte des donateurs peut donc être comparé à
celui d'un « Robin Des Bois » à l'échelle mondiale.
Dans le second travail (2005), l'auteur est toujours
guidé par les préoccupations d'ordre éthique de l'aide
internationale, s'intéresse à ce qu'il appelle « l'aide de
la cinquième génération » à savoir les
Objectif du Millénaire pour le Développement (O.M.D) En effet,
l'objet de ce travail est « d'analyser l'évolution de la
pensée sur le développement à partir des fondements
éthiques qui sous tendent l'aide internationale ». De ce fait, le
financement par les Etats donateurs en vue d'atteindre les O.M.D, participerait
à un certain retour vers un souci de justice procédurale dans le
cadre de la mondialisation, ainsi qu'à une aide plus redistributive,
plus automatique et davantage basée sur un diagnostic situationnel
(Naudet 2005 : 23).
François Didier (1984) soutient dans ses travaux,
à partir d'un regard synoptique de l'aide octroyée au tiers
monde, que celle-ci participe à un effort de solidarité entre
pays riches, donateur et pays pauvres récipiendaires de cette aide.
L'aide allouée répond prioritairement, selon ce dernier, aux
besoins développementaux des récipiendaires, et est
allouée pour satisfaire à ces besoins. L'on ne saurait rester
impassible devant la misère ambiante qui prévaut dans le tiers
monde, c'est pourquoi il est du devoir des pays riches de soutenir les efforts
de développement des pays pauvres, marquant ainsi leur compassion
à l'égard des ces pays, mais aussi leur volonté de leur
faire sortir de l'ornière de la pauvreté.
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