II-1- Encourager la formation des jeunes aux métiers
qualifiants
Constituant la force vive et l'avenir de toute
société, la jeunesse est de plus en plus livrée à
elle-même sans formation et sans emploi. Or, nous savons que
l'oisiveté qui résulte d'une telle condition sociale est
mère de vices tels que les vols, la consommation de drogue, les attaques
à mains armées et toutes sortes d'autres violences. Ceux qui
parmi les jeunes ont intégré le monde professionnel exercent des
métiers à rendement peu fiable. C'est pourquoi la mairie devrait
mettre en place un programme d'assistance et d'aide à la jeunesse de
l'espace communal après un recensement en tenant compte des acquis et
aspirations de ceux-ci.
Sur cette base donc, la mairie procédera à
l'encouragement des jeunes d'une part à s'intéresser aux
métiers qualifiants comme la maçonnerie, la menuiserie, la
mécanique, la couture, la coiffure en particulier pour les
déscolarisés et d'autre part au renforcement des capacités
de ceux qui ont déjà un emploi ou un métier. La
réussite d'un tel objectif suppose un partenariat conséquent
entre la municipalité et les associations de jeunesse, mais
également le soutien des parents, des institutions de
développement et l'Etat à qui incombe cette tâche en
général.
Par ailleurs, la municipalité ne doit pas ignorer la
condition sociale des familles démunies et laisser pour compte les
mères commerçantes ou vendeuses. Ces dernières pour notre
part doivent créer plusieurs coopératives gérées
par elles mêmes après avoir bénéficié d'une
formation préalable auprès des experts sous la houlette de la
mairie.
Nous proposons aussi que ce programme prenne en compte tous
les habitants de la ville quel que soit leur appartenance politique, ethnique,
religieuse et raciale.
Enfin, il faut une grande sensibilisation de toute la
population pour qu'elle s'adonne à toutes sortes d'activités
économiques aussi bien dans la ville de Grand-Bassam qu'en dehors.
D'où la nécessité de conquérir d'autres
marchés de travail hors de leurs lieux de résidence.
En tout état de cause, ce programme de formation et
d'insertion de la jeunesse de Grand-Bassam devra obéir et s'inscrire
dans les grandes lignes de la politique préventive de la
criminalité juvénile de l'Etat.
II-2- Adoption d'une politique d'urbanisation
Selon DELUCHEY1, « La trop
grande désorganisation des grandes agglomérations (Favelas) du
Brésil est le moule qui a donné du ferment à
l'insécurité dans ce pays. Il fallait donc procéder
à la rénovation au plan urbain de toutes les villes pour ainsi
épargner aux milieux ruraux en développement de subir le
même sort ». Le constat de cet auteur est clair et net d'autant plus
que les villes des pays en voie de développement et en particulier les
villes satellites de la Côte d' Ivoire dont Grand-Bassam fait partie ne
sont pas exemptes de cette réalité. Nous proposons donc qu'une
nouvelle politique urbaine prenant en compte la voirie, l'éclairage
public et le logement d'un côté et un plan directeur de la ville
de l'autre soit adopté.
En ce qui concerne le plan directeur, nous encourageons la
municipalité à suivre et poursuivre les mesures qu'elle a mis en
place au niveau des quartiers Mockeyville et IIAO qui offrent beaucoup de
clarté quant à leur structuration. Ainsi, nous proposons que
soient organisés sur le modèle de ces deux quartiers
1- DELUCHEY J-F.(Septembre 2003), Lusotopie,
Nouvelles approches de la sécurité urbaine au Brésil :
l'exemple de BELEM DO PARA (Amazonie orientale), Paris, Ed. IHEAL,
pp.351-364.
tous les autres que comporte la ville. Mais une politique et
un accent particulier doivent être mis sur les quartiers Phare, Congo,
Bramakoté, Odoss et Petit-Paris.
En effet, non seulement ces quartiers sont mal
organisés, ils ne bénéficient pas d'un assainissement des
ordures ménagères et des eaux usées. Comme nous l'avons
déjà évoqué, ces quartiers sont des zones fortement
criminogènes. Il y a donc urgence d'action de la part de la
municipalité qui pourra par le biais des sociétés
immobilières faire construire de nouveaux logements corrects et bon
marché.
Quant à la qualité de la voirie et du
problème de l'électrification que connaît la ville de
Grand-Bassam, nous proposons que soit mis en oeuvre un vaste projet de
profilage et de réhabilitation des voies principales et secondaires. Il
est impérieux pour la municipalité d'agir le plus rapidement
possible dans ce sens afin de permettre aux FDS d'avoir accès à
tous les endroits suspects et à être présents aux
côtés des populations. La voirie étant un moyen important
de déplacement, il importe qu'elle soit accompagnée d'un
programme d'électrification de pointe.
La ville de Grand-Bassam, nous pensons, doit accroître
son électrification pour donner de la quiétude aux
opérateurs économiques, aux habitants sans oublier les touristes
la nuit tombée car nombreux sont ceux qui interviennent ou travaillent
à cette heure de la journée. Il convient de pallier cette
injustice qui est souvent pourvoyeuse de comportements anti-sociaux. Dans cette
optique, ANTON de Plessis1 affirmait : « Nous
avons laissé se développer dans nos cités des sous zones
caractérisées par de fortes concentration de jeunes
marginalisés, des familles vulnérables avec des habitants
dépourvues de toutes les commodités minimum comme l'eau potable,
des routes régulières et électrifiées. Nous devons
certes regretter les crimes et délits qui y sont récurrents du
fait de l'insécurité quasi-totale dans laquelle elles baignent et
de la promiscuité. Mais
1- ANTON de P. (Mai 2006), La
sécurité humaine en milieu urbain : Défis et
possibilités, Canada, MAECI, pp. 74.
des mesures vigoureuses doivent être prises pour
réparer cette injustice qui engendre l'insécurité
».
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