II. DE L'ANALYSE AUX RECOMMANDATIONS II.1 Analyse et
interprétation
Le problème identifié au niveau de la pharmacie
IB de l'HOGGY peut être défini comme l'écart entre le
niveau de performance actuel et le niveau de performance auquel l'HOGGY est en
droit d'attendre compte tenu des moyens humains, matériels et financiers
dont il dispose.
Nous n'avons pas étudié toute la chaîne
logistique. Les questions d'approvisionnement qui sont étroitement
liées aux difficultés de trésorerie de l'hôpital ont
été sciemment occultées.
Ainsi nous nous sommes focalisés sur :
- la prescription,
- la sélection et,
- la gestion des stocks proprement dite notamment le stockage et,
dans une moindre mesure la distribution
Dans ce qui suit nous analyserons les résultats des
différentes études que nous avons présentées plus
haut.
II.1.1 La prescription
Il s'agissait d'une étude exhaustive auprès de
tous les prescripteurs (n=88). Nous avons prévu d'exclure les refus de
réponses, les questionnaires non rendus et les questionnaires
incomplètement remplis ou simplement non exploitables. Le taux de
déperdition des questionnaires est particulièrement
élevé (30,68) du fait surtout des professionnelles qui refusent
de répondre mais aussi dans une moindre mesure des questionnaires non
exploitables ou non rendus. Ces aspects liés à la population
étudiée ont pu influencer les résultats.
La proportion de prescripteurs informés de l'existence
de génériques dans l'hôpital était de 82,2 %.
Certes, ce taux est élève mais c'est le fait que les
professionnels non informés soient composés essentiellement par
les étudiants en 7ème année de médecine
qui constitue un vrai problème. En effet, en dernière
année de formation, les étudiants ne connaissent pas encore
l'initiative de Bamako et son mode de fonctionnement des EPS.
Cette observation est une invitation à la
faculté de médecine à renforcer la formation sur la
prescription des médicaments essentiels génériques
disponible dans les EPS, mais également à rattraper le retard des
professionnels en exercice par une formation continue sur le sujet.
Les génériques n'avaient pas une bonne cote
parmi les prescripteurs, puisque seulement 14,76 % des prescripteurs
appréciaient leur efficacité thérapeutique comme
étant égale à celle des médicaments de marque
correspondants. Le préjugé de qualité douteuse des
génériques est ancré dans l'esprit de toutes les
catégories de prescripteurs. Le contrôle de qualité est une
nécessité non seulement pour les médicaments
génériques, mais reste incontournable pour les
spécialités aussi. Ainsi, les pharmaciens doivent faire une
très large diffusion des résultats des travaux effectués
dans le domaine.
En raison probablement de la faible efficacité
thérapeutique attribuée aux génériques, les
prescripteurs sont partagés sur l'importance de la place à leur
accorder dans un hôpital de dernier recours. Ils sont, en revanche,
unanimement disposés à prescrire les génériques.
Cette attitude est en contradiction avec la perception peu favorable de
l'efficacité thérapeutique des génériques : elle
est sans doute dictée par leur faible coût comparé à
celui des produits de marque, avantage reconnu par plus de 78,68% des
prescripteurs interrogés. Une stratégie cohérente de
rationalisation de la prescription et de l'usage des médicaments
essentiels génériques est nécessaire pour modifier
l'attitude et la pratique des prescripteurs vis-à-vis des
médicaments génériques. Pour induire un véritable
changement dans les pratiques de prescription vis-à-vis des
médicaments essentiels génériques à l'hôpital
général de Yoff , il faut bâtir une véritable
stratégie de promotion auprès de tous les acteurs : patients,
prescripteurs et autres. Pour assurer un avenir aux génériques,
le respect de certaines conditions s'impose : l'approvisionnement de la
pharmacie IB en médicaments essentiels génériques de
qualité et la diffusion de l'information sur ces médicaments
auprès des prescripteurs.
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