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L'impact du maraichage dans la dégradation des ressources naturelles dans les niayes de la bordure du lac Tanma

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par Ndiaye Moussa Dieng
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise 2008
  

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IV. LA PRODUCTION

La production maraîchère dans ce secteur, à l'image de la production dans l'ensemble de la zone des Niayes est très importante. Cette zone ravitaille en produits maraîchers les marchés des plus grands centres urbains du Sénégal. L'essentiel de sa production est acheminée vers les marchés intérieurs des villes comme Rufisque, Thiès, Dakar, Touba etc. Certaines exploitations vont jusqu'à exporter des produits vers l'étranger. C'est le cas des nombreuses entreprises agricoles que compte la zone. Leurs produits sont très compétitifs et obéissent aux normes internationales en matière de qualité.

1. Les spéculations

Les spéculations sont très diversifiées et sont composées des légumes à bulbes ou à racine, des légumes à fruit et des légumes à feuille. Elles sont classées en deux grands groupes : les légumes de types africains et les légumes de types européens. Cette répartition obéit à des critères relatifs à leurs origines et leurs exigences éco-climatiques. On a ainsi

> Des légumes des régions tempérées ou légumes types européen ;

> Des légumes des régions chaudes ou légumes de type africain

Tableau 11 les différents types de spéculations et leurs calendriers

Légumes

Origines

Exigences éco-

climatiques

Période

Autres caractéristiques

Tomate de table

l'oignon, le haricot,
la laitue, le chou,

pomme de terre,
navet, carotte,

Européenne (Régions tempérées)

Cultivés pendant la saison des pluies. Pouvant être cultivés en saison sèche mais, avec irrigation.

De novembre à juin

Bon niveau de production si le maraîcher a un bon traitement phytosanitaire contre les insectes et une bonne disponibilité en eau.

Le jaxatou, la

tomate amère, l'oseille de guinée, la patate douce, le piment, le gombo.etc...

Africaine (Régions chaudes

Cultivés pendant la saison sèche durant les périodes à températures basses relativement et avec irrigation.

Fin juin à octobre

Les contraintes de la

production durant cette

période sont liées aux

infections bactériennes,

fongiques etc...., mais

aussi à l'inondation des
cuvettes.

Notons qu'en dehors des conditions climatiques, le calendrier des cultures peut être déterminé par la demande du marché. Les maraîchers ont tendance à se jeter sur une spéculation lorsqu'elle est bien vendue.

Photo 10 : Parcelle d'aubergine Photo 11 : Récolte d'une parcelle d'oignon
Photos M. D. NDIAYE 04 SEP 2009

2. Le zonage

Cependant, on peut effectuer un zonage des cultures citées dans le tableau ci-dessus. Cette répartition en zone des différents types de cultures suit la logique de la configuration du site de production.

Les légumes à feuille et à fruit sont plus présents dans la rive droite du lac. Ce sont le jaxatou, l'aubergine, le chou, le gombo le piment etc. Dans cette partie, les cultures comme la carotte le navet ou la pomme de terre sont quasi inexistantes. Ceci est relatif à la texture du sol. En effet le sol deck n'offre pas cette porosité indispensable au développement des racines et des bulbes. Cependant, on y cultive l'oignon. Mais pour cela, il faut effectuer au préalable beaucoup de travaux de laboure et d'ameublissement du sol.

Les légumes à bulbes et à racine sont très cultivées dans la rive droite du lac. Les sols dior et les sols dior deck qui occupent cette partie sont composés essentiellement de sables dunaires. En plus de la disponibilité en eau, la texture du sol permet un développement rapide des plantes à bulbes, à tubercules, et à racine. Les pommes de terre, la carotte, le navet, l'oignon y sont très cultivés. Cependant la bonne disponibilité en eau permet le développement des autres plantes comme le gombo, la tomate l'aubergine etc....

3. Les étapes de la production

Ce sont les différentes étapes depuis la préparation du terrain jusqu'à l'écoulement des produits. Ces différentes étapes nécessitent d'importants travaux d'entretien. Le maraîcher est obligé d'être très assidu pour espérer faire une bonne récolte.

a) La pépinière

C'est une période qui dure 3 à 4 semaines. Elle concerne le semi dans un petit espace de graines sélectionnées en vue de produire des futures « pieds » ou plants. C'est une étape importante car elle influe beaucoup sur la vigueur ou la fragilité des futures pousses. Elle nécessite parfois des traitements chimiques et d'épandage d'engrais minéraux.

b) Le repiquage

C'est la transplantation des jeunes plants de la pépinière à la parcelle après que ce dernier ait observé un développement important de son système radiculaire. Cependant, elle nécessite au préalable une bonne préparation de la parcelle de destination. Cette préparation se résume à l'arrosage, ameublissement traitement chimique et épandage d'engrais.

c) Le semi direct

A défaut de la pépinière ou repiquage on peut effectuer le semi direct concerne à leur emplacement définitif. Ce mode de plantage concerne une certaine catégorie d'espèce. Ce sont des espèces qui supportent mal le repiquage et/ou qui ont un développement végétatif important dés le jeune âge.

d) Les travaux d'entretien

A ces différentes phases précédemment citées s'ajoutent d'importants travaux d'entretien. Ce sont les routines quotidiennes comme l'arrosage, l'ameublissement, le bêchage ou le désherbage.

e) La récolte

La récolte est l'action d'enlever les produits des cultures quand ils ont atteints un certain degré de maturité. C'est une étape très attendue par les maraîchers dans ce sens où c'est durant cette période qu'ils doivent voir leurs efforts se récompenser.

Sa durée dépend du type de culture. Certaines cultures se récoltent en continu avec de nouveau fruits qui arrivent en maturité tous les 3 ou 6 jours (c'est le cas du gombo de l'aubergine etc.), alors que d'autres se récoltent d'un seul coup une fois que la parcelle tout entière a atteint sa maturité. C'est le cas du chou.

4. L'autoconsommation

Nous entendons par autoconsommation, la partie de la production directement utilisée par les producteurs eux-mêmes. Comme dans la plupart des cas nous avons des exploitations de types familiales, les ménages s'approvisionnent en produits maraîchers directement à partir de leurs champs. En effet, la part destinée l'autoconsommation est d'abord prélevée avant d'effectuer toute vente.

Néanmoins, la partie de la récolte prélevée pour la consommation locale est négligeable comparée au reste vendu.

5. La commercialisation des produits

Pour écouler la récolte les maraîchers peuvent effectuer deux types de vente: il y a la vente sur place et la vente au marché.

a) La vente sur place

C'est la vente effectuée dans le site de production. En période de récolte, les collecteurs viennent directement chercher la marchandise dans les champs. Ces collecteurs sont des acheteurs-revendeurs qui sillonnent les marchés des différents centres urbains. La plupart du temps ce sont des femmes. Elles sont plus connues dans la zone sous le nom de bana-bana. Cette situation est plus récurrente en période de pénurie de légumes dans le marché. Dans ce cas de vente, le marchandage se fait directement entre producteur et collecteur. Les prix sont fixés sur la base des prix de la veille sur le marché. Le producteur fait une conciliation sur le prix en y ôtant un coût de transport raisonnable. Lorsqu'un accord est trouvé, le collecteur se charge de l'acheminement de la marchandise vers le marché. Il peut payer sur place ou acheter à crédit. Chaque jour, une nouvelle négociation s'engage pour une toute opération de vente. Cette formule de vente n'est pas très profitable pour les revendeurs parce que les difficultés liées à l'acheminement des produits et la cherté du transport diminuent leur profit. Cependant elle leur donne l'avantage de bien trier la marchandise sur place avant de l'acheminer vers le marché.

Photo 12 : Maraîchers triant la récolte prés du champ (Photo M. D. NDIAYE) 02 SEP 2009

b) La vente au marchéElle est de deux natures: il y a la vente directe aux consommateurs et la vente par

l'intermédiaire des revendeurs.


· La vente directe aux consommateurs est effectuée par le producteur lui-même. Il achemine sa production aux le marché et s'adresse directement aux consommateurs. Cette vente se fait souvent en détail.


· La vente par intermédiaire se fait dans le marché. Après avoir acheminé sa marchandise, le producteur la met à la disposition des négociants. Ces négociants sont connus sous le nom de coxeurs. Ces coxeurs se chargent de l'écoulement des produits. Ils participent activement à la régularisation des prix sur le marché.

TROISIEME PARTIE:

LA PART DU MARAICHAGE DANS LA

DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld