WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact du maraichage dans la dégradation des ressources naturelles dans les niayes de la bordure du lac Tanma

( Télécharger le fichier original )
par Ndiaye Moussa Dieng
Université Cheikh Anta Diop - Maitrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III. LA MAIN D'OEUVRE

Le maraîchage est une activité qui demande un effort physique considérable et beaucoup de disponibilité. L'entretien d'un champ depuis la semence ou la pépinière jusqu'à la récolte nécessite un ensemble de travaux souvent très pénibles. C'est pourquoi, les maraîchers font appel à une main d'oeuvre de plus en plus importante.

1. La catégorisation de la main d'oeuvre

En effet on peut diviser cette main d'oeuvre en deux groupes: la main d'ouvre locale, composée de populations autochtones et la main d'oeuvre étrangère qui concerne les travailleurs saisonniers.

a) La main d'oeuvre locale

Elle est essentiellement composée de la population autochtone. Les exploitations familiales étant les plus répandues, le personnel champêtre est constitué de membres d'une même famille. Le père de famille dispose d'un lopin de terre qu'il exploite aves ses enfants. Ce sont les producteurs locaux dont leur famille ont acquis un droit d'usage sur les terres. C'est ce qui explique la présence des quinquagénaires et des sexagénaires dans le site production. Même s'ils n'ont plus la force physique pour travailler la terre, ils continuent à fréquenter les champs pour superviser.

b) La main d'oeuvre étrangère

C'est la main d'oeuvre extra familiale. Cette main d'oeuvre concerne les travailleurs saisonniers venus de l'intérieur du pays. Les régions du Nord et du Centre du Sénégal sont frappées par les effets dévastateurs de la sécheresse et de la baisse de la pluviométrie. Ces populations essentiellement agricoles dont le temps de travail est désormais réduit à la seule saison des pluies sont obligées de migrer en saison non pluvieuse pour trouver du travail ailleurs. La zone des Niayes de par ses attributs géographiques et climatiques offre à ces migrants une possibilité de s'activer durant la saison non pluvieuse. Ce qui explique leur présence dans la zone. On les appelle des « Sourga » ou des « Norranes ».

Ces migrants peuvent aussi être de nationalité étrangère. On note la présence de beaucoup de guinéens dans cette zone. Contrairement aux nationaux, qui sont des travailleurs saisonniers, les guinéens peuvent rester plusieurs saisons de suite.

Cette main d'oeuvre étrangère a accès à la terre grâce à un système de métayage de location ou de confiage.

Le métayage est le système de mise en valeur le plus répandu. C'est le système « beye seddo ». Comme l'indique son nom en wolof, il consiste à un partage de la récolte entre l'exploitant et le propriétaire terrien après déduction des charges d'exploitation.

2. La classification de la main d'oeuvre

La diversité des acteurs nous permet de faire une classification par sexe et une classification par âge.

a) La répartition par sexe

Comme les hommes, les femmes aussi participent à la production maraîchère. En effet, nous avons rencontré durant nos phases de terrain des femmes qui ont leur propre parcelle d'exploitation.

Mais nos enquêtes nous ont révélé qu'en termes de nombre elles sont très minimes par rapport aux hommes. Sur les 125 maraîchers interrogés dans l'ensemble de notre site d'étude, on a enregistré 14 femmes reparties comme suit.

Figure 15 : Répartition par sexe et par village des maraîchers interrogés par village

Ce tableau fait état d'une répartition par sexe très favorable aux hommes. Le pourcentage des femmes est de 11% alors que celle des hommes est de 89 %.

Cependant cette répartition n'est pas uniforme dans l'ensemble du site.

La présence des femmes est plus notée dans les secteurs Nord et Nord Ouest du lac surtout dans les villages de Keur Mbir Ndao, Mbidieume, Thieudeme, kemaye, Thiaye etc. La présence des femmes dans cette partie du site s'explique par le fait que la nappe n'est pas très profonde (3 à 4 mètres) et que la terre n'est pas difficile à labourer. Ce sont des sols dior et dior deck essentiellement sableuses. Dans cette zone l'entretien d'un champ ne nécessite pas une grande force physique. Par contre, dans la partie située au sud et à l'Est du lac, nos enquêtes révèlent que la présence féminine est presque inexistante. Dans ce secteur, la

profondeur de la nappe avoisine 14 mètres alors que la terre argileuse est très difficile à labourer. C'est le secteur des sols deck et deck dior difficile à ameublir. Ce qui fait que dans ce secteur le maraîchage est l'exclusivité des hommes.

b) La répartition par âge

Cependant, cette part importante des hommes ne concerne pas toutes les classes d'âge. La répartition par âge de la population maraîchère laisse voir un schéma diversifié. Dans tous les villages où nous avons mené des enquêtes, il apparait clairement que la classe d'âge de (20 à 35 ans) reste la plus importante. Elle est suivie de prés par celle de (35 à 50). La classe d'âge des plus de 50 ans est moins représentative par rapport aux autres.

Ce qui fait que sur un total de 125 maraîchers interrogé, 65 ont un âge comprise entre 20 et 35 ans 50 sont entre 35 et 50 ans et 10 sont ont plus de 50 ans.

Repartition par classe

d'age

20 à 35 ans 35 à 50 ans plus de 50 ans

Figure 16 : Répartition de la population maraichère par classe d'âge

Cette répartition selon les tranches d'âge traduit plusieurs réalités. Elle individualise trois groupes: les jeunes (de 20 à 35 ans), les adultes (de 35 à 50 ans) et les vieux de plus de 50 ans. L'analyse de la figure nous permet de constater que les jeunes et les adultes restent les principaux acteurs de production. Ceux groupes représentent 92% de l'échantillon. Ceci se traduit par le fait que ces deux tranches d'âge sont les plus aptes à la pratique de l'activité maraîchère. Rappelons que le maraîchage est une activité qui demande une grande force physique et beaucoup de disponibilité pour l'entretien des cultures.

Cette réalité précédemment citée explique parallèlement la faible présence des personnes âgées dans les champs (8%). Cependant notons que les vieux sont les chefs de ménage et propriétaires de l'espace foncier. Ils surveillent et supervisent les travaux champêtres. Ils jouent un rôle moral très important de par le lien structurel particulier qui existe entre les

activités économiques et la structure sociale. Ce lien est très déterminant dans l'organisation du travail et la gestion des moyens de production.

Les enfants sont aussi présents dans la production. Au cours des visites de terrain, nous avons rencontré des enfants dans les champs qui s'adonnent à des travaux comme le désherbage manuel, l'application de l'engrais chimique etc. Ce sont eux qui assurent les commissions entres les champs et les maisons. Le bol de riz sur la tète, à dos ou à charrette, ils transportent quotidiennement les repas des villages vers les champs.

Ce résultat confirme que dans ce secteur, le maraîchage est une activité qui engage une bonne partie de la population active. Cependant elle est l'activité dominante dans ce secteur. Mais la péjoration des conditions climatiques pousse cette population jeune à s'aventurer dans émigration.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984