B- Les préoccupations de la FAO à travers le
temps
Le rôle de la FAO est multiple et s'attache à lutter
contre les fléaux qui sévissent en matière
d'alimentation.
Les activités de la FAO ont évolué avec le
temps et ont varié selon la situation alimentaire mondiale.
Dans les années 1945 les activités de la FAO
tentaient à :
- élever le niveau de nutrition et les conditions de vie
des populations des pays du tiers monde ;
- améliorer le rendement de la production et
l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires
et agricoles, y compris les produits de pêches, d'élevages et de
forêts ;
- encourager la participation populaire au développement
rural ;
- contribuer à l'expansion de l'économie mondiale
et à l'élimination de la faim dans le monde.2
La conception primaire du développement de la FAO
apparaît de plus en plus inadaptée aux temps nouveaux. Elle est
rendue possible par la redistribution des données géopolitiques.
Durant les années soixante, la FAO a accueilli de nombreux Etats
indépendants qui l'ont obligée à revoir son programme sur
le développement.
1- La conférence des Nation -Unies à Hot-Springs
sur le ravitaillement et l'agriculture dans le document der la semaine, du 15
mars 1945, les services américains d'information, section de presse, p.
10.
2- LARE BAMA : L'action de l'ONU pour l'Alimentation et
l'Agriculture (FAO) pour la promotion du développement
socioéconomique dans les pays du 1/3 Monde : cas du Togo ;
Mémoire, 1983, p. 4.
Jusqu'alors la FAO n'avait été que studieuse et
charitable. Or, pour résoudre le problème du développement
dont on entrevoyait à peine la complexité, il fallait une
politique autrement plus téméraire.
Invité à prononcer un discours lors de la
conférence Mc Dougall 1 de 1963, Julius Nyerere, premier
magistrat de Tanganyka, actuelle Tanzanie exprimait « la
charité lorsqu'elle nous aide à nous tirer d'affaire
nous-mêmes, a une valeur estimable, et la conservera quoiqu'il advienne
du reste (...), toutefois, nous devons bien admettre que la FAO a
été créée avec des buts plus élevés
(...). Elle devait améliorer la condition des populations rurales et
contribuer ainsi à l'expansion de l'économie mondiale
».
Ces préoccupations proposent, l'instauration d'un tout
autre droit qui prendrait en considération les problèmes
économiques des pays en développement et qui oeuvrerait à
l'élimination du trop grand écart entre ces derniers et les pays
industrialisés.
Face à ces bouleversements, la FAO ne pouvait pas
réagir si elle voulait garder sa crédibilité et rattraper
le temps perdu. Une remise en question s'avérait donc indispensable
d'autant plus que les grands déséquilibres alimentaires,
soulignaient avec une dramatique acuité les limites de la
stratégie de développement agricole qu'elle avait
déployée jusque là.
La grande famine qui s'était abattue au Sahel entre
1973 et 1975 s'inscrivait dans une crise agro-alimentaire mondiale
qu'elle-même se greffait sur la crise économique
générale de l'après premier choc pétrolier. Depuis
la fin des années soixante, la situation météorologique
internationale se révéla catastrophique du point de vue agricole.
Les récoltes furent désastreuses. La production
céréalière chuta rapidement tandis que les prix
alimentaires ne cessaient de grimper.2
La FAO accueille à Rome en 1973 la conférence
mondiale de l'alimentation placée sous le haut patronage de l'ONU. Au
cours de cette conférence, une nouvelle orientation a été
donnée à la FAO. Ainsi depuis les années 70 jusqu'à
nos jours, les efforts de l'institution se réduisent à
l'étude des principaux problèmes communs aux pays en
développement et qui se posent dans les domaines de la production
végétale et animale.
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