Chapitre 2:
LE CADRE HUMAIN
I. L'HISTOIRE DU PEUPLEMENT
L'attraction des populations par la grande cote du
Sénégal a débuté depuis le XIIIème
siècle. Plusieurs peuples se sont implantés suivant
différentes vagues migratoires successives au cours de l'histoire.
Le mouvement migratoire sérère est dû
à la dislocation de l'Empire du Ghana et à la poussée des
Almoravides. En effet l'équilibre socioculturel de la vallée, a
subi un profond changement suite à l'incursion de fondamentalistes
musulmans, les almoravides, qui imposèrent une islamisation dure et non
tolérante. (THIAM, 2004). Ce qui a amené une partie de la
population sérère à aller vers le sud.
Ainsi, les sérères durant leur descente vers le
sud ont eut à fréquenter la zone comme en témoignent les
nombreux villages sérères surtout dans la CR de Mont Rolland (15
sur 18) et dans la CR de Notto (prés de 20). Ils étaient
très dynamiques dans la culture de l'arachide et du mil mais aujourd'hui
cette activité est ralentie par la baisse de la pluviométrie.
Les razzias des esclavagistes du 18 siècle ont
occasionné l'installation des Wolofs qui fuyaient l'instabilité
dans les royaumes intérieurs.
Leur venue est surtout due à la fréquence des
guerres au Djolof et aux multiples exactions des négriers sur les
peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les Wolofs qui ont
commencé à organiser l'espace que les Peulh ont toujours
administré sans règles préétablies. L'installation
des Peulh, dans les « Niayes », remonte au XVIIème
siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl « Waalowaalbé »
du Walo et les Peulh « Jeerinkkobe» du Njambour qui ont occupé
le milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur
transhumance. (THIAM, 2004).
Les peulh sont venus s'abriter sous les vents côtiers
pour protéger le bétail contre les piqures de moustiques mais
aussi profiter de l'humidité hivernale propice pour faire paitre le
bétail. Ils se sont dispersés dans différents villages et
sont souvent très mobiles. Dans quelques villages de la
communauté rurale de Notto ils se sédentarisent et pratiquent
l'agriculture.
L'ethnie Lébou apparentée à l'ethnie wolof
peuple l'essentiel des villages de la communauté rurale de Diender.
A l'image du Sénégal, l'ethnie wolof domine dans
cette partie du pays même si des villages sérères et peulhs
sont très représentés respectivement dans les CR de Mont
Rolland et de Notto Gouye Diama
II. LA DYNAMIQUE
DEMOGRAPHIQUE
Le lac Tanma s'étale sur trois communautés rurales
que sont: la communauté rurale de Diender Guedj, la communauté
rurale de Mont Rolland et celle de Notto Gouye Diama.
Dans cette partie du pays l'évolution démographique
est plus ou moins rapide du fait de l'attraction qu'elle constitue pour les
populations des régions intérieures.
L'évolution de la population s'est
déroulée avec la mise en valeur des Niayes; mais aussi de la
proximité de l'agglomération dakaroise par rapport à
l'écoulement des produits agricoles des Niayes (KANE, 2007).
En effet contrairement au reste du pays, où
l'activité agricole est exclusivement sous pluie et, presque inexistante
durant la période non pluvieuse, cette zone bénéficie de
conditions naturelles favorables pour l'agriculture toute l'année. Le
maraîchage et l'arboriculture pratiqués dans cette zone font appel
à une main d'oeuvre assez importante.
Ces flux de population viennent grossir de plus en plus les rangs
d'une population locale déjà en forte mutation.
Le tableau suivant donne l'évolution démographique
des trois communautés rurales de 1976 à 2002.
Tableau 10 : évolution de la population dans les
CR de 1976 à 2002
CR super Pop
Densité1976
1976
Pop Densité1988 1988
pop Densité2002 2002
Notto.G.D 180 14871 82,61 19994 110,7 33853
188,07
Diender 131 14730 112,4 24810 189,38 22892
194
Mont 176 9638 54,71 11334 64,39 12341 70,11
Rolland
Source: ANSD
Ce tableau nous fait état d'une évolution
fulgurante de la densité comparée à celle de l'ensemble
du pays qui est de 61 habitants au Km2. Déjà en 1976
la densité atteignait 50 habitants au km2 dans la CR la
moins dense des trois. (La CR de Mont Rolland). Dans la CR
de Diender, elle était de 112,4 habitants au
km2 soit plus du double de la densité du
Sénégal en 2007. Ceci témoigne de la forte concentration
des hommes dans cette zone.
Notons que ces chiffres de Diender tiennent compte de la
population de la localité de Kayar qui est érigée en
commune depuis 2001. Kayar est un site très attractif à cause de
l'activité de pêche qui s'y développe.
N'empêche, le recensement de 2002 a estimé la
population de la CR de Diender à 22892 sur 118 km2 ; soit une
densité de 194 habitants au km2, plus de trois fois plus
élevée par rapport au reste du pays.
A Diender comme dans les communautés rurales bordant le
lac, les densités sont toujours importantes.
On compte en tout 74 villages dans les trois communautés
rurales dont 20 pour Diender, 36 pour Notto et 18 pour Mont Rolland.
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