Le projet de la "mini-entreprise" répond t-il aux attentes, en termes d'apprentissage, pour ce type de public( Télécharger le fichier original )par Michel IGNASIAK Université de Nancy 2 - Formation Continue - "TFA" Titre de Formateur d'Adultes "DTSU" Diplôme deTechnicien Supèrieur Universitaire 2009 |
9 La mise en oeuvre du projet et l'apprentissage au sein de l'E2C9.1 Les difficultés de la mise en oeuvre du projetLe projet de la mini-Entreprise provient donc d'une rencontre entre le MEDEF, EPA et la CCI. Séduit par ce concept cette dernière (CCI) la met en place au sein des E2C de Lorraine. L'objectif pour les acteurs du projet comme pour la formatrice, est de respecter le travail prescrit par l'institution c'est-à-dire les étapes. Or, il se trouve que la réalité est tout autre. Travail prescrit ou travail réel « Travail réel : activité concrète mobilisée par un individu pour faire face aux impératifs de la tâche. C'est en quelque sorte le travail tel qu'il est, ou tel qui se réalise. A l'inverse du travail prescrit, il n'est pas écrit, formalisé, et ne se répète quasiment jamais à l'identique ».31(*) L'organisation des séances de travail pour les apprenants comme pour la formatrice se fait en fonction des disponibilités de chacun. Il semblerait que l'alternance des stagiaires désorganise le projet et les apprenants ont du mal à raccrocher lorsqu'ils rentrent de stage. De plus, ils éprouvent des difficultés à gérer le projet dans le temps et la masse administrative reste très difficile pour eux. Je décide donc d'interroger les stagiaires de la mini-entreprise, la formatrice et les institutions pour essayer de comprendre les difficultés rencontrées pour la mise en oeuvre du projet. Le PDG me dit que l'alternance les coupe dans leurs élans. PDG : « et ben le problème c'est que on a avec notre système de stage, une fois qu'on est bien lancés, on est coupé par le stage, c'est que on est obligé de revenir pendant les semaines de stages, et ben là, j'vois euhh par exemple aujourd'hui on est pendant la période de stage et on est venu euhh mais euhhh, le problème c'est qu'un projet collectif euhhh et ben on est quand même désavantagé par rapport, parce que le projet, le concours, présentent aussi des écoles, les collèges les lycées, et eux le truc c'est qui n'ont pas de stage à effectuer, donc nous euhh on a une période de trois semaines de stage après deux semaines de centre, ou quoi q'ce soit, donc c'est gros travail fourni sur une assez courte période, c'qui peut mettre la pression quand même ». L 102-110 Le PDG remet en question le travail prescrit de ce projet au sein de l'E2C. De plus, il le compare avec les collèges et les lycées et il estime que les E2C ne sont pas avantagés par rapport à eux et au concours qui aura lieu. Cela crée une pression supplémentaire pour l'organisation du projet. Le concours est omniprésent dans les esprits. J'observe une tension palpable de sa part. Tandis que la directrice administrative me dit également que la mise en place du projet est difficile, pour cause, les stagiaires n'arrivent pas à se mettre d'accord. Le réel prend le dessus. DA : « C'est dur et en plus, et ben déjà faudrait que tout le monde soit d'accord, y en à qui peuvent pas venir ou c'est comme quand on avait dit de se voir le mercredi après midi, y en a et ben : non moi j'ai si, j'ai ça, je peux pas venir, donc euhhh comment voulez-vous faire ? Si tout le monde ne met pas du sien on peut pas y arriver. On le voit bien là, on gros c'est chacun pour soit........................Blanc. En plus on aura, enfin y faut aller vite, y a le concours euhh, enfin moi j'm'en fous j'y s'rais pas ». L56-60 La responsable EPA admet qu'il fallait prendre en compte les spécificités du fonctionnement des E2C et l'avait proposé dès le départ à la CCI, qui n'a pas voulu changer le dispositif. EPA : « ...il faut prendre en compte les entrées et les sorties, un public particulier, avec un emploi du temps particulier, ce n'est pas comme un lycéen qui est là tous les jours de l'année ». L 56-58 La directrice administrative (DA) que j'ai interviewé me tient le même discours, elle a le sentiment que le projet stagne et qu'il est difficile de s'organiser entre les stages, les cours et le projet. Cela donne du travail en plus. DA : « .... En plus ça fait 2 à 3 semaines qu'on a rien fait, chacun pense que ça suit pas en fait. En plus, on a les stages, les cours, en fait ça fait un truc en plus, la mini ». L 15-16 * 31 Pédagogie de l'alternance 1991Editeur HACHETTE collection : Partie 3 |
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