Paragraphe 1 : Les activités de la FAO dans le
domaine agricole et forestier
L'agriculture et la forêt sont des facteurs du
développement économique et social, et constituent à cet
effet la principale priorité du gouvernement togolais.
L'objectif de cette politique est de parvenir à
l'autosuffisance alimentaire, condition sine qua none pour un
développement socio-économique viable. C'est dans cette optique
que la FAO va oeuvrer dans les domaines agricole (A) et forestier (B) suscitant
ainsi leur promotion au Togo.
La mission capitale de la FAO est de faire disparaître
la faim de la surface du globe et favoriser le développement de
l'agriculture dans le monde. C'est justement dans cette perspective que,
l'assistance de la FAO au Togo sera basée sur le secteur agricole.
L'intervention de la FAO au Togo, se traduit d'abord par des
apports financiers et autres afin de faciliter la réalisation des
projets ; ensuite par une assistance technique proprement dite où il y a
échange d'expérience et de connaissance en matière
agricole.
Cette intervention de la FAO a conduit à la signature
du projet PNUD/Togo dit projet d'Assistance pour l'établissement et
l'exécution de projets et de programmes de développement
rural.
Le projet gouvernemental intitulé « Office
National de Produits vivriers » qui permit la création de Togograin
est un autre cas d'intervention de la FAO. En effet, à la demande du
gouvernement togolais, la FAO a mis en place cet Office. A travers
l'installation de cet Office National de Produits Vivriers, la FAO visait
à :
- promouvoir la production vivrière en
général et en particulier des céréales, par des
interventions tendant à stabiliser le marché et par la
création d'une infrastructure améliorée de stockage et de
transformation ;
- offrir aux producteurs des débouchés de
manière à favoriser les investissements productifs dans
l'agriculture,
- stabiliser les prix et prévenir les fluctuations
excessives,
- assurer une redistribution dans le temps et dans l'espace par
la constitution de stocks de réserves,
- rechercher des débouchés extérieurs en cas
d'abondance et des sources d'approvisionnement en cas pénurie.
La FAO a oeuvré également dans le processus de
la mécanisation de l'agriculture togolaise. Le gouvernement togolais,
conscient du grand rôle économique de la mécanisation, a
envisagé en 1974, la création d'un Centre National d'Essai et
d'Expérimentation du machinisme agricole. Ce Centre de formation
professionnelle agricole basé à Tové
bénéficie de l'expérience de la FAO. Elle a
également aidé l'Etat togolais à préciser les
besoins et à formuler une éventuelle requête d'assistance
technique et financière dans la perspective de la création de ce
centre.
Deux grandes sociétés nationales de production
agricole à savoir la SONAPH et la SRCC ont
bénéficié de l'expérimentation de cette
mécanisation.
Dans le cadre de son assistance au gouvernement togolais en
matière de développement agricole, la FAO a participé
à la mise en valeur de la vallée de l'Oti, en apportant son
expertise dans la lutte contre l'onchocercose. L'assistance de la FAO s'est
illustrée encore dans le vaste programme intitulé «
Programme d'Aménagement du Nord-Togo ». Dans ce programme, les
opérations qui concernent exclusivement le paysannat avaient pour but
:
-l'augmentation de la production agricole dans les zones pilotes
qui sont au nombre de quatre à savoir : Kabou, Kantè, Barkoissi,
Toaga.
- la mise en oeuvre des ressources actuellement
inexploitées ou sous-exploitées à savoir le
défrichage de nouvelles terres, l'aménagement de bas-fonds pour
la riziculture, le développement de la production fruitière, la
construction de retenues d'eau en vue de l'irrigation et le
développement de la pisciculture,
- le développement de l'élevage lié à
l'agriculture,
- l'étude et la définition d'un système
de promotion du développement technique économique et social du
secteur rural dans lequel le paysan ne sera plus « assisté »
mais deviendra plutôt un partenaire à part entière.
La perte de denrées constitue l'un des facteurs de la
pénurie alimentaire qui fait que le paysan ne parvient pas à
bénéficier entièrement des fruits de son effort. Dans le
cadre d'un programme d'action pour la prévention des pertes
alimentaires, la FAO et le gouvernement ont signé des projets tendant
à remédier aux divers fléaux qui conditionnent les pertes
de produits alimentaires.
L'un de ces projets, l'amélioration du stockage des
ignames visait une comparaison des méthodes traditionnelles de stockage
des ignames au Togo afin d'évaluer les aptitudes du stockage des
principales variétés existantes.
Le second projet, l'amélioration du stockage et du
décorticage du riz prévoit entre autres objectifs le
développement de la riziculture en milieu paysan par les organisations
et groupements de production.
La FAO a mis à la disposition de ce second projet des
matériaux de construction, les unités de décorticage du
paddy, les groupes électrogènes nécessaires pour
créer trois centres autonomes de collecte, de séchage, de
stockage et de décorticage.
Toujours dans le cadre de prévention des pertes
alimentaires après récolte, le gouvernement togolais a
bénéficié de l'assistance du « Programme d'Action de
la FAO pour la prévention des pertes Alimentaire.» C'est à
travers ce programme qu'est créé au Togo, l'Observatoire pour la
Sécurité Alimentaire du Togo (OSAT), actuelle Agence Nationale
pour la Sécurité Alimentaire du Togo (ANSAT).
La FAO apporte toujours sa contribution au
développement du secteur agricole au Togo. Elle travaille de nos jours
en collaboration avec le Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de
la Pêche.
Elle a participé à l'élaboration du
Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) qui vise
à assurer la sécurité alimentaire de toutes les couches de
la population au plan national et sans aucune discrimination à travers
les six axes stratégiques suivants :
1. La promotion du droit à l'alimentation,
2. l'amélioration de la productivité et le
développement des productions végétales, animales et
halieutiques,
3. la valorisation des productions végétales,
animales et halieutiques,
4. la gestion durable des ressources naturelles et de
l'environnement,
5. la promotion de la maîtrise de l'eau et de
l'hydraulique villageoise à des buts multiples,
6. la promotion de la nutrition et de l'éducation
nutritionnelle1.
Dans le cadre de la sécurité alimentaire pour
l'année 2009, la FAO a signé deux conventions de financement de
projets avec le gouvernement togolais qui s'élèvent pour la
première à un million neuf cent quarante mille (1 940 000) Euros
soit environ un milliard deux cent soixante treize millions sept cent quatre
mille six cent (1273784600) FCFA et la deuxième à seize millions
six cent cinquante mille (16 650 000) dollars soit environ huit milliard deux
cent quatre vingt huit millions trois cent soixante dix mille (8288370000)
FCFA2.
Elle a offert également des outils agricoles aux
agriculteurs togolais victimes des inondations. Ce don d'outils et d'intrants
agricoles est estimé à près de 300 millions de FCFA. Il
est inscrit dans le cadre de l'exécution de trois projets d'urgence
financés par la FAO et vise notamment à renforcer les
activités agricoles des victimes des inondations survenues au Togo en
2007-2008. Cette assistance continuera l'année prochaine avec un autre
volet à l'endroit de 2500 paysans pour renforcer leur production de
céréales.
Dans le cadre du projet « renforcement des bases de
sécurité alimentaire des ménages agricoles
vulnérables au Togo » la Commission Européenne a mis
à la disposition de la FAO, 1.640.702.193 FCFA pour son
financement3.
Ce projet vise à :
- améliorer la production vivrière au Togo
- améliorer la situation alimentaire des ménages
jugés vulnérables pour leur permettre d'accroître la
production agricole par le biais de la fourniture des semences
améliorées et des intrants.
Parmi les préoccupations de la FAO au Togo, le secteur
forestier occupe également une place importante.
B- Dans le domaine forestier
La forêt est un facteur du développement
économique et social. Cependant, le constat est que le Togo de par ses
conditions climatiques ne possède pas de véritables forêts.
Donc il est confronté aux problèmes d'approvisionnement en bois
de chauffage et de charbon de bois. Outre ces problèmes, il importe de
souligner l'impact des forêts sur l'agriculture.
Eu égard à ces problèmes, le gouvernement
a sollicité l'assistance du PNUD/FAO en vue de définir les
grandes lignes d'une politique forestière et de préparer un plan
de développement des forêts.
1- DSRP-C, Avril 2009, p. 58.
2- Togo Presse n° 8017, du 30 avril 2009, p. 5.
3-Togo Presse n° 8105, du 26 août 2009, p. 4.
Cette demande du gouvernement togolais aboutit à la mise
au point des projets notamment le développement des ressources
forestières et l'assistance à l'ODEF.
La FAO a travaillé de concert avec le Ministère
en charge de l'Economie Rurale pour la concrétisation de ce projet. Ce
projet consistait à faire l'inventaire général des
forêts naturelles, d'étudier la consommation des produits
forestiers, de rechercher des zones aptes à être reboisées,
et enfin d'introduire des essences à croissance rapide.
La mise en place de l'Office du Développement et
d'Exploitation des ressources Forestières (ODEF) a été un
apport important pour le développement forestier au Togo.
Le projet d'Assistance à l'ODEF signé le 26 mars
1974, donnait à l'office le support technique de la FAO en personnel, en
matériel et en bourses de formation. Les experts de la FAO
conseillèrent le Directeur National de l'ODEF sur le déroulement
des travaux.
Afin de contrecarrer l'avancée rapide du désert
et de lutter contre l'érosion sous toutes ses formes, le gouvernement
sollicita et obtint l'accord du PNUD/FAO pour le projet d'Assistance à
l'ODEF en reboisement du Nord-Togo. Les travaux de consultation menés
auprès de la FAO obligent le gouvernement togolais à
déclarer le 1er juin, en 1977, comme journée nationale
de l'arbre.
Conformément à cette politique nationale de
reboisement, un projet de reboisement fut signé le 08 décembre
1977 avec comme objectifs :
- la restauration forestière dans la région
Nord-Togo,
- la démonstration aux populations locales des avantages
du reboisement et des plantations,
- l'approvisionnement de l'économie du Nord-Togo dans la
mesure du possible en bois d'usage domestique et de service.
De nos jours, les problèmes relatifs à la
déforestation devenant de plus en plus cruciaux, l'assistance de la FAO
dans le domaine forestier au Togo devra être renforcée.
C'est justement dans cette logique qu'une convention de
financement a été signée le mercredi 12 août 2009 au
Ministère de l'Environnement et des Ressources forestières entre
le gouvernement togolais et la FAO.
D'un coût total de 401000 dollars Us soit 188 684 564
FCFA1, ce projet intitulé « actualisation du Plan
d'Action Forestier National (PAFN) », vise à redynamiser le secteur
forestier au Togo.
Cela suppose la mise en place des dispositifs
règlementaires du nouveau code forestier accompagné
d'activités de sensibilisation et de formation de tous les acteurs
visant la promotion d'une gestion participative, rationnelle et durable des
ressources forestières du pays.
Afin de préserver la forêt, le gouvernement organise
des concours spéciaux pour recruter des forestiers en vue de renforcer
les capacités opérationnelles de ce secteur.
1-Togo Presse, n° 8097, vendredi 14 août
2009, p. 4.
Il faut préciser ici que les divers cas d'assistance
ci-dessus cités ne sont guère exhaustifs et ne constituent que
des exemples parmi d'autres.
Le problème de la faim est toujours d'actualité,
c'est pourquoi la priorité est accordée principalement aux
secteurs agricole et forestier. Toutefois, dans le souci d'équilibrer la
quantité et la qualité en matière de l'alimentation, la
FAO a toujours associé les activités agricoles avec celles
relatives à l'élevage et à la pêche.
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