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Les comportements des élèves du lycée technique de Ouagadougou face au dépistage VIH volontaire

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par Pascal Louis Germain COMPAORE
Université de Ouagadougou - Maà®trise de sociologie 2006
  

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III-2- Les mécanismes d'accès à la prise en charge médicale

« Où trouver les ARV ! Je me dis à l'hôpital ou bien dans les associations de lutte contre le sida. » Tous les interviewés le répètent, c'est à l'hôpital ou dans une association de lutte contre le sida qu'ils pourront trouver des ARV. Par contre, ce qu'aucun discours ne mentionne, c'est comment accéder à ces médicaments ?

III-2-1- La faible connaissance des procédures de la prise en charge publique

Au niveau public, on peut regrouper en quatre catégories les structures de prise en charge médicale dite structures de gestion de «file active » qui sont :

- les trois (3) Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) ;

- les neuf (9) Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) ;

- les Centres Médicaux avec Antenne chirurgicale (CMA);

- et des structures spécifiques tels le centre de traitement ambulatoire, la clinique El Fateh Suka, le centre médical Saint-Camille, etc.

Comme le décrit Germaine (médecin chargé du programme de prise en charge au CNLS : «théoriquement, le patient dépisté séropositif est référé, à son gré, à l'une de ces structures par une fiche de référence et de contre référence délivrée par la structure qui a procédé au dépistage. Le patient (PVVIH) est alors répertorié dans un registre de «file active » et une carte de suivi lui est délivrée pour bénéficier de la gratuité. »

Dans le fait, le patient répertorié contribue mensuellement un forfait de 5.000fcfa pour les ARV et 3.000fcfa pour le bilan de suivi. Mais il existe une possibilité d'exonération totale pour le patient insolvable ; le mécanisme consiste en un certificat d'indigent délivré par le CNLS et donnant accès gratuitement aux

ARV et au bilan de suivi médical. Cependant, comme le reconnaît Germaine, «iin'y a aucune disposition particulière pour les élèves et des difficultés résident

aussi dans l'enregistrement si bien que des patients après avoir essayé en vain se découragent et abandonnent ».

Mais, en tout état de cause, ce mécanisme est totalement méconnu de tous les enquêtés. Issouf (20 ans, musulman, terminale E, adhérent) en donne la preuve :

« Selon moi en tout ça, c'est à l'hôpital. Si tu es malade, tu peux pas rester à la maison puis te soigner. Il faut que ce soit à l'hôpital. Tu vas aller voir ce qu'on peut faire pour toi. »

Les propos suivants illustrent toujours cette méconnaissance totale :

« Comment accéder à ces soins ! Je n'ai pas beaucoup d'idées là-dessus mais ce que je pense, je crois que dans certains centres hospitaliers je vois ces soins. » Amadé (19 ans, musulman, 1ère G2, réticent)

« Je ne suis pas informé. Peut-être en emmenant le patient à l'hôpital, ils vont se débrouiller làbas avec les traitements des docteurs et consorts-là. Sinon d'autres moyens, je vois pas ; même s'il y en a , je suis pas informé. » Marcel, (20 ans catholique, 1ère G2, adhérent)

Le mécanisme public de la prise en charge médicale est totalement absent des discours recueillis qui ne mentionnent que des lieux et encore, de façon imprécise.

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