4.1.5 Critères d'un bon SIS
Les conditions de succès d'un SIS en terme
d'efficacité et d'efficience sont :
- sa pertinence : il doit répondre à des
objectifs de santé publique clairement définis et
quantifiés ;
- sa performance : il doit fonctionner avec des
méthodes, des outils efficaces et professionnels compétents
;
- son utilité : il doit être utilisé
par ceux qui en sont la cible (décideurs, professionnels de
santé, usagers) ;
- sa cohérence : les divers intervenants et
sources d'information doivent être bien coordonnées
4.2 Présentation de la structure
4.2.1 Contexte de création
Jusqu'en 1987-1988, la lutte antituberculeuse
était entièrement supportée par le Ministère de la
Santé Publique : le diagnostic, le traitement et l'hospitalisation des
malades étaient gratuits. De 1987 à 1995, avec la survenue de la
crise économique et financière qui a durement frappé notre
pays, l'effondrement du budget du Ministère de la Santé Publique
a entraîné celui de la lutte antituberculeuse, avec pour
conséquence la cessation de la prise en charge des malades par
l'Etat.
A partir de 1995, ayant constaté que de
nombreuses difficultés subsistent dans la prise en charge des malades
(coût élevé des médicaments, taux
élevé d'abandon du traitement par les malades, vente
parallèle des antituberculeux, rançonnement des malades...) et
l'amélioration progressive de l'économie du pays aidant, le
Ministère de la Santé Publique a reconnu la tuberculose comme un
problème majeur de santé publique. En 2002, a été
créé au niveau central le Comité National de Lutte contre
la Tuberculose (CNLT) avec son Groupe Technique Central (GTC-TB) et des
Unités décentralisées aux niveaux intermédiaire
(régional) et opérationnel.
Le Programme National de Lutte contre la Tuberculose
(PNLT) fut retenu comme programme prioritaire et inscrit dans le cadre
général de la lutte contre la pauvreté entreprise par
ledit Ministère.
![](Analyse-du-systeme-dinformation-de-lutte-contre-la-tuberculose-au-Cameroun13.png)
4.2.2 Objectifs du Programme
L'objectif général du PNLT est de
réduire progressivement la morbidité et la mortalité
liées à la tuberculose au sein des communautés à
travers la prise en charge adéquate des cas
Les objectifs spécifiques du PNLT sont
:
- Guérir au moins 85% des malades
dépistés ;
- Dépister au moins 70% des formes contagieuses de
la tuberculose ;
- Protéger au moins 80% des enfants nés
chaque année par la vaccination au BCG, ce qui est l'un des objectifs du
Programme Elargie de Vaccination (PEV).
4.2.3 Stratégies
Les stratégies pour la mise en oeuvre du PNLT
sont: - La guérison de malades
- La prévention de la maladie
- La formation de personnel de la
santé
- L'information, éducation et communication (IEC)
pour santé
- La surveillance épidémiologique
4.2.4 Implantation du programme
Le programme a été relancé en
1996 dans la région pilote de l'ouest. L'extension fut progressive par
un recrutement graduel des autres régions jusqu'en 2003. Actuellement,
Le PNLT couvre géographiquement l'ensemble du territoire national
à travers 216 Centres de Diagnostic et de Traitement (CDT)
répartis dans les 10 régions.
Tableau 3 : Evolution de la couverture géographique
des régions par le programme au Cameroun de 1996 à
2003
Année d'implantation
|
Régions couvertes
|
1996
|
Ouest
|
1997
|
Est
|
1998
|
Centre
|
1999
|
Nord
|
2000
|
Littoral
|
2002
|
Sud
|
2002
|
Nord ouest
|
2002
|
Sud ouest
|
2002
|
Extrême-nord
|
2003
|
Adamaoua
|
Tableau 4 : Nombre de centres de diagnostic et de traitement
par région au Cameroun.
Régions
|
Nombre de CDT
|
Adamaoua
|
9
|
![](Analyse-du-systeme-dinformation-de-lutte-contre-la-tuberculose-au-Cameroun14.png)
Centre1
|
23
|
Est
|
19
|
Extrême nord
|
25
|
Littoral2
|
16
|
Nord
|
17
|
Nord ouest
|
20
|
Ouest
|
20
|
Sud
|
16
|
Sud ouest
|
15
|
Yaoundé
|
17
|
Douala
|
19
|
Total
|
216
|
4.2.5 Organisation de la tuberculose
nationale
Le PNLT est organisé d'après trois niveaux
d'intervention: Central, Régional (Intermédiaire) et
Périphérique (Opérationnel).
> Au niveau central
Le Ministre de la Santé Publique est responsable
de l'organisation et de la mise en oeuvre du PNLT. Il fournit le budget annuel
et les supports financiers permanents.
Comité National de Lutte contre la
Tuberculose
Le CNLT est une structure placée sous la
tutelle du Ministère de la Santé Publique. Il est
présidé par le ministre de la santé publique. Ses membres
sont nommés et confirmés par une décision
ministérielle. Les membres viennent de ministères
différents, y compris les partenaires du Ministère de
Santé Publique tels que les donateurs financiers, les organisations non
gouvernementales, les sous-secteurs à but lucratif (privé) et
à but non lucratif (confessionnel). Il a comme mission, la
définition des directives générales ou directives du
programme, ses objectifs généraux aussi bien que la mobilisation
de ressources nécessaires. Il est responsable entre autres de : (i)
l'élaboration et la mise en place de la politique nationale de
contrôle de la tuberculose, (ii) la coordination, l'harmonisation et
l'assurance de la cohérence des interventions des différents
partenaires, (iii) l'adoption du plan d'action annuel budgétisé
de la lutte contre la tuberculose, (iv) l'évaluation des
activités du PNLT.
Comité Scientifique Consultatif
Il est responsable de : (i) l'analyse de toutes les
questions scientifiques concernant la lutte contre la tuberculose, (ii)
l'approbation des programmes et plans de recherche aussi bien que les
études en rapport avec tuberculose, (iii) la validation des
résultats de la recherche sur tuberculose, (iv) la mise à jour
des données Scientifique sur changements qui se produisent dans le
contrôle de la tuberculose au PNLT.
Groupe Technique Central
1 Les données du
centre ne prennent pas en compte ceux de Yaoundé. Ce dernier est
considéré comme une région à part entière
compte tenu notamment de son poids démographique, son niveau
d'urbanisation, etc.
2 Les données du
centre ne prennent pas en compte ceux de Douala. Ce dernier est
considéré comme une région à part entière
compte tenu notamment de son poids démographique, son niveau
d'urbanisation, etc.
Le GTC est l'organe executif du CNLT
c'est-à-dire la cheville ouvrière du CNLT. Il est place sous
l'autorite d'un secretaire permanent assiste d'un secretaire permanent adjoint.
Il est compose des six (06) sections ci après :
- Section Mobilisation Sociale, Communication et
Association
- Section Formation et Recherche, Formation et prise en
charge des cas
- Section Diagnostic de Laboratoire
- Section Administration et Finance
- Section Surveillance Epidemiologique, Suivi et
Evaluation
- Section Passation des Marches
![](Analyse-du-systeme-dinformation-de-lutte-contre-la-tuberculose-au-Cameroun15.png)
Comité Scientifique Consultatif
CNLT
GTC
Niveau Central : Secrétariat permanent
![](Analyse-du-systeme-dinformation-de-lutte-contre-la-tuberculose-au-Cameroun16.png)
Section Mobilisation Sociale,
Communication et
Association Section Formation et Recherche, Formation et prise en
charge des cas
|
Section
|
|
Section
|
Section Surveillance
|
Section
|
Diagnostic de
|
|
Administ
|
Epidémiologique,
|
Passation des
|
Laboratoire
|
|
ration et
|
Suivi et Evaluation
|
Marchés
|
|
|
Finance
|
|
|
![](Analyse-du-systeme-dinformation-de-lutte-contre-la-tuberculose-au-Cameroun17.png)
Figure 3: Schéma organisationnel du CNLT
Le GTC assure notamment : (i) la coordination et
gestion du PNLT sur le territoire national en collaboration avec
l'administration et partenaires nationaux et internationaux de la
sante,
(ii) la coordination de la politique de la communication
dans contrôle de la tuberculose,
(iii) la coordination de la surveillance epidemiologique
et activites de comportement, (iv) la coordination des activites de recherche
et de formation.
> Au niveau régional
Placee sous l'autorite du delegue regional de Sante
publique, l'unité régionale de la lutte contre la tuberculose
degage ses activites de la structure du Groupe Technique Regional (GTR) pour la
lutte contre le Sida et la tuberculose. Cette unite a comme mission
d'organiser, coordonner, suivre et evaluer la mise en place de la lutte contre
la tuberculose. Quelques unes de ses principales fonctions sont : (i) aider les
districts de la sante dans la preparation, la mise en oeuvre et l'evaluation
des plans d'action annuels budgetises, (ii) preparer un plan d'action pour les
activites de contrôle de la tuberculose pour la region en
![](Analyse-du-systeme-dinformation-de-lutte-contre-la-tuberculose-au-Cameroun18.png)
tenant compte des micro-plans d'action des services de
la santé du district, (iii) coordonner les activités
intersectorielles pour la lutte contre la tuberculose, (iv) gérer les
fonds alloués pour la lutte contre la tuberculose au niveau
régional, (v) organiser les programmes de formation en collaboration
avec le niveau central, (vi) gérer les stocks de médicaments
antituberculeux, les matériels et équipements de laboratoire en
collaboration avec le Centre d'Approvisionnement Pharmaceutique
Régional.
> Au niveau périphérique
Le district constitue la base sur laquelle le
programme de lutte contre la tuberculose est construit. Tous les centres de la
santé doivent participer à la recherche des cas de tuberculose,
et les cas suspects doivent être référés à
l'hôpital de district ou dans un centre agrée (les CDT) où
le diagnostic et traitement seront réalisés.
Sous la coordination du chef du service de
santé de district, l'Unité de District de lutte contre la
tuberculose est responsable de l'organisation, la coordination, le suivi et
l'évaluation du Programme de lutte contre la tuberculose mis en place au
niveau du Service de Santé de District. À cet égard, elle
: (i) prépare le plan d'action de lutte contre la tuberculose, (ii) met
en oeuvre, suit et évalue le plan d'action mis en place pour le
contrôle de tuberculose, (iii) coordonne les activités
intersectorielles pour le contrôle de tuberculose, (iv) gère les
fonds alloués au programme de lutte contre la tuberculose, (v) assure
la, vérification, synthèse et transmission de rapports
trimestriels d'activité à l'Unité Régionale de
lutte contre la Tuberculose, (v) contrôle la gestion des stocks de
médicaments antituberculeux, équipement et matériel de
laboratoire.
|