II.1.2 La sélection
La sélection est un processus qui consiste à
établir une gamme limitée de produits jugés
nécessaires. Les critères sur lesquels elle se fonde sont souvent
:
- l'épidémiologie ;
- l'efficacité ; - l'innocuité ;
- la composition ;
- les formes galéniques disponibles ;
- le rapport coût/bénéfice.
Cette sélection doit être faite par un
comité dit des médicaments sur la base de la liste nationale des
médicaments essentiels (LNME). Cette liste est propre à chaque
pays et s'inspire de la liste des médicaments de l'OMS.
La sélection a des répercussions sur le
système logistique en ce sens que c'est la gamme des produits
sélectionnés qui détermine le système stockage et
de rangement le mieux adapté. Elle influence aussi le système
à travers les coûts qu'elle permet de maîtriser.
L'absence de comité de médicament
d'établissement et l'absence de listes restrictives de
médicaments à l'hôpital général de Yoff ont
rendu la sélection hasardeuse. Ainsi les médicaments
sélectionnés ne correspondent pas souvent aux besoins des
prescripteurs comme le montre les résultats de l'étude sur le
taux de satisfaction des ordonnances prescrites. En effet seuls 50,64% des
médicaments prescris étaient disponibles en stock soit
49,36% (100% - 50,64%) d'indisponibilité. Or, au
même moment, le pourcentage moyen de temps de rupture de stock des
produits sélectionnés n'est que de 14%. Ce qui
veut dire que, au moment de notre étude, la sélection ne prend
pas en charge 35,36% (49,36% - 14%) des besoins exprimés par les
prescripteurs à travers les ordonnances.
Cela constitue un gap important qui influence
négativement la qualité des soins tout en bloquant les recettes
à un niveau anormalement bas.
II.1.3 La gestion des stocks
Parmi les indicateurs calculés pour évaluer les
pratiques de gestion des stocks de médicaments au niveau du
dépôt, certains ont mis à nu quelques problèmes.
L'observation et l'entretien ont facilité la compréhension de ces
problèmes.
Le pourcentage d'enregistrements de stock exact qui indique la
qualité du système d'enregistrement n'est pas du tout
satisfaisant (60%). Ce qui, vraisemblablement, est imputable
aux conditions de travail intenable auxquelles sont soumis les
dépositaires. Il leur est impossible à certaines heures de la
matinée de vendre et d'enregistrer les sorties simultanément
comme le recommande les procédures.
Les enregistrements sont, alors, reportés à
moment plus favorables entrainant, du coup, un nombre d'erreurs
d'enregistrement beaucoup plus importants que si l'enregistrement était
effectué immédiatement après la sortie (vente) ou
l'entrée (réception) des médicaments.
Pour ce qui concerne les indicateurs mesurant
l'efficacité du contrôle du niveau des stocks, ils semblent
à priori satisfaisant : le pourcentage de produits disponibles au moment
de l'évaluation s'élève à 84%
(idéal = 100%) et le pourcentage moyen de temps de rupture de
stock est de 14% (idéal = 0%).
Au fait, si on tient compte, d'une part du petit nombre de
médicaments gérés par les dépositaires et d'autre
part de la proximité de la pharmacie centrale de l'hoggy ou
s'approvisionnent les responsables de la pharmacie IB, le maintien des niveaux
de stock doit être maîtrisé sans difficulté. Les
ruptures de médicaments directement imputables aux dépositaires
s'expliquent, dans une large mesure, par le manque de motivation des agents.
C'est pourquoi ces indicateurs sont encore améliorables.
L'observation couplée à l'entretien a permis de
constater, d'emblé, les fait suivants : locaux inadéquats, moyens
insuffisants, organisation du travail inefficace le tout couronné par la
démotivation du personnel.
Le temps de travail excessif des dépositaires (24
heures d'affilées suivies de 48 heures de repos) peut également
être évoqué comme étant cause de contre
performance.
Par ailleurs, la charge de travail est de toute
évidence exorbitante tandis que le dépositaire travaille seul
sans aide. Par voie de conséquence, l'attente des acheteurs devient trop
longue à certaines heures de la matinée.
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