III. LES ETHNIES
Trois ethnies sont majoritairement représentées
dans cette zone. Il s'agit des wolofs, des sérères, et des peulh.
Ces différentes ethnies sont reparties sur cet espace en fonction des
activités qu'elles pratiquent.
Les wolofs
Les wolofs occupent les zones situées dans les
interdunes et les bas fonds des bordures de lac. C'est pourquoi, ils sont plus
spécialisés dans le maraîchage. Cette ethnie est plus
représentée dans la CR de Diender où elle se confond avec
l'ethnie Lébou à la quelle, elle est apparentée. Cependant
elle est très présente dans les deux autres communautés
rurales surtout dans la CR de Notto Gouye Diama. C'est pourquoi, dans cette
zone, l'ethnie wolof est l'ethnie majoritaire.
Les sérères
Les sérères, plus connus dans les cultures sous
pluie d'arachide et de mil sont installés dans les dunes rouges. Ils
occupent les zones les plus continentales au niveau des CR de Mont Rolland et
Notto où ils sont majoritaires. Dans la CR de Mont Rolland on
dénombre 15 villages sérères sur les 18 que compte la CR,
alors que dans la CR de Notto ils occupent la moitié des villages
surtout ceux situés à l'Est.
Les peulh
S'agissant des peulh, ils sont éparpillés un peu
partout dans les trois communautés rurales. A part quelques
regroupements dans la CR de Notto, ils s'installent de manière
temporaire dans les alentours des villages wolofs et sérères. Ce
mode d'occupation est du à leurs activités pastorales. En effet,
les peulh étant éleveurs et pasteurs ne peuvent pas s'installer
à l'intérieur des villages avec le bétail. Ils sont aussi
obligés de migrer saisonnièrement à la recherche de
pâturage. D'où leur éparpillement et leurs
déplacements fréquentes.
IV. LES ACTIVITES
Dans cette zone à vocation agricole l'activité
dominante est l'agriculture. On a l'agriculture sous pluie qui dépend
exclusivement des aléas de l'hivernage et le maraîchage qui est
pratiqué dans les endroits où la nappe phréatique n'est
pas profonde: cuvettes, bas fonds, lac et marigots asséchés.
1. La culture sous pluie
La culture sous pluie concerne les espèces
céréalières comme le maïs, le mil le sorgho qui,
actuellement sont de plus en plus remplacées par le manioc et le
niébé. La filière arachidière qui était
très présente au niveau des dunes rouges est aujourd'hui presque
abandonnée à cause de la rareté des pluies. La courte
durée de l'hivernage ne permet plus à ces cultures d'arriver
à terme.
Cependant d'autres cultures sont introduites et connaissent
aujourd'hui de très bons rendements. Il s'agit des pastèques et
du bissap (oseille de guinée). L'oseille de guinée est
l'exclusivité des femmes.
2. Le maraîchage
C'est la principale activité de la zone du fait qu'elle
se pratique durant toute l'année. Elle bénéficie de
conditions climatiques, hydrologiques et pédologiques favorables. Elle
occupe la majeure partie de la population et reste la première source de
revenue. Elle implique aussi bien les hommes, les femmes, les jeunes et les
vieux encore en activité.
Jadis pratiquée avec des instruments manuels et
rudimentaires comme la poulie la corde et le seau, elle se modernise
aujourd'hui grâce à l'introduction de l'exhaure motorisée
qui permet d'irriguer de très vastes surfaces. Aujourd'hui,
malgré la baisse continue du niveau des nappes
et la perte de qualité des sols, les rendements restent
satisfaisants grâce à l'introduction de nouvelles techniques comme
les systèmes d'irrigation par goutte à goutte ou par aspersion.
Les espèces cultivées sont variées et constituées
pour la plupart de légumes. On y cultive: la tomate, le haricot vert, le
gombo, le piment, aubergine, le navet, le chou pomme, le jaxatou, etc
Ces différentes spéculations obéissent
à un calendrier horticole variant selon la saison et l'endroit.
3. L'horticulture
C'est une activité nouvelle mais qui, de plus en plus
gagne de l'ampleur. Elle est réservée à des types
d'exploitants souvent non autochtones et qui viennent acheter de vastes
surfaces pour les mettre en valeur. On les appelle communément dans ce
milieu les « maraîchers du dimanche ». Ces types
d'exploitations sont entrain de se multiplier et la plupart d'entre elles sont
équipées de forages. Ce qui les permet d'irriguer de vastes
surfaces. Ces surfaces sont transformées en de véritables fermes
exclusivement vouées à l'agriculture et à
l'élevage. La production y est très variée allant des
légumes aux spéculations fruitières dont on peut citer :
les bananes, les oranges, les mandarines, les goyaves, les papayes etc....
4. L'élevage
L'élevage est l'exclusivité des peulh. En
dehors de quelques regroupements dans la CR de Notto Gouye Diama, ils sont
disséminés un peu partout dans les alentours des autres villages.
Ils pratiquent l'élevage bovin, ovin et caprin. Les villageois leur
confient le bétail mais il peut arriver que les troupeaux leurs
appartiennent. Cependant à l'intérieur des concessions on y
élève les volailles, des ovins et des caprins. L'élevage
est aussi pratiqué dans les fermes avicoles surtout dans le secteur de
Bayakh. C'est une activité très anciennement pratiquée
dans la localité mais aujourd'hui elle souffre de la réduction
des parcours pastoraux due l'élargissement des surfaces de cultures.
5. Le commerce
Le commerce est une activité très importante qui
occupe beaucoup d'actifs. Le plus souvent elle est pratiquée par les
femmes. C'est une activité qui est possible grâce à la
commercialisation des produits maraîchers et à l'existence de la
route Bayakh Mboro qui facilite leur acheminement vers les centres urbains. Le
grand marché de légume de Notto est
un lieu d'approvisionnement pour les commerçants des
grands marchés de Dakar, Thiaroye, Rufisque, Thiès etc. Ces
commerçants, sont plus connus sous le nom de bana-bana. Toutefois, ce
secteur rencontre de grosses difficultés concernant les collectes des
produits à l'intérieur des champs. Le plus souvent ce sont des
charrettes qui sont utilisées. Ceci augmente non seulement le coup du
transport mais accentue les risques de détérioration des
produits. Il faut signaler aussi que la zone n'est pas dotée
d'unités de conservation des récoltes. Ce qui fait que les
produits victimes de la mévente pourrissent et sont tout simplement
jetés.
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