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L'impact du maraichage dans la dégradation des ressources naturelles dans les niayes de la bordure du lac Tanma

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par Ndiaye Moussa Dieng
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise 2008
  

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Chapitre 2:

LE CADRE HUMAIN

I. L'HISTOIRE DU PEUPLEMENT

L'attraction des populations par la grande cote du Sénégal a débuté depuis le XIIIème siècle. Plusieurs peuples se sont implantés suivant différentes vagues migratoires successives au cours de l'histoire.

Le mouvement migratoire sérère est dû à la dislocation de l'Empire du Ghana et à la poussée des Almoravides. En effet l'équilibre socioculturel de la vallée, a subi un profond changement suite à l'incursion de fondamentalistes musulmans, les almoravides, qui imposèrent une islamisation dure et non tolérante. (THIAM, 2004). Ce qui a amené une partie de la population sérère à aller vers le sud.

Ainsi, les sérères durant leur descente vers le sud ont eut à fréquenter la zone comme en témoignent les nombreux villages sérères surtout dans la CR de Mont Rolland (15 sur 18) et dans la CR de Notto (prés de 20). Ils étaient très dynamiques dans la culture de l'arachide et du mil mais aujourd'hui cette activité est ralentie par la baisse de la pluviométrie.

Les razzias des esclavagistes du 18 siècle ont occasionné l'installation des Wolofs qui fuyaient l'instabilité dans les royaumes intérieurs.

Leur venue est surtout due à la fréquence des guerres au Djolof et aux multiples exactions des négriers sur les peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les Wolofs qui ont commencé à organiser l'espace que les Peulh ont toujours administré sans règles préétablies. L'installation des Peulh, dans les « Niayes », remonte au XVIIème siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl « Waalowaalbé » du Walo et les Peulh « Jeerinkkobe» du Njambour qui ont occupé le milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur transhumance. (THIAM, 2004).

Les peulh sont venus s'abriter sous les vents côtiers pour protéger le bétail contre les piqures de moustiques mais aussi profiter de l'humidité hivernale propice pour faire paitre le bétail. Ils se sont dispersés dans différents villages et sont souvent très mobiles. Dans quelques villages de la communauté rurale de Notto ils se sédentarisent et pratiquent l'agriculture.

L'ethnie Lébou apparentée à l'ethnie wolof peuple l'essentiel des villages de la communauté rurale de Diender.

A l'image du Sénégal, l'ethnie wolof domine dans cette partie du pays même si des villages sérères et peulhs sont très représentés respectivement dans les CR de Mont Rolland et de Notto Gouye Diama

II. LA DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE

Le lac Tanma s'étale sur trois communautés rurales que sont: la communauté rurale de Diender Guedj, la communauté rurale de Mont Rolland et celle de Notto Gouye Diama.

Dans cette partie du pays l'évolution démographique est plus ou moins rapide du fait de l'attraction qu'elle constitue pour les populations des régions intérieures.

L'évolution de la population s'est déroulée avec la mise en valeur des Niayes; mais aussi de la proximité de l'agglomération dakaroise par rapport à l'écoulement des produits agricoles des Niayes (KANE, 2007).

En effet contrairement au reste du pays, où l'activité agricole est exclusivement sous pluie et, presque inexistante durant la période non pluvieuse, cette zone bénéficie de conditions naturelles favorables pour l'agriculture toute l'année. Le maraîchage et l'arboriculture pratiqués dans cette zone font appel à une main d'oeuvre assez importante.

Ces flux de population viennent grossir de plus en plus les rangs d'une population locale déjà en forte mutation.

Le tableau suivant donne l'évolution démographique des trois communautés rurales de 1976 à 2002.

Tableau 10 : évolution de la population dans les CR de 1976 à 2002

CR super Pop

Densité1976 1976

Pop Densité1988 1988

pop Densité2002 2002

Notto.G.D 180 14871 82,61 19994 110,7 33853 188,07

Diender 131 14730 112,4 24810 189,38 22892 194

Mont 176 9638 54,71 11334 64,39 12341 70,11

Rolland

Source: ANSD

Ce tableau nous fait état d'une évolution fulgurante de la densité comparée à celle de
l'ensemble du pays qui est de 61 habitants au Km2. Déjà en 1976 la densité atteignait 50
habitants au km2 dans la CR la moins dense des trois. (La CR de Mont Rolland). Dans la CR

de Diender, elle était de 112,4 habitants au km2 soit plus du double de la densité du Sénégal en 2007. Ceci témoigne de la forte concentration des hommes dans cette zone.

Notons que ces chiffres de Diender tiennent compte de la population de la localité de Kayar qui est érigée en commune depuis 2001. Kayar est un site très attractif à cause de l'activité de pêche qui s'y développe.

N'empêche, le recensement de 2002 a estimé la population de la CR de Diender à 22892 sur 118 km2 ; soit une densité de 194 habitants au km2, plus de trois fois plus élevée par rapport au reste du pays.

A Diender comme dans les communautés rurales bordant le lac, les densités sont toujours importantes.

On compte en tout 74 villages dans les trois communautés rurales dont 20 pour Diender, 36 pour Notto et 18 pour Mont Rolland.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote