A- Les finalités de la FAO selon ses fondateurs.
La fin de la deuxième guerre mondiale permit aux
élaborateurs de la future Organisation de dresser un bilan global de la
situation agricole et alimentaire. Ce fut aussi l'occasion pour eux de formuler
les idéaux que défend la FAO.
La réalité alimentaire et agricole de
l'immédiat après guerre était désastreuse. La
majorité de la population mondiale souffrait d'une sous-alimentation,
voire de famine, et ce, même dans les pays
industrialisés1.
Sur le plan de la production agricole régnait un
véritable marasme. Désorganisée par la crise,
l'agriculture était durablement touchée par la deuxième
guerre mondiale.
La disette sévissait un peu partout. C'est dans ce
contexte que la FAO allait définir et préciser ses
idéaux.
Concernant ces idéaux, il faut souligner que dès
les travaux préliminaires, les fondateurs de l'Organisation firent le
pari de l'imagination. Cet appel à l'imagination collective était
relayé par le grand optimisme affiché par la plupart des
concepteurs de l'Organisation. Selon leurs prévisions, famines et
disettes doivent disparaître au bout d'une génération. La
science permettrait en effet à l'agriculture d'accomplir des grands
progrès pour qu'à terme, on assiste à un accroissement de
la production agricole.
En matière d'alimentation et d'agriculture
également, les fondateurs de la FAO ont assigné à
l'organisation des objectifs à atteindre.
Sur le plan alimentaire, le préambule de l'acte
constitutif affirme avec insistance la volonté d'élever le niveau
de nutrition et des conditions de vie des populations. Le
1- SOUDJAY Soulaimane : op. cit, p. 48.
préambule poursuit en soulignant son souhait
d'améliorer le rendement de la production et l'efficacité de la
répartition de tous les produits alimentaires agricoles.
Il faut également noter que les fondateurs de la FAO
avaient une ambition, celle de la construction d'un monde meilleur. Cette
généreuse ambition était à son tour au service d'un
grand idéal : l'avènement d'une paix durable et d'un monde juste
parce que meilleur. Aujourd'hui ce qui frappe l'observateur, c'est
l'idéalisme des précurseurs et des fondateurs de la FAO.
Ainsi le premier d'entre eux, David Lubin rêvait de faire
de L'IIA, le pivot d'une organisation mondiale de la paix.
Quant à Roosevelt, le promoteur de la conférence
de Hot-Springs, il déclarait dans son discours de clôture : «
Voici comment nous pouvons préciser simplement notre objectif :
bâtir pour nous, pour tous les hommes, un monde où chaque
être humain ait une chance de vivre des jours de paix, de travailler
utilement, en gagnant au moins assez pour pourvoir à ses besoins et
à ceux de sa famille, de s'associer avec les amis de son
choix1 ».
Le souci des concepteurs de la FAO déterminait dès
lors les préoccupations de celleci à travers le temps.
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