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L'impact du maraichage dans la dégradation des ressources naturelles dans les niayes de la bordure du lac Tanma

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par Ndiaye Moussa Dieng
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise 2008
  

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III. LES ETHNIES

Trois ethnies sont majoritairement représentées dans cette zone. Il s'agit des wolofs, des sérères, et des peulh. Ces différentes ethnies sont reparties sur cet espace en fonction des activités qu'elles pratiquent.

Les wolofs

Les wolofs occupent les zones situées dans les interdunes et les bas fonds des bordures de lac. C'est pourquoi, ils sont plus spécialisés dans le maraîchage. Cette ethnie est plus représentée dans la CR de Diender où elle se confond avec l'ethnie Lébou à la quelle, elle est apparentée. Cependant elle est très présente dans les deux autres communautés rurales surtout dans la CR de Notto Gouye Diama. C'est pourquoi, dans cette zone, l'ethnie wolof est l'ethnie majoritaire.

Les sérères

Les sérères, plus connus dans les cultures sous pluie d'arachide et de mil sont installés dans les dunes rouges. Ils occupent les zones les plus continentales au niveau des CR de Mont Rolland et Notto où ils sont majoritaires. Dans la CR de Mont Rolland on dénombre 15 villages sérères sur les 18 que compte la CR, alors que dans la CR de Notto ils occupent la moitié des villages surtout ceux situés à l'Est.

Les peulh

S'agissant des peulh, ils sont éparpillés un peu partout dans les trois communautés rurales. A part quelques regroupements dans la CR de Notto, ils s'installent de manière temporaire dans les alentours des villages wolofs et sérères. Ce mode d'occupation est du à leurs activités pastorales. En effet, les peulh étant éleveurs et pasteurs ne peuvent pas s'installer à l'intérieur des villages avec le bétail. Ils sont aussi obligés de migrer saisonnièrement à la recherche de pâturage. D'où leur éparpillement et leurs déplacements fréquentes.

IV. LES ACTIVITES

Dans cette zone à vocation agricole l'activité dominante est l'agriculture. On a l'agriculture sous pluie qui dépend exclusivement des aléas de l'hivernage et le maraîchage qui est pratiqué dans les endroits où la nappe phréatique n'est pas profonde: cuvettes, bas fonds, lac et marigots asséchés.

1. La culture sous pluie

La culture sous pluie concerne les espèces céréalières comme le maïs, le mil le sorgho qui, actuellement sont de plus en plus remplacées par le manioc et le niébé. La filière arachidière qui était très présente au niveau des dunes rouges est aujourd'hui presque abandonnée à cause de la rareté des pluies. La courte durée de l'hivernage ne permet plus à ces cultures d'arriver à terme.

Cependant d'autres cultures sont introduites et connaissent aujourd'hui de très bons rendements. Il s'agit des pastèques et du bissap (oseille de guinée). L'oseille de guinée est l'exclusivité des femmes.

2. Le maraîchage

C'est la principale activité de la zone du fait qu'elle se pratique durant toute l'année. Elle bénéficie de conditions climatiques, hydrologiques et pédologiques favorables. Elle occupe la majeure partie de la population et reste la première source de revenue. Elle implique aussi bien les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux encore en activité.

Jadis pratiquée avec des instruments manuels et rudimentaires comme la poulie la corde et le
seau, elle se modernise aujourd'hui grâce à l'introduction de l'exhaure motorisée qui permet
d'irriguer de très vastes surfaces. Aujourd'hui, malgré la baisse continue du niveau des nappes

et la perte de qualité des sols, les rendements restent satisfaisants grâce à l'introduction de nouvelles techniques comme les systèmes d'irrigation par goutte à goutte ou par aspersion. Les espèces cultivées sont variées et constituées pour la plupart de légumes. On y cultive: la tomate, le haricot vert, le gombo, le piment, aubergine, le navet, le chou pomme, le jaxatou, etc

Ces différentes spéculations obéissent à un calendrier horticole variant selon la saison et l'endroit.

3. L'horticulture

C'est une activité nouvelle mais qui, de plus en plus gagne de l'ampleur. Elle est réservée à des types d'exploitants souvent non autochtones et qui viennent acheter de vastes surfaces pour les mettre en valeur. On les appelle communément dans ce milieu les « maraîchers du dimanche ». Ces types d'exploitations sont entrain de se multiplier et la plupart d'entre elles sont équipées de forages. Ce qui les permet d'irriguer de vastes surfaces. Ces surfaces sont transformées en de véritables fermes exclusivement vouées à l'agriculture et à l'élevage. La production y est très variée allant des légumes aux spéculations fruitières dont on peut citer : les bananes, les oranges, les mandarines, les goyaves, les papayes etc....

4. L'élevage

L'élevage est l'exclusivité des peulh. En dehors de quelques regroupements dans la CR de Notto Gouye Diama, ils sont disséminés un peu partout dans les alentours des autres villages. Ils pratiquent l'élevage bovin, ovin et caprin. Les villageois leur confient le bétail mais il peut arriver que les troupeaux leurs appartiennent. Cependant à l'intérieur des concessions on y élève les volailles, des ovins et des caprins. L'élevage est aussi pratiqué dans les fermes avicoles surtout dans le secteur de Bayakh. C'est une activité très anciennement pratiquée dans la localité mais aujourd'hui elle souffre de la réduction des parcours pastoraux due l'élargissement des surfaces de cultures.

5. Le commerce

Le commerce est une activité très importante qui occupe beaucoup d'actifs. Le plus souvent elle est pratiquée par les femmes. C'est une activité qui est possible grâce à la commercialisation des produits maraîchers et à l'existence de la route Bayakh Mboro qui facilite leur acheminement vers les centres urbains. Le grand marché de légume de Notto est

un lieu d'approvisionnement pour les commerçants des grands marchés de Dakar, Thiaroye, Rufisque, Thiès etc. Ces commerçants, sont plus connus sous le nom de bana-bana. Toutefois, ce secteur rencontre de grosses difficultés concernant les collectes des produits à l'intérieur des champs. Le plus souvent ce sont des charrettes qui sont utilisées. Ceci augmente non seulement le coup du transport mais accentue les risques de détérioration des produits. Il faut signaler aussi que la zone n'est pas dotée d'unités de conservation des récoltes. Ce qui fait que les produits victimes de la mévente pourrissent et sont tout simplement jetés.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo