WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La réparation du dommage environnemental causé par la pollution par des déchets industriels en droit international de l'environnement

( Télécharger le fichier original )
par Soumaà¯la AOUBA
Faculté de Droit et de Science à‰conomique de l'Université de Limoges (FRANCE) - Master 2 en Droit International et Comparé de l'Environnement 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- LE TRAITEMENT INTERNATIONAL DES DÉCHETS ET DES POLLUTIONS

A/ le traitement des déchets 1°) Le transport des déchets

53. Pour le transport des déchets dangereux, la Convention de Bamako impose aux États parties de veiller à ce que les mouvements transfrontières de déchets dangereux soient réduits { un minimum compatible avec leur gestion écologiquement rationnelle et d'examiner { intervalles réguliers la possibilité de réduire le volume ou le potentiel de pollutions des exportations. A cet effet, aucun État partie ne doit accepter sur son territoire, pour traitement et recyclage, que déchets dangereux provenant d'un État émetteur qui se situe à un niveau technologique inférieur ou moins évolué, pour traiter rationnellement, convenablement et en toute sécurité ses déchets. Ce qui signifie, { la lumière de la Convention de Bamako, qu'aucun pays africain partie à la convention ne devrait accepter, l'importation, le transport sur son territoire de déchets provenant de pays développés européens, américains qui sont à un niveau technologique supérieur et qui disposent de la logistique la mieux appropriée pour traiter tous types de déchets et précisément les leurs. Malheureusement, la porosité des frontières africaines le manque de structure de contrôle, la corruption, la pauvreté et la cupidité de certaines entreprises occidentales font que l'Afrique est devenue le plus grand dépotoir d'ordures, de déchets. A contrario aucune interdiction n'est prévue { l'encontre des États africains non parties à la Convention. Chaque exportateur de déchets dangereux doit notamment fournir les informations sur le lieu de production des déchets dangereux de même que l'identité et l'adresse du producteur desdits déchets (annexe IV A de la Convention). Suivant cette même convention, les États parties doivent non seulement réduire au minimum sur leur territoire la production de déchets dangereux, mais surtout veiller à prévenir toute pollution «au moyen de méthodes de production propres plutôt

26 V. ZAKANÉ (Vincent), GARANE (Hamidou) , Le droit de l'environnement burkinabé, préc. p.295 { 385.

qu'{ observer des limites d'émission autorisées en fonction d'hypothèses relatives { la capacité d'assimilation>. Ces mesures de prévention sont en vigueur { toutes les étapes de la production industrielle : extraction, traitement des matières premières, assemblage et finition du produit.

54. Quant { la Directive 2006/66/CE du Parlement européen et du Conseil de l'Europe relative aux piles et accumulateurs ainsi qu'aux déchets de piles et d'accumulateurs, une loi visant l'harmonisation au plan européen de toutes les mesures et lois nationales portant sur les déchets des piles et accumulateurs, elle constitue incontestablement un puissant cadre de prévention, de lutte contre la prolifération de ces déchets hautement toxiques du 21 è siècle que sont les énergies miniaturisées telles que les piles et batteries qui font fonctionner la plupart des appareils de nos jours. Cette mesure pourrait par extension être appliquée à certains déchets électroniques (appareils cellulaires, ordinateurs portatifs et bien d'autres) car l'article 3 point 11 de la Directive assimile à appareil «tout équipement électrique ou électronique tel défini par la Directive 2002/96/CE, qui est entièrement ou partiellement alimenté par des piles ou accumulateurs ou peut l'être». Les articles 8 et 12 définissent respectivement les systèmes de collecte, les systèmes et conditions de traitement et de recyclage dont les points de convergence sont pour une meilleure protection de l'environnement, de la santé humaine par une meilleure rationalisation des techniques de fabrication et d'élimination des déchets qui en résultent.

55. L'annexe III de la Directive 2006/66/CE prévoit non seulement que le traitement des piles et accumulateurs consistera en l'extraction de tous les fluides et acides, mais surtout que le traitement et le stockage y compris de manière temporaire dans les installations de traitement, doit avoir lieu sur des sites offrant des surfaces imperméables et un recouvrement résistant aux intempéries ou dans des conteneurs appropriés. L'exportation des piles et accumulateurs, leur traitement et collecte peut se faire selon l'article 15 en dehors du territoire de la communauté, pour autant que cela soit conforme au règlement CEE n°259/93 du 1er février 1993 relatif à la surveillance et au contrôle de transferts de ces déchets.

56. S'agissant du recyclage la même Directive prévoit que tout recyclage doit atteindre : au moins 65% du poids moyen des piles et accumulateurs lorsqu'ils sont en plomb-acide, au moins 75% lorsqu'ils sont ou contiennent du nickel-cadmium, et au moins 50% du poids moyen des piles et accumulateurs lorsqu'ils sont composés d'autres matériaux et déchets. L'annexe II de la Directive précise que la collecte des piles, et accumulateurs et leur assemblage en batterie doit se faire de manière séparée dans des poubelles sur lesquelles figure un dessin de la poubelle barrée à l'oblique. L'article 19 de cette Directive enjoint à tous les opérateurs économiques et tous les pouvoirs publics de prendre part aux systèmes de collecte, de traitement et de recyclage, tandis que l'article 20 insiste sur les mesures d'information, de vulgarisation du contenu de la loi au public (effets des déchets des piles sur l'environnement et la santé humaine, précaution { prendre pour collecter ces déchets et les recycler) pour requérir leur pleine participation (attirant l'attention du rôle que doit jouer les citoyens dans le traitement et le recyclage des piles et accumulateurs)

2°) L'incinération et l'enfouissement des déchets

57. Suivant la Convention de Bamako, seuls les déchets dont la production n'a pas pu être empêchée doivent être traités ou incinérés. Selon l'article la directive du Conseil de l'Europe du 15 juillet 1975 sur les déchets « conformément au principe du pollueur payeur, le coût de l'élimination des déchets doit être supporté par .... Les détenteurs antérieurs ou le producteur du produit générateur de déchet>>. La convention distingue notamment, d'une part, les opérations d'élimination sans recyclage et sans possibilité de récupération (déchets ordinaires), les opérations qui concernent les mises en décharge au sol, la biodégradation de déchets liquides, de boues, les rejets dans les milieux aquatiques en dehors des immersions, les injections en profondeur du sol, les immersions en mer, les enfouissements marins, les incinérations({ terre ou en mer); et d'autre part, les opérations avec possibilité de récupération et de recyclage (déchets dangereux) qui concernent les solvants, les substances organiques, les métaux et composés métalliques, les acides ou les bases, les produits servant à capter les polluants, les produits provenant des catalyseurs, les matériaux résiduels.

58. Si la Convention de Bâle et celle de Bamako sont un peu évasives en ce qui concerne les conditions et modalités de l'incinération des déchets, la Directive 2000/76/CE du Parlement européen et du Conseil de l'Europe quant { elle donne un régime complet de l'incinération et de la coïncinération. Conformément au protocole sur les métaux lourds signé par la Communauté européenne dans le cadre de la convention relative à la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance, élaborée par la commission économique pour l'Europe des Nations-Unies, la valeur limite juridiquement obligatoire est fixée à 10 mg/m3 pour les émissions de particules résultant de l'incinération de déchets d'origine médicale et de déchets dangereux, { 0,05 mg/m3 pour les émissions de mercure résultant de l'incinération de déchets dangereux et { 0,08 mg/m3 pour les déchets municipaux (préambule Directive 2000/76/CE). L'importance de la Directive 2000/76/CE réside dans le fait qu'elle fixe globalement, non seulement, les conditions (article 6) et les règles de l'incinération et de la coïncinération des déchets, mais prévoit surtout les seuils planchers et plafond pour l'incinération de tel ou tel de déchet, en vue de réduire les effets indésirables de l'incinération pour l'environnement et par ricochet de combattre la pollution atmosphérique, hydrique ainsi que les risques qu'elles engendrent sur la santé des personnes (article 2). Elle donne également en quelque sorte le contenu du «cahier de charge>> des entreprises et exploitations d'incinération ainsi que leurs obligations.

59. En droit français, les articles 1 et 2 de la loi de 1975 mettent à la charge des producteurs et détenteurs de déchets une obligation d'assurer leur élimination dans les conditions de sécurité et de rationalité prévue par la loi de sorte à protéger l'environnement et le milieu naturel.

F/ L'élimination des pollutions

60. Les règles applicables au traitement et { l'élimination des déchets sont également applicables aux pollutions car les deux phénomènes sont appréhendés ensemble comme des phénomènes de cause à effet.

1°) Les mesures de dépollution

61. La dépollution mesure d'élimination ou de réduction de la pollution est une tâche ardue et complexe. Contrairement aux déchets solides dont le traitement et l'élimination sont techniquement maitrisés, la dépollution est une opération souvent aléatoire en aval car l'on y est jamais certain d'y aboutir de manière satisfaisante du fait qu'elle s'attaque { des choses abstraites et immatérielles telles que l'air et les gaz, difficiles à cerner. A titre illustratif, la dépollution de l'air { la suite du grand incendie en Russie courant juillet-Août 2010 devrait nécessiter d'importants moyens logistiques, humains, financiers et surtout une expertise de pointe un peu différente de celle nécessaire au traitement et { l'incinération des déchets dangereux dans une usine. Bien souvent aussi, le facteur temporel joue dans les deux sens : l'opération de dépollution en elle-même requiert que l'on agisse vite pour circonscrire le danger, mais au même moment c'est une activité interminable qui peut s'étaler sur plusieurs jours, plusieurs mois et même plusieurs années de travail acharné pour contenir le danger ou les risques. Du reste, la plupart des graves pollutions ont des effets transfrontières qui vont au-delà du territoire où ils sont générés. Ceci impose une collaboration internationale et une synergie d'action entre les pays touchés et les pays menacés, sans oublier le concours utile de la communauté internationale lorsque la crise environnementale est importante.

2°) Les décontaminations

62. Lorsque des substances toxiques ou des déchets dangereux, industriels ou ménagers sont rejetées dans la nature sans aucune précaution, elles provoquent non seulement une pollution diffuse (odeurs nauséabondes, difficultés à respirer) mais également une contamination des ressources en eaux ou d'autres ressources naturelles biotiques et abiotiques. Dans ce cas, c'est par la décontamination des lieux, ou du site, qu'on peut parvenir à arrêter ou réduire les effets de cette pollution sur l'environnement et surtout sur les personnes usagers. Car la plupart des contaminations de ressources causées par la pollution provoquent des dégâts sur la santé humaine. Lorsque par exemple une industrie minière utilise une quantité importante de cyanure pour traiter ses minerais et qu'elle rejette directement cette solution cyanurée dans l'eau d'une rivière ou d'un lac, cette mauvaise action qui est une véritable atteinte { l'environnement, empoisonne l'eau et la rend impropre { l'usage et { la consommation. Si cette eau polluée et contaminée est consommée par des personnes ou des animaux, elle peut provoquer la mort sinon de graves maladies. Une telle eau contaminée doit nécessairement être décontaminée par des spécialistes en isolant l'accès au site contaminée. Jusqu'{ présent, les autorités ivoiriennes sont en train de décontaminées les sites et ressources touchées par la pollution causées par le déversement des déchets industriels toxiques du navire «Probo-koala» appartenant à la société néerlandaise «Trafigura». Ces opérations de décontaminations sont difficiles à réaliser car se font sur le long terme.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote