I-2- La collaboration population-FDS
Il nous est arrivé de constater pendant notre
enquête, l'hostilité de certaines communautés face à
nos investigations. Cette attitude nous a permis de découvrir la
volonté mutuelle des populations de régler les questions de
délinquance en interne c'est-à-dire au niveau de leur
communauté.
Même si sur le plan collectif il est
démontré que l'étendue du contrôle social informel
influe sur les niveaux de délinquance et que celui-ci est largement
tributaire du niveau de cohésion communautaire, il faut que les
populations s'imprègnent de la réalité moderne du moment.
Elles devront donc en faisant abstraction de toute volonté manifeste de
freiner les enquêtes, dénoncer et informer les FDS des agissements
délinquants des leurs. Les populations
1- Prophète OSEE, La Sainte Bible
(Traduction Louis SEGOND) (2003), Alliance Biblique Universelle, Chapitre 4
versets 6, p.838.
devraient servir d'indic même et au pire des cas
conduire les auteurs des actes criminels aux FDS.
En effet, pour CUSSON1, <<
Tout être humain, sauf s'il est détaché de tout, s'efforce
de limiter les risques de victimisation [...] par un ensemble de mesures non
violentes prises ». Mais ce droit d'autoprotection, ne doit en aucun cas
servir de prétexte pour obstruer ou entraver l'action policière.
La notion de collaboration population-FDS est donc une innovation
indéniablement conçue pour une maîtrise efficace du
phénomène de la criminalité.
Les FDS quant à elles ne doivent pas seulement se
limiter à des manoeuvres physiques destinées à dresser des
obstacles sous les pas des criminels en puissance, à augmenter pour eux
les risques d'être pris et à réduire les
bénéfices du délit. Elles doivent, à l'image de la
Gendarmerie Royale du Canada << poursuivre ses activités
préventives et de lutte contre la criminalité principalement par
l'information et la sensibilisation auprès des jeunes sur le
problème de la consommation des drogues illicites et auprès des
parents la conduite d'un programme rationnel
d'éducation.»2.
II- DES ACTIONS DE LA MUNICIPALITE
DE GRAND-BASSAM
Réunis à Paris pour partager leurs
expériences et déterminer les moyens de mise en oeuvre de la
déclaration de Montréal sur le programme << Pour des villes
plus sûres », plus de 1600 maires, conseils municipaux, responsables
du développement social et représentants des pouvoirs publics ont
souligné la nécessité de développer des
activités de prévention de la délinquance. Ils ont mis en
évidence le fait que la diminution des occasions de délinquance
et le développement social ont déjà donné des
résultats probants qu'il faut sauvegarder et accroître. C'est en
nous fondant sur les expériences contenues
1- CUSSON M. (2000), La Criminologie, Paris, ed.
Hachette, p.115.
2- Rapport de la table ronde sur la prévention de la
criminalité : une revue des expériences en prévention au
Québec (1993), Gouvernement du Québec, Chapitre 6, p.3.
dans cette conférence que nous faisons deux
propositions : l'une consiste pour la mairie à encourager la formation
des jeunes aux métiers qualifiants et l'autre à l'adoption d'une
politique urbaine.
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