IV. LA PRODUCTION
La production maraîchère dans ce secteur,
à l'image de la production dans l'ensemble de la zone des Niayes est
très importante. Cette zone ravitaille en produits maraîchers les
marchés des plus grands centres urbains du Sénégal.
L'essentiel de sa production est acheminée vers les marchés
intérieurs des villes comme Rufisque, Thiès, Dakar, Touba etc.
Certaines exploitations vont jusqu'à exporter des produits vers
l'étranger. C'est le cas des nombreuses entreprises agricoles que compte
la zone. Leurs produits sont très compétitifs et obéissent
aux normes internationales en matière de qualité.
1. Les spéculations
Les spéculations sont très diversifiées
et sont composées des légumes à bulbes ou à racine,
des légumes à fruit et des légumes à feuille. Elles
sont classées en deux grands groupes : les légumes de types
africains et les légumes de types européens. Cette
répartition obéit à des critères relatifs à
leurs origines et leurs exigences éco-climatiques. On a ainsi
> Des légumes des régions
tempérées ou légumes types européen ;
> Des légumes des régions chaudes ou
légumes de type africain
Tableau 11 les différents types de
spéculations et leurs calendriers
Légumes
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Origines
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Exigences éco-
climatiques
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Période
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Autres caractéristiques
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Tomate de table
l'oignon, le haricot, la laitue, le chou,
pomme de terre, navet, carotte,
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Européenne (Régions tempérées)
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Cultivés pendant la saison des pluies. Pouvant
être cultivés en saison sèche mais, avec irrigation.
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De novembre à juin
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Bon niveau de production si le maraîcher a un bon
traitement phytosanitaire contre les insectes et une bonne disponibilité
en eau.
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Le jaxatou, la
tomate amère, l'oseille de guinée, la patate
douce, le piment, le gombo.etc...
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Africaine (Régions chaudes
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Cultivés pendant la saison sèche durant les
périodes à températures basses relativement et avec
irrigation.
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Fin juin à octobre
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Les contraintes de la
production durant cette
période sont liées aux
infections bactériennes,
fongiques etc...., mais
aussi à l'inondation des cuvettes.
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Notons qu'en dehors des conditions climatiques, le calendrier
des cultures peut être déterminé par la demande du
marché. Les maraîchers ont tendance à se jeter sur une
spéculation lorsqu'elle est bien vendue.
Photo 10 : Parcelle d'aubergine Photo 11 :
Récolte d'une parcelle d'oignon Photos M. D. NDIAYE 04 SEP
2009
2. Le zonage
Cependant, on peut effectuer un zonage des cultures
citées dans le tableau ci-dessus. Cette répartition en zone des
différents types de cultures suit la logique de la configuration du site
de production.
Les légumes à feuille et à fruit sont
plus présents dans la rive droite du lac. Ce sont le jaxatou,
l'aubergine, le chou, le gombo le piment etc. Dans cette partie, les cultures
comme la carotte le navet ou la pomme de terre sont quasi inexistantes. Ceci
est relatif à la texture du sol. En effet le sol deck n'offre pas cette
porosité indispensable au développement des racines et des
bulbes. Cependant, on y cultive l'oignon. Mais pour cela, il faut effectuer au
préalable beaucoup de travaux de laboure et d'ameublissement du sol.
Les légumes à bulbes et à racine sont
très cultivées dans la rive droite du lac. Les sols dior et les
sols dior deck qui occupent cette partie sont composés essentiellement
de sables dunaires. En plus de la disponibilité en eau, la texture du
sol permet un développement rapide des plantes à bulbes, à
tubercules, et à racine. Les pommes de terre, la carotte, le navet,
l'oignon y sont très cultivés. Cependant la bonne
disponibilité en eau permet le développement des autres plantes
comme le gombo, la tomate l'aubergine etc....
3. Les étapes de la production
Ce sont les différentes étapes depuis la
préparation du terrain jusqu'à l'écoulement des produits.
Ces différentes étapes nécessitent d'importants travaux
d'entretien. Le maraîcher est obligé d'être très
assidu pour espérer faire une bonne récolte.
a) La pépinière
C'est une période qui dure 3 à 4 semaines. Elle
concerne le semi dans un petit espace de graines sélectionnées en
vue de produire des futures « pieds » ou plants. C'est une
étape importante car elle influe beaucoup sur la vigueur ou la
fragilité des futures pousses. Elle nécessite parfois des
traitements chimiques et d'épandage d'engrais minéraux.
b) Le repiquage
C'est la transplantation des jeunes plants de la
pépinière à la parcelle après que ce dernier ait
observé un développement important de son système
radiculaire. Cependant, elle nécessite au préalable une bonne
préparation de la parcelle de destination. Cette préparation se
résume à l'arrosage, ameublissement traitement chimique et
épandage d'engrais.
c) Le semi direct
A défaut de la pépinière ou repiquage on
peut effectuer le semi direct concerne à leur emplacement
définitif. Ce mode de plantage concerne une certaine catégorie
d'espèce. Ce sont des espèces qui supportent mal le repiquage
et/ou qui ont un développement végétatif important
dés le jeune âge.
d) Les travaux d'entretien
A ces différentes phases précédemment
citées s'ajoutent d'importants travaux d'entretien. Ce sont les routines
quotidiennes comme l'arrosage, l'ameublissement, le bêchage ou le
désherbage.
e) La récolte
La récolte est l'action d'enlever les produits des
cultures quand ils ont atteints un certain degré de maturité.
C'est une étape très attendue par les maraîchers dans ce
sens où c'est durant cette période qu'ils doivent voir leurs
efforts se récompenser.
Sa durée dépend du type de culture. Certaines
cultures se récoltent en continu avec de nouveau fruits qui arrivent en
maturité tous les 3 ou 6 jours (c'est le cas du gombo de l'aubergine
etc.), alors que d'autres se récoltent d'un seul coup une fois que la
parcelle tout entière a atteint sa maturité. C'est le cas du
chou.
4. L'autoconsommation
Nous entendons par autoconsommation, la partie de la
production directement utilisée par les producteurs eux-mêmes.
Comme dans la plupart des cas nous avons des exploitations de types familiales,
les ménages s'approvisionnent en produits maraîchers directement
à partir de leurs champs. En effet, la part destinée
l'autoconsommation est d'abord prélevée avant d'effectuer toute
vente.
Néanmoins, la partie de la récolte
prélevée pour la consommation locale est négligeable
comparée au reste vendu.
5. La commercialisation des produits
Pour écouler la récolte les maraîchers
peuvent effectuer deux types de vente: il y a la vente sur place et la vente au
marché.
a) La vente sur place
C'est la vente effectuée dans le site de production. En
période de récolte, les collecteurs viennent directement chercher
la marchandise dans les champs. Ces collecteurs sont des acheteurs-revendeurs
qui sillonnent les marchés des différents centres urbains. La
plupart du temps ce sont des femmes. Elles sont plus connues dans la zone sous
le nom de bana-bana. Cette situation est plus récurrente en
période de pénurie de légumes dans le marché. Dans
ce cas de vente, le marchandage se fait directement entre producteur et
collecteur. Les prix sont fixés sur la base des prix de la veille sur le
marché. Le producteur fait une conciliation sur le prix en y ôtant
un coût de transport raisonnable. Lorsqu'un accord est trouvé, le
collecteur se charge de l'acheminement de la marchandise vers le marché.
Il peut payer sur place ou acheter à crédit. Chaque jour, une
nouvelle négociation s'engage pour une toute opération de vente.
Cette formule de vente n'est pas très profitable pour les revendeurs
parce que les difficultés liées à l'acheminement des
produits et la cherté du transport diminuent leur profit. Cependant elle
leur donne l'avantage de bien trier la marchandise sur place avant de
l'acheminer vers le marché.
Photo 12 : Maraîchers triant la récolte
prés du champ (Photo M. D. NDIAYE) 02 SEP 2009
b) La vente au
marchéElle est de deux natures: il y a la vente
directe aux consommateurs et la vente par
l'intermédiaire des revendeurs.
· La vente directe aux consommateurs est
effectuée par le producteur lui-même. Il achemine sa production
aux le marché et s'adresse directement aux consommateurs. Cette vente se
fait souvent en détail.
· La vente par intermédiaire se fait dans le
marché. Après avoir acheminé sa marchandise, le producteur
la met à la disposition des négociants. Ces négociants
sont connus sous le nom de coxeurs. Ces coxeurs se chargent de
l'écoulement des produits. Ils participent activement à la
régularisation des prix sur le marché.
TROISIEME PARTIE:
LA PART DU MARAICHAGE DANS LA
DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES
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