A- Les politiques et les programmes agricoles
Dans le cadre de ces programmes, en dehors de la
vulgarisation, de la recherche et de la réalisation des infrastructures
socio-économiques, les actions portées sur les plans de
développement expriment toute l'importance que revêt, aux yeux des
autorités togolaises, la nouvelle politique agricole : 6 milliards de
FCFA allaient au secteur agricole dans le 1er plan ; 11,2 dans le II è ;
56,2 dans le IIIè ; 66,6 dans le IVè entré en vigueur en
1981.
En effet, du 1er plan quinquennal 1996-1970 en
passant par le IIè 1971-1975 et le IIIè 1976-1980 au IVè
1981-1985, la part des crédits agricoles a été
multipliée par plus de onze fois3.
L'objectif à atteindre est triple :
- assurer rapidement au pays son indépendance alimentaire
par la promotion des cultures vivrières ;
- procurer des ressources financières plus importantes
à l'Etat par le développement des cultures industrielles
d'exportation ;
1- Selon le Petit Larousse illustré 2001 : la
sylviculture est l'entretien et l'exploitation des forêts.
2- Togo : Sortir de la crise, sortir de la pauvreté, une
évaluation de la pauvreté. Banque Mondiale, 1996, p. 60.
3- Annuaire Economique Officiel ; 1982-1983, p. 65.
- créer une véritable industrie agro-alimentaire
fondée sur le surplus dégagé du produit agricole
après la satisfaction des besoins de la consommation nationale.
Ce triple objectif est celui assigné à la
révolution verte lancée par le gouvernement togolais au cours du
séminaire agricole de 1977. Le IVè plan de développement
devait dès lors mettre un accent particulier sur le développement
agricole par la méthode de la culture intensive, la diversification des
productions agricoles vivrières et industrielles.
Il faut également noter que les autorités
togolaises ont créé les structures et mobilisé les moyens
nécessaires au développement intégré du monde
rural. Elles ont pris d'importantes mesures pour y parvenir dont la
modernisation des structures agraires.
En 1973-1974, on estimait la superficie des terres cultivables
à près de 6 millions d'hectares, dont environ 368 000
étaient cultivés par 784 000 paysans actifs regroupés en
199 700 exploitations. Près de 30% de celles-ci avaient moins de 1
hectare, 43% entre 1 et 3 hectares et 13% seulement dépassaient 5
hectares. Ce morcellement extrême constituait un grand handicap pour le
développement agricole, parce qu'il ne permettait ni la
mécanisation ni le crédit d'où le rendement
médiocre des exploitations et l'exode rural
constatés1.
Pour remédier à cette situation, une
réforme agro-foncière a été décidée
en 1974 et amplifiée en 1978 par l'institution des Zones
d'Aménagement Agricole Planifié qui est à la fois un
espace géographique à mettre en valeur selon un programme
d'action précis et un établissement public doté de la
personnalité morale et de l'autonomie financière.
La réforme vise à regrouper les paysans pour
supprimer l'émiettement des exploitations et à recenser puis
mettre en valeur les nombreuses terres incultes dont la propriété
a été transférée à la nation. Après
leur mise en valeur, ces terres doivent être redistribuées aux
coopératives ou aux individus pour la réalisation de programmes
de développement.
Dans le souci de plus d'efficacité, une
déclaration de politique de développement agricole a
été adoptée en 1996 et constitue le cadre auquel se
réfèrent les programmes triennaux glissant avec ses Programmes
d'Investissements Publics (PIP).
Cette politique a pour objectifs généraux :
-l'intensification et la diversification de la production afin
de renforcer la sécurité alimentaire et d'améliorer
l'équilibre nutritionnel, de promettre des substitutions aux
importations et d'accroître les exportations ;
-la lutte contre la pauvreté par l'augmentation des
revenus et la création d'emplois agricoles ;
-une croissance de l'agriculture supportable par
l'environnement.
1- Marchés nouveaux, Togo cap sur l'an 2000, n°2
janvier 1998, p. 321.
Pour recentrer l'Etat dans son rôle régalien de
conception de politique et de réglementation, de coordination, de suivi
et de contrôle, une restructuration institutionnelle s'est
avérée indispensable.
|