CHAPITRE 1 :
LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES
La zone des Niayes, autrefois vantée pour ses richesses
écologiques perd aujourd'hui ce privilège. Cette région
aux potentialités écologiques énormes est actuellement
dans une situation désolante. Les abondantes ressources naturelles qui
faisaient sa particularité sont de plus en plus affectées par une
dégradation sans précédent:
- les ressources hydriques sont affectées par une
réduction de leur quantité et de leur qualité;
- les sols s'appauvrissent de plus en plus et du coup
amoindrissent la productivité;
- la végétation jadis luxuriante disparait,
cédant la place à des espèces de type sahélien plus
adaptées à la nouvelle situation.
Aujourd'hui la zone est fortement perturbée par la rupture
de l'équilibre entre les ressources naturelles et la très forte
demande des hommes.
I. LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
La dégradation des ressources naturelles dans la zone
des Niayes est un constat sans équivoque. Cet état
dégradation est le résultat de la combinaison de plusieurs
facteurs. Ces facteurs sont de deux ordres. Nous avons les facteurs naturels et
les facteurs d'ordre anthropique.
1. Les facteurs naturels
Ce sont les facteurs liés aux phénomènes
naturels auxquels l'homme n'a que peu ou aucune prise. Les causes les plus
citées sont les modifications du climat qui sont marquées par une
baisse de la pluviométrie mais aussi par un réchauffement de la
planète entrainant de fortes évaporations. Cette situation
affecte à tous les niveaux les différentes ressources du
milieu.
a) Les facteurs naturels de la dégradation des
ressources hydriques
La péjoration des conditions climatiques affecte
à tous les niveaux les ressources en eau. Depuis les années 1970,
cette zone connait une baisse très sensible de sa pluviométrie.
Les précipitations sont devenues rares et irrégulières.
De 1970 à nos jours, les totaux pluviométriques ont
fortement régressé comme nous le montre le graphique de des
indices de précipitations annuelles.
-0,5
-1,5
0,5
2,5
1,5
-1
-2
0
3
2
1
1943 1945 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1959 1961 1963
1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003
indices des précipitations annuelles
Linéaire (indices des précipitations annuelles)
Figure 17 : Indice des précipitations à
la station de Thiès de 1943 à 2004
P(mm)a--P(moy)
Formule de l'indice de précipitation : IP =
Ecart type
L'évolution du graphique montre une opposition entre
deux périodes. Une période allant de 1943 à 1970 avec des
valeurs de l'indice pluviométrique positives qui s'oppose à une
deuxième période allant 1970 à 2004 marquée par des
valeurs très négatives de l'indice pluviométrique. Les
indices les plus bas (en général inferieures à 0)
représentent les années les moins pluvieuses alors que ceux
proches ou supérieures à 1 représentent les années
les plus pluvieuses
Ainsi la comparaison entre ces deux périodes montre que
les valeurs de la précipitation sont plus importantes dans la normale
1943-1973. Dans cette normale, seules quelques rares année ont des
valeurs l'indice pluviométrique négatives. A part 1949 et 1959,
les valeurs négatives sont observées à partir de 1967
alors que dans la normale 1974-2004 l'essentiel des indices ont des valeurs
négatives. On y observe quelques rares années à
pluviométrie importante comme 1974,1979, 1989 et 1999.
Cette évolution témoigne de la baisse drastique de
la pluviométrie comme en témoigne l'allure de la courbe des
tendances. (Linéaire indices de la précipitation).
Les quantités de pluie reçues n'assurent plus
correctement la recharge des nappes souterraines. Plus grave encore, elles ne
permettent plus aux cultures sous pluie d'arriver à terme.
Les plans d'eau de surface connaissent un tarissement
précoce du fait de la forte évaporation. Ce tarissement entraine
dans certaines une salinisation des sols.
b) Les facteurs naturels de la dégradation
des ressources pédologiques
La présence de l'eau ou de l'humidité tout
court est un élément fondamental pour la mise en valeur d'un sol.
Faute d'humidité suffisante les processus naturels d'hydrolyse, de
dissolution ou d'oxydation de la roche mère sont réduits à
leur plus simple expression. La rareté de la végétation ne
permet plus d'accumuler la matière organique nécessaire à
la formation d'humus. SECHERESSE, 1992). Ainsi le sol devient squelettique,
fragile et impropre à une agriculture de qualité.
En dehors de ce déficit hydrique qui diminue fortement la
fertilité des sols, on peut citer comme autres facteurs l'érosion
éolienne, la salinisation et l'ensablement.
En effet, les vents de fortes intensités emportent les
éléments nutritifs du sol. Le sol devient alors nu et infertile.
Ce même phénomène entraine l'ensablement des cuvettes
maraîchères. Cette situation est aggravée par l'absence de
couvert végétal.
c) Les facteurs naturels de la dégradation
des ressources végétales
Les espèces végétales de la zone des
Niayes étaient typiquement guinéennes. Mais aujourd'hui, la
rareté des pluies ne satisfait plus leur exigence en eau, d'ou leur
disparition. La baisse de la nappe souterraine accentue ce
phénomène. Les quelques rescapés qui survivent sont
situés dans les zones encore inondées.
2. Les facteurs anthropiques
Les facteurs anthropiques sont le fait de l'activité
humaine. En effet, l'homme est maintes fois cité comme responsable en
grande partie de la situation qui prévaut actuellement dans cette
zone.
La bordure du lac Tanma est aujourd'hui le lieu de concentration
de nombreuses activités humaines basées sur l'usage des
ressources naturelles.
a) Les facteurs anthropiques de la dégradation
des ressources hydriques
Le maraîchage, très pratiqué dans la
bordure du lac Tanma repose sur une forte demande en eau. En effet, cette
zone est prise d'assaut par différents types d'exploitants qui font
des
prélèvements importants sur la ressource en eau.
Le nombre de puits et de céanes est inestimable. Ces puits et
céanes sont parfois branchés à des motopompes qui peuvent
atteindre des débits élevés. Par ailleurs, les exploitants
dotés de gros moyens disposent de forages qui ne respectent: ni les
normes de distance ni celles du code l'eau sur les débits de pompage.
Cette prolifération des forages et de motopompes accentue la baisse des
eaux souterraines. Ainsi la ressource hydrique subit une exploitation
anarchique et de plus en plus intense.
Il faut aussi citer parmi ces facteurs de dégradation
anthropiques, l'usine d'eau minérale « FONTAINE » de Thiaye
qui puise son eau à partir d'une source participant à
l'alimentation souterraine du lac Tanma. Cela contribue au tarissement
précoce du lac.
D'autres facteurs comme la fragmentation du réseau
hydrographique par la construction de digues, de bassins de rétention ou
de barrages participent à ce tarissement précoce des eaux de
surface.
b) les facteurs anthropiques de la
dégradation des ressources pédologiques
Les différentes agressions portées sur le
couvert végétal et sur les ressources hydriques affectent
directement le sol. La bonne productivité du sol dépend
directement de ces deux ressources. Un sol sec et sans couvert
végétal devient vulnérable face aux facteurs
d'érosion. Il faut ajouter à cela l'intensification des cultures.
En effet la jachère est de moins en moins pratiquée dans cette
zone. Nos enquêtes nous ont révélé que sur 125
maraîchers interrogés, 93 ne pratiquent pas la jachère.
Ceci fait que le sol, fatigué, se dégrade de plus en plus et
devient moins productif.
c) Les facteurs anthropiques de la
dégradation des ressources végétales
C'est le fait des agressions portées par sur le couvert
végétal. Elle va de pair avec la pression portée sur les
ressources hydriques et pédologiques. Le défrichage, la
déforestation, l'extension des zones de cultures et le pâturage
sont autant de facteurs responsables de la disparition des espèces.
D'après nos enquêtes, plusieurs espèces ont
complètement disparus. Les quelques espèces qui survivent sont de
moins en moins représentés. Aujourd'hui, elles sont
menacées de disparition totale du fait de la foresterie et de
l'extension des terres de cultures.
A cela il faut ajouter les feux de brousse très
fréquents dans la zone.
II. L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES
RESSOURCES NATURELLES
L'agriculture sous pluie a été pendant longtemps
à l'origine de la richesse des populations de la zone. Les
spéculations comme l'arachide, le mil, le maïs leurs procuraient
beaucoup de revenus. Aujourd'hui, ces cultures ont perdu leur abondance
d'antan. L'installation de la sécheresse dans les années 1973 a
fini de provoquer une crise sévère. Cette situation a
poussé les agriculteurs de la zone à se rabattre sur les
activités maraîchères. Cette nouvelle orientation des
activités agricoles s'est accompagnée d'une nouvelle forme de
valorisation des terres. Le petit espace que constitue la zone est sous la
pression de différentes catégories d'exploitants
maraîchers.
Dans ce spectre de dégradation incessamment
évoqué, le maraîchage y a joué un rôle
à part entière. En effet, étant l'activité
dominante, il exerce une telle pression que l'ampleur de son impact
mériterait d'être mesuré.
1. L'impact du maraîchage dans la
dégradation des ressources en eau
La part du maraîchage dans la dégradation des
ressources hydriques se mesure sous l'angle des importantes ponctions que les
pratiquants de cette activité font sur la ressource. Elle se mesure
aussi par les différentes variations de la qualité des eaux
occasionnées par les intrants mobilisés par l'activité.
a) Le pompage excessif
La pratique du maraîchage requiert l'utilisation
d'énormes quantités d'eau. Pour exploiter une surface d'un
hectare, il faut un débit d'eau permanent de 80 m3 par jour (DIAGNE,
2008). Or, ces importantes quantités d'eau sont tirées
directement de la nappe souterraine qui, aujourd'hui, se recharge de
manière très lente. Cette nappe autrefois très importante,
s'abaisse sous les assauts répétés du pompage. Au cours de
nos enquêtes, plusieurs exploitants nous ont avoué qu'un seul
puits ne peut plus satisfaire leur demande en eau. Il est fréquent de
voir dans le site que nous avons visité, deux puits ou plus sur une
surface de moins d'un hectare. Plus encore, ils cherchent à tirer le
maximum de profit de ces puits en installant des motopompes. Sur les 125
maraîchers interrogés 37, sont équipés de
motopompes, soit 29 % de l'échantillon. Signalons que la ponction faite
à partir des puits et des céanes est minime par rapport aux
importants débits de pompages des forages qui,
actuellement continuent de proliférer dans la zone.
A part quelques forages à usage collectif comme celui
de Ndame Lo (CR de Diender), les autres forages de la zone sont
réservés exclusivement aux cultures maraîchères. Les
forages à vocation agricole sont présents dans la zone depuis les
années 1970 (KANE, 2007).
Ces forages ont permis l'aménagement de centaines
d'hectares voués exclusivement à la production de contre saison
destinée principalement aux marchés urbains, mais aussi à
l'exportation surtout vers les marchés de l'Union Européenne. Ce
qui explique leur forte demande en eau leur obligeant souvent à
dépasser les normes établies par le Code l'Eau. Au
Sénégal, il est interdit pour l'usage privé de forer un
ouvrage hydraulique de plus de 100 mètres cubes/heure. Sans nul doute on
peut affirmer que cette norme n'est pas respectée par ces forages
privés. Cela s'explique par leur réticence ou parfois même
leur refus catégorique de fournir des informations sur leurs fiches
techniques et sur leur débit de pompage.
b) Le problème de la
qualitéLes pesticides utilisés pour combattre les
ennemis des cultures peuvent affecter la qualité des
eaux de puits. En effet les maraîchers sont
dépourvus de système de drainage pouvant empêcher
l'infiltration d'eaux contaminées vers la nappe. Ce qui fait que des
résidus toxiques peuvent se retrouver dans les eaux des puits. Ceci est
d'autant plus dangereux que dans les champs, les maraîchers utilisent
cette même eau des puits pour la boisson. Des études dans des
secteurs proches (Mboro) ont montré une forte concentration de lindane
dans l'eau des puits analysés NGOM, 2008). Le lindane est une
matière active dont la norme est fixée à 2ug/l.
Ce phénomène n'épargne pas la zone du lac Tanma parce que
ce sont les mêmes procédés et les mêmes produits qui
sont utilisés.
c) Les conséquences
Les 125 maraîchers que nous avons interrogés ont
reconnu à l'unanimité avoir senti cette baisse depuis au moins 15
ans. Avant les années 90, les puits atteignaient la nappe entre 1
à 2 mètres dans la partie située au Nord et Nord Ouest du
lac Tanma. C'était le domaine de la nappe affleurante où des
céanes suffisaient pour faire l'arrosage des parcelles de cultures. Ces
céanes sont aujourd'hui remplacées par des puits du fait de la
profondeur de la nappe.
Le spectacle est plus marqué dans la partie
située au Sud et Sud Est du lac Tanma. La profondeur de la nappe est
passée de 6 à 7 mètres dans les années 90 puis
à 14 à15 mètres à nos jours. Cette réduction
de l'eau en quantité s'accompagne d'une réduction de sa
qualité. En
effet, la baisse des nappes précipite la
remontée du biseau salé. Ce qui explique la présence de
l'eau salée dans plusieurs puits bordant le lac Tanma. En cas de
réalimentation effective et de pompages réduits (périodes
hivernale ou les puits s'infiltrent) l'eau douce repousse l'eau salée
vers la mer. Mais quand les pompages et les captages font de grandes ponctions,
la pression de l'eau de mer devient la plus forte et le biseau salée
remonte dans les terrains aquifères. Il y dépose des sels qui
augment le taux salinité et du coup rendent l'eau impropre à la
consommation. Il faut alors condamner temporairement ou définitivement
ces puits ou changer la nature de la destination de l'eau. C'est le cas de la
batterie de forages de Béer Thialane (CR de Diender) qui aujourd'hui est
exploitée pour des périmètres maraîchers alors
qu'elle était destinée à alimenter les populations
urbaines de Dakar.
Il faut associer à cette perte de qualité la
contamination des eaux par les pesticides. Leurs conséquences sur la
santé publique et les risques sur l'environnement sont énormes.
Ils sont les causes de plusieurs maladies diarrhéiques ainsi que des
vertiges, des vomissements des nausées etc...
2. L'impact du maraîchage dans la
dégradation des sols
Le sol est le support de l'activité agricole. Il est
pour la plante le réservoir d'eau et de sels minéraux dans le
quel elle puise en permanence pour sa croissance et son développement.
De sa fertilité dépend la bonne production. Cependant, il est
loin d'être un élément inerte ni un élément
stable. Bien au contraire, il est en constante évolution. Il est un
milieu composé, complexe et en perpétuel changement. Il
obéit à des lois qui régissent sa formation, son
évolution et sa destruction.
Ce rôle de stockage dont il jouit est d'autant mieux
assuré que le sol est profond et que sa teneur en humus est
élevée. Or la pression exercée par le maraîchage
s'oppose aux processus de renouvellement des sols.
a) La surexploitation
La pression exercée par l'activité
maraîchère se traduit par une forte concentration des exploitants
maraîchers dans la zone. En effet, après l'abandon de la culture
sous pluie du fait de la péjoration climatique, le maraîchage est
devenu la seule forme de mise en valeur agricole des terres. Cette nouvelle
orientation se manifeste par une grande extension des zones de culture mais
aussi par une intensification des systèmes de culture.
L'extension des zones de culture s'accompagne par une
déforestation qui expose le sol aux érosions hydrique et
éolienne. Le sol devient alors nu et les composantes minérales et
organiques sont emportées.
L'intensification des systèmes culturaux se traduit par
une surexploitation des terres qui à la longue aboutit à la perte
de la fertilité des sols. Le sol est épuisé parce que les
maraîchers ne pratiquent plus la jachère. En effet, après
plusieurs années d'exploitation sans repos, le sol s'appauvrit avec des
rendements presque nuls. Cela justifie l'emploi d'engrais minéraux pour
réguler les rendements des cultures. Mais l'apport d'engrais acidifiants
peut dans certains cas modifier les propriétés chimiques du sol,
ce qui réduit la disponibilité en éléments
nutritifs pour la plante.
b) Les techniques culturales
inadaptées
Les techniques culturales défaillantes sont une cause
de dégradation des sols. En effet la monoculture qui est le fait de
produire une spéculation sur une parcelle pendant des années est
un facteur de dégradation des sols. Chaque famille de plantes a des
exigences typiques de matière organique et en élément
minéraux qu'elle tire du sol.
Donc l'absence de rotation des cultures peut entrainer un
épuisement d'une composante minérale ou tout simplement une
acidification des sols. Ce qui peut rendre les sols inutilisables pendant des
années.
La pratique de la jachère a presque disparu.
D'après nos enquêtes, seuls 25 % des maraîchers pratiquent
la jachère. Les terres qui étaient autrefois laissées en
friche sont actuellement intensément cultivées. Il s'en suit un
épuisement total de la matière organique. Ceci compromet toute
sorte de production. A cela il faut ajouter l'utilisation
inconsidérée d'engrais chimiques.
c) Les conséquences
L'abandon des terres, la perte de la production, la disparition
de certaines espèces endémiques sont les effets les plus
observés.
3. L'impact du maraîchage dans la
dégradation des ressources végétales
Le comportement des populations vis-à-vis des espaces
boisés dans la bordure du lac Tanma se traduit par une forte
pression. D'une part il y-a l'extension des zones de cultures
maraîchères et d'autre part il y a la forte
consommation en bois de chauffe et en charbon de bois.
Trois phénomènes liés à
l'extension des zones de cultures contribuent essentiellement à la
dégradation de la végétation.
> Face à l'abandon des terres
épuisées, les maraîchers sont contraints de
conquérir de nouveaux espaces pour pouvoir continuer leurs
activités. Ils défrichent alors d'autres espaces et ainsi
contribuent fortement à la déforestation.
> Ce même phénomène s'observe aussi
dans les cas où les maraîchers cherchent à accroitre leurs
exploitations. Ils sont obligés de déboiser pour étendre
les surfaces de culture.
> Les nouveaux équipements d'irrigation et d'exhaure
permettent l'exploitation de surfaces relativement importantes, d'où
l'élargissement des surfaces de cultures et du coup, la disparition des
espaces boisés.
Ces raisons font que le maraîchage joue un rôle
essentiel dans la disparition de plusieurs espèces
végétales. Les terres de prédilection de ces
espèces sont aujourd'hui utilisées à d'autres fins. A cela
il faut ajouter l'abatage des arbres pour les besoins de la consommation en
bois de chauffe et en charbon de bois.
Il ressort de cette analyse que le maraîchage contribue
de manière effective à la dégradation des ressources du
naturelles. C'est un constat qui s'impose aux yeux de tout observateur averti.
Et par ailleurs, il est incontestable que la base du développement du
maraîchage réside dans la disponibilité des ressources
naturelles. Cette interdépendance de l'activité
maraîchère vis-à-vis des ressources naturelles semble
être ignorée par les pratiquants de l'activité. Les
maraîchers semblent négliger le rôle joué par le
maraichage dans la dégradation des ressources.
En effet, malgré l'alerte déclenchée par
la péjoration des conditions climatiques et son accentuation par les
facteurs anthropiques, les hommes continuent à travers les
activités maraîchères d'accentuer la pression sur les
ressources.
Il est avéré que les hommes ne peuvent pas
s'empêcher d'exploiter la terre et ses ressources, mais une utilisation
abusive voire anarchique conduirait à des phénomènes de
rétroaction qui peuvent aboutir à la disparition de
l'activité maraîchère.
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