Problèmes et difficultés rencontrés par l'étudiant universitaire libyen dans l'apprentissage du français.( Télécharger le fichier original )par Bachir AL-KHATTABI Faculté des Lettres de Sabrata - Master en français 2007 |
Chapitre huitièmeComment nous concevons la didactique du français .......Introduction : -Comment adapter l'enseignement du FLE à l'esprit et au niveau de l'étudiant. Nous avons avancé plus d'une fois que l'objet principal du présent mémoire demeure toujours l'étudiant :il est le centre et le pivot de nos recherches et de nos réflexions Ainsi pour examiner de plus près le niveau de notre étudiant ,sonder l'étendue de ses connaissances particulièrement en matière linguistique,pour mieux connaître ses dispositions et ses compétences,nous avons pris le parti d'entreprendre une visite impromptue au département de français de Sabrata63(*) C'était la période cruciale des examens du partiel D'abord nous avons cru nécessaire de faire deux visites simultanées à la fois au département de Sabrata et au département de Zawiya Mais les dates des partiels ne se concordent pas ,ce qui nous a déterminé à nous suffire d'une seule visite à Sabrata Pour juger du niveau de l'étudiant,comme toujours nous braquons nos regards sur l'étudiant de la quatrième année :c'est la dernière étape des études pour l'étudiant Et c'est encore cette étape qui se présente comme le critère plausible pour juger du niveau de l'étudiant Et pour cela,nous devons opter pour un seul module,le plus essentiel,et qui pèse de tout sen poids dans la balance par rapport aux autres modules,à savoir le module auquel on a dû coller la fameuse dénomination de « littérature française » Ainsi,après de multiples contacts et des démarches à droite et à gauche,nous avons enfin pu nous procurer le sujet d'examen partiel relatif à ce module L'enseignant est un égyptien ,venu ,d'après ce qu'on nous a dit, dans le cadre de prestation de services (mais il parait qu'il n'a jamais enseigné le français) c'est une contradiction aberrante,car les enseignants recrutés par voie de prestation devaient avoir une expérience d'au moins cinq ans accomplis de service dans l'enseignement,mais cela n'est rien par rapport à l'essentiel,nous voudrions dire sa compétence linguistique qui nous a paru complètement nulle Ainsi , connaissant à peine le français dans ses éléments les plus simples et le parlait qu'en français du petit nègre,cet enseignant semble être une grave erreur du système de recrutement Revenons à présent au sujet du partiel proposé par ce soi-disant enseignant pour la quatrième année Rien ne nous interdit de reproduire in -extenso les questions et telles qu'elles sont ,puisque lui-même les a transcrites textuellement d'un vieux livre d'histoire de la littérature française dont il se servait pour faire ses prétendus cours...(des collègues libyens lui ont dit maintes fois que ce n'est pas comme ça qu'on enseigne la littérature et qu'il fallait choisir un texte long (un roman au texte très simple,une pièce de théâtre contemporain,un récit contenant des idées universelles)à proposer aux étudiants et à étudier par étapes :mais il n'a pas voulu les entendre) Littérature française 1-Quels sont les traits caractéristiques de la littérature au 18e siècle ? 2-Quels les concepts fondamentaux de Montesquieu ? 3-Les Lettres Persanes est une oeuvre principale (Sic)de Montesquieu.Analysez Posez de telles questions à des étudiants dont le meilleur d'entre eux n'est pas capable de produire la plus simple phrase,cela relève de la mystification,du trompe-l'oeil,c'est jeter de la poudre aux yeux ,c'est en un mot un acte d'hypocrisie pour faire croire que l'on enseigne la littérature et que tout va à merveille...! Personnellement,nous n'arrivons pas à croire à une telle mesquinerie :l'enseignant semble être dans le ^pôle nord tandis que les étudiants dans le pôle sud et ces deux extrêmes ne se touchent jamais, puisqu'ils sont très éloignés l'un de l'autre ! Vous vous demandez comment il enseigne : eh,bien,son procédé est très simple :il reproduit un paragraphe sur le tableau,puis il invite les étudiants à l'apprendre par coeur sans que ces derniers puissent comprendre le sens du moindre mot et la question d'examen portera directement sur ce paragraphe ,ce qui fait que dans ce cas,l'étudiant n'aura de peine qu'à recopier en vrac le paragraphe supposé appris et la correction consiste tout simplement à repérer les fautes d'orthographe,comme s'il s'agissait d'une auto-dictée.. ! Voilà comment on enseigne le français à nos étudiants ! C'est là un procédé à la fois dérisoire et révoltant ! De même que pour la troisième année :c'est encore pire,car nous connaissons ces étudiants pour les avoir examinés de plus près ,c'est le groupe le plus faible que nous n'ayons jamais vu dans une carrière de plus de trente ans... !le meilleur d'entre eux n'est pas capable de conjuguer le verbe « aller » au présent Voyons à présent les questions proposées par l'enseignant : 1-Qu'est-ce que la littérature ? 2-Quels sont les traits caractéristiques de la littérature française du 17e siècle ? 3-Parlez de la vie de Pierre Corneille et ses pièces principales « sic » Oh !Oh !mon Dieu !Voilà qui est bien :on est à l'apogée de l'enseignement du français,il ne reste plus rien à apprendre ! Au vu de tout cela,à qui incombe la faute ? -est-ce à la matière qui est en soi assez difficile et peu assimilable ? -est-ce à l'enseignant qui est incapable de comprendre ses étudiants,ni à déterminer les limites de leur niveau,ni à avoir la moindre idée sur leurs besoins ? -est-ce au système même qu'il faut incriminer avec vigueur ? -est-ce à l'étudiant qui semble ne rien saisir de ce qu'on lui apprend ? Alors qu'on nous permette de dire notre point de vue :tant qu'il n'y aura pas d'enseignants compétents,capables d'éclairer,d'orienter les étudiants dans la bonne voie,l'enseignement du français continuera à patauger dans des problèmes et des difficultés infinis ! Elaboration et confection des cours sur mesure (dans les 2 premières années d'apprentissage) Il est difficile pour un enseignant incompétent d'imaginer l'égarement et le désarroi psychologique et mental de l'étudiant face à tout un panorama hétéroclite de faits historiques,culturels et civilisationnels,avec un tas de faits divers les plus étranges,contenus dans ces manuels destinés à la première année.... Si l'on demandait à cette occasion au meilleur étudiant de vous dire son impression sur ce type de programme,il vous répondrait immédiatement qu'il n'y avait rien compris... Or il n'est question dans ces manuels que des faits divers de la vie quotidienne des français.Des images et des gravures remplissent la plus grande partie de ces manuels :des images inexploitables surtout pour un étudiant qui venait de faire ses premiers pas dans l'apprentissage du français ;...En plus de cela,des racontars ou des potins sur la vie privée des personnalités françaises ne touchant ni de près ni de loin l'étudiant libyen... Ainsi sans vouloir trop dramatiser les lacunes ou l'absence d'intérêt de ces manuels,un bon enseignant ,intelligent et perspicace,pourra aisément les exploiter dans l'intérêt de ses étudiants :il pourra écarter tout ce qui n'est pas fait pour les étudiants rt centrer ses efforts sur ce qui peut-être utile en mettant en valeur les notions universelles et les thèmes jugés d'une importance capitale ,en particulier au niveau linguistique,que ce soit sur le plan grammatical,orthographique ou d'expression libre64(*) Mais cet enseignant doit posséder une compétence réelle, dans le domaine de la pédagogie ;du goût dans le choix des notions à faire acquérir aux étudiants,une bonne faculté de manipulation des thèmes contenus dans les manuels,pour pouvoir mettre en relief l'essentiel et l'utile ,qu'il présentera à ses étudiants avec une démarche souple et ouverte (c'est comme si on mettait sous ses yeux un cageot plein de pommes de diverses qualités,et on l'invitait à faire son choix des meilleures pommes !) Comment élaborer un cours destiné à la première année ? Nous touchons maintenant à un point capital :pour élaborer un cours ,il faudrait d'abord connaître le niveau des étudiants ;classer , délimiter ,définir leurs besoins en vue de les satisfaire pleinement,sonder leurs dispositions psychologiques,leurs facultés d'acquisition ,pour pouvoir proportionner les connaissances par doses appropriées En première et en deuxième année ,le niveau est bien connu ,puisque l'enseignant aura affaire à des étudiants encore débutants en matière d'apprentissage du français Il est important dans ce cas de procéder par progression méthodique ,c'est l'une des conditions essentielles pour atteindre l'objectif fondamental ;avec au préalable le souci de planifier les connaissances à faire acquérir aux apprenants :un cours qui ne prévoit pas de progression dans la démarche d'apprentissage ,est un cours qui n'arrivera jamais à réaliser l'objectif escompté,à savoir permettre à l'étudiant d'acquérir autant que possible les connaissances préliminaires de la langue.. Donc élaborer un cours,revient à mettre au point tout un dispositif de connaissances par paliers ...c'est-à-dire en procédant par degrés ,par dosages réguliers et proportionnels ,tout en recourant en même temps à des méthodes par récurrence,puisque la répétition est la meilleure méthode ,à notre sens,pour inculquer à l'apprenant les connaissances programmées,car plus on lui répète du déjà acquis, plus il parvient aisément à le remémorer dans les situations adéquates Or la répétition dans tout apprentissage est un moyen fondamental :les connaissance sont comme une recette culinaire ,on y trouve de tout pour former un bon repas susceptible de provoquer l'appétit chez celui qui a faim ! Et ce n'est que les mécanismes de la répétition qui digèrent,macèrent et diluent les connaissances diverses et isolées,pour les ériger en un système homogène :un peu de grammaire,avec un peu de vocabulaire, le tout soutenu par des règles d'orthographe,constitue en fin de compte un système65(*) que l'apprenant aura la possibilité d'exploiter avec compétence dans des circonstances déterminées... Nous insistons là-dessus une élaboration progressive du cours ,du simple au complexe,peut faire sortir l'apprenant de l'impasse,où il se serait enlisé ,si cette progression venait à faire défaut... D'ailleurs tout se fait par progression ,par méthode appropriée :c'est la logique fondamentale dans tout système d'enseignement ! Un cours de grammaire,comme un cours d'orthographe,ou un cours de vocabulaire,tout doit être fait par étapes et rien que par étapes pour donner sens au cours proposé et pour assurer au processus didactique son efficience et sa rigueur rationnelle.... De plus,un tel procédé,s'il était mené de façon correcte et sûre,empêcherait forcément l'apprenant de se désorienter,de s'égarer dans un ensemble de connaissance touffues et indigestes66(*).....: -Comment stimuler l'élocution chez l'étudiant Typologie des difficultés rencontrées par l'étudiant libyen et comment remédier à ces difficultés Tout au cours de ce mémoire, nous avons eu l'occasion de mettre amplement l'accent sur ces difficultés,mais nous n'avons pas délimité leurs importances dans le développement de la compétence linguistique chez l'étudiant Or des difficultés considérables subsistent au niveau de l'élocution,et en particulier la diction ,qui est en tout cas un phénomène relatif,puisque un étudiant originaire d'un pays arabe ne peut avoir l'accent d'un français ou même d'un étudiant originaire d'un pays européen ;de même qu' un français ne peut avoir le même accent qu'un allemand ou un espagnol A ce niveau,tout est donc relatif et nul n'osera dire le contraire ! L'accent est très important dans l'apprentissage d'une langue ! Les lettres de l'alphabet français ne se prononcent pas de la même manière dans un contexte approprié comme elles sont isolées,séparées de leur contexte... La diction naturelle et réelle d'une lettre s'effectue généralement à l'intérieur d'une chaine vocale et c'est encore ce procédé qui détermine la prononciation ,puisque isolée de son environnement contextuel ,la lettre ,en tant qu'unité minimale,n'a aucune valeur sémantique,mais dotée de caractéristiques phoniques importantes Le phonème,le monème et même le morphème :leur pronciation adéquate se réalise dans leur contexte propre ! Et l'étudiant ,tant qu'il n'a pas été initié dès les premiers jours d'apprentissage aux caractéristiques immédiates de la prononciation correcte et parfaite des lettres de l'alphabet ,il n'arrivera jamais à acquérir la compétence de lecture nécessaire67(*) ! Nous avons déjà noté chez l' étudiant libyen une soi-disant survivance de la prononciation anglaise des voyelles /A/U/B/P/I Des difficultés majeures subsistent encore au niveau de ces voyelles (les étudiants de la quatrième année ne sont pas encore parvenus à se défaire de la prononciation anglaise,c'est une vraie aberration que nous regrettons amèrement) C'est à cause de cela que la plupart des étudiants en quatrième année sont encore incapables de savoir lire correctement la moindre petite phrase 68(*) la prononciation des consonnes dans un contexte particulier ne semble pas de prime abord poser des difficultés réelles pour l'étudiant et ce,ce n'est que dans le contexte ,car les consonnes isolés,eux aussi,peuvent poser des difficultés à la majorité des étudiants... Voilà en gros,des problèmes liés à la prononciation et à l'accent de façon générale..comme des problèmes liés à l'absence de capacité de savoir lire les mots et d'en ponctuer les syllabes avec précision69(*)... Donc ,il est indispensable d'insister de façon particulière ,dès la première période d'initiation à la langue-sur l'aspect phonique des lettres En plus des difficultés de prononciation que l'on repère aisément chez l'étudiant ,on trouve d'autres difficultés -et elles sont nombreuses- c'est la difficulté de mémoriser le sens des mots censés acquis et de savoir s'en servir au moment voulu :il parait que la mémoire de l'étudiant ou pour dire plus techniquement,ses facultés mnémotechniques sont loin de vouloir se plier aux conditions d'acquisition de la langue... :l'étudiant essaie de savoir par le moyen du dictionnaire le sens de chaque mot du contexte ;mais malheureusement,un instant plus tard ,il ne se rappelle plus rien de ce qu'il a appris... Dès lors,on se permet de se poser la question :l'étudiant libyen peut-il évoluer linguistiquement... ? Il est vrai que le français est une langue difficile,parce qu'elle cartésienne et logique et dont l'acquisition nécessite beaucoup d'efforts et de persévérance70(*) L'étudiant libyen dans son état actuel bute en effet à beaucoup d'obstacles matériels,psychologiques et linguistiques :l'âge à partir duquel il commence à apprendre le français ne lui permettra jamais de parvenir à connaître même superficiellement les éléments fondamentaux de cette langue.. Nous avons déjà posé une des conditions essentielles à l'acquisition du français pour l'étudiant libyen,c'est de lui permettre d'accéder à l'apprentissage de cette langue dès l'âge réglementaire,en l'occurrence,à six ou sept ans :c'est l'âge idéal pour connaître une langue.Oui,c'est l'âge où l'on ne demande rien à l'enfant,si ce n'est d'être sérieux en classe,de travailler avec ses camarades pour l'initier à la compétition et de s'occuper de ses devoirs C'est aussi l'âge où l'enfant dispose de beaucoup de temps et il lui est loisible dès lors d'en perdre sans que personne ne puisse lui en tenir compte.. Mais ,d'un autre côté, commencer à apprendre le français à un âge où l'on ne pense plus à ça,cela relève de l'utopie,car l'étudiant libyen,déjà âgé de vingt à vingt cinq ans ne pense plus qu'à satisfaire ses besoins matériels71(*)... Quant à ses besoins intellectuels,il pourra s'en méfier sans qu'il soit passible de blâmes de récriminations.. ! Donc on peut induire que,jamais l'étudiant-et nous osons le dire en toute franchise-quelle que soit son intelligence et quels que soient ses dons naturels ,ne parviendra à connaître la langue que lorsqu'on l'y initiera à un âge prématuré,à partir duquel il aura la possibilité de se familiariser graduellement avec la prononciation,les éléments de l'orthographe,les mécanismes complexes de la syntaxe et acquérir une réserve de vocabulaires diversifiés appropriés qu'il saura habilement manier dans des situations éventuelles72(*)- L'oral et l'écrit :deux piliers du système de l'enseignement du FLE. Dans le domaine du FLE,ou du FLS,ou même FLM,il y a toujours une pédagogie de l'écrit.. Cette discipline n'est pas aussi qu'on le croit :c'est une discipline qui requiert beaucoup de talent et de compétences linguistiques L'enseignement de l'écrit se fera par étapes :on a devant nous un étudiant possédant déjà un certain bagage (vocabulaire,connaissance plus ou moins superficielle des règles de la grammaire ,capacité d'établir des liens logiques entre les phrases,et ce point seul nécessite en soi plusieurs années d'apprentissage et de pratique) Et ce n'est pas tout,il reste encore le plus essentiel,c'est d'avoir des idées ;il est quasi difficile ,sinon impossible,pour la plupart des étudiants--nous aurions pu dire tous les étudiants-d'avoir des idées à exploiter de manière correcte dans un contexte donné... L'enseignement de l'écrit reste donc tributaire à beaucoup de facteurs.. Nous en reparlerons tout à l'heure. Pour le moment disons plutôt en toute franchise qu'il serait totalement absurde d'aborder la question de l'écrit sans de mûres préparations préalables. Pour vous engager dans la phase consacrée à l'écrit proprement dit,il faudrait d'abord aplanir le terrain,mobiliser les efforts et les compétences linguistiques,possibilité de présentations des images se rapportant au thème ,ériger l'élocution sous forme d'une conversation entre les apprenants,avoir recours à des phrases très simples mais rigoureusement structurées,créer une animation où chacun des apprenants sentira qu'il est un partenaire potentiel dans la conversation ,enfin créer une ambiance propre à permettre à l'apprenant de réaliser le devoir d'écrit qu'on exigerait de lui.. L'oral servira de tremplin à l'écrit :c'est à ce point que nous voulions arriver. La phase de l'oral est fondamental pour réaliser le travail de l'écrit... D'abprd,pour mener à bien le cours ,il convient de songer à vous fixer un thème déterminé oun un centre d'intérêt particulier Par exemple « un voyage pour une journée » Seul le mot voyage éveille dans l'esprit de l'apprenant beaucoup de choses,beaucoup d'événements,d'incidents divers-mais ce qui lui manquerait ,c'est cet ensemble de moyens linguistiques que l'enseignant doit mettre à sa portée par progression et de manière successive... Les accessoires du voyage
A présent,comme on le voit,sans être tout à fait exhaustive,la liste contient presque la plupart des mots et expressions pour être inculqués à l'apprenant de manière parfaite (au niveau de la structure comme de la signification) en vue de lui permettre de s'engager dans la productions des phrases appropriées se rapportant aux situations virtuelles relatives au voyage proposé Cette phase d'élocution,comme il est d'usage,doit être animé par l'enseignant avec talent et compétence,pour mettre sur la bonne voie l'apprenant qui s'en écarte ou qui bute à des difficultés de prononciation ou d'enchaînement des situations événementielles.. Ainsi une fois la phase relative à l'oral est finie,on entame la séance consacrée au travail de l'écrit.,qui est la phase finale de la leçon. C'est en effet la phase la plus difficile ,car elle doit faire appel à plusieurs règles logiques applicables dans toute forme de travail écrit.. D'abord,apprendre à l'apprendre comment établir,en fonction des moyens linguistiques acquis durant la phase d'exploitation orale,un plan pour pouvoir bâtir un texte logique et compréhensible :...Et tout plan doit comporter généralement trois parties principales,à savoir ::l'introduction où il suggère l'idée centrale du sujet qu'il se propose de développer Puis ce qu'on appelle communément le corps du sujet ou le développement global de l'idée et il doit terminer le tout par une conclusion où cours de laquelle il rappelle ce qu'il a dit précédemment.. Or pour l'introduction,l'apprenant fait son choix de ce qui est valable des moyens linguistiques déjà utilisés au cours de la phase orale et les insère de façon méthodique dans cette introduction.. Puis en deuxième temps, il doit se souvenir de toute une panoplie de mots et d'expressions ,se rapportant directement au développement du sujet proposé :cela nécessite en réalité le recours à une mobilisation massive des moyens d'expressions disponibles déjà acquis au cours de la phase orale et pour la conclusion,l'apprenant doit être capable de récapituler en peu de mots tout ce qu'il a écrit dans le développement... Il va sans dire que l'apprenant,malgré son âge relativement avancé,ne possède pas d'idées :les facultés de son imagination sont stériles et ne produisent rien et pour lui permettre d'avoir des idées et les moyens linguistiques essentiels pour les développer dans un contexte donné,il faut commencer la production écrite par la production orale73(*).. Or si nous avons tenu à souligner ce point significatif,à savoir :le statut de l'oral et le statut de l'écrit dans le cadre du FLE,c'est que, au cours de nos multiples visites dans les départements de français nous avons remarqué non sans étonnement que les emplois de temps (établis pour toutes les années) assignent le module de l'oral à un enseignant et le module de l'écrit à un autre enseignant .. Ce qui fait que chaque module est confié à un enseignant différent ,alors que la logique nous dicte d'attribuer les deux modules au même enseignant ,pour que l'oral et l'écrit soient sur la même ligne ,puisque l'un est tributaire de l'autre.. :comme deux vases communicants.. Dès lors,séparer les deux modules,c'est commettre une grave erreur pédagogique :car l'un ne peut avoir sa raison d'être sans l'autre et l'un succède à l'autre,dans une démarche rigoureusement établie et érigée en principe :l'oral prépare l'écrit et l'écrit est le corollaire de l'oral. De plus,adopter une telle initiative,c'est s'assurer à son enseignement de l'oral et de l'écrit un succès indubitable.../ * 63 Nous tenons à préciser que nos visites ne se sont pas limitées seulement au département de français de Sabrata :nous avons visité également celui de Zawiya ,comme celui de AL-Fateh ,sans avoir oublié celui de Garyounes...De nombreuses visites ont été entreprises dans ces départements et les renseignements que nous avons recueillis sur le terrain nous ont permis d'être plus objectif dans la réalisation de ce mémoire... * 64 Voir dans ce contexte l'excellent manuel de Francis YAICHE « photos-Expressions » Hachette /FLE/Vanves/France ,2002,128 p. C'est le seul manuel susceptible,à notre sens, d'être exploité en classe ! * 65 F.Debyser dans son fameux livre « L'immeuble » Hachette FLE/Vanves/France 1996 95p. avait conçu un projet similaire capable de mobiliser les diverses connaissances linguistiques en vue de construire une représentation globale issue de la réalité.... * 66 On peut recueillir à bon escient des instructions et des conseils pédagogiques sur ce point dans l'ouvrage de G.Vigner intitulé « Enseigner le français comme langue seconde » Clé Internationl/Paris,2001,128 p. en particulier dans la seconde partie de l'ouvrage. * 67 Le plus étrange -et nous l'avons constaté nous-mêmes dans le cadre notre recherche-l'étudiant ,s'il arrive en quelque sorte à déchiffrer une petite phrase dans sa globalité linéaire,il est incapable,en revanche,de lire les lettres isolées de leur contexte :il les prononce comme si elles appartenaient à l'alphabet anglais.Pourquoi ?Parce que,dans le Secondaire,les cours d'anglais commençaient d'abord par initier l'étudiant aux lettres de l'alphabet ,qu'il apprenait par coeur et cet état de choses s'est transposé dans le cours de français...parce qu'on lui avait pas dit qu'il y a beaucoup de différence entre la prononciation de l'alphabet français et l'alphabet anglais.. ! * 68 Dernièrement,en passant par hasard dans les couloirs de la Faculté de Lettres de Sabrata,nous avons rencontré une étudiante portant un gros bouquin :ce qui a attiré notre attention,c'était le titre « Histoire de la Littérature Française au 19e siècle. » Par curiosité,nous lui avons demandé en français ce qu'elle allait faire avec ce livre ;elle ne nous a pas compris ;aussitôt ,nous lui avons posé la même question en arabe ;elle nous a répondu que c'était pour faire son projet de recherche proposé par son professeur de littérature :dès cet instant,nous lui avons demandé de nous lire le titre :elle a essayé,mais elle n'y est pas parvenu :.immédiatement ,nous lui avons demandé de nous lire le nom de l'auteur :c'était le mutisme total ! * 69 Un livre d'excellente qualité intitulé « cinéma et chanson :pour enseigner le français autrement.. »CRDP/Toulouse/France 1999,217 p permettra ,grâce à la compétence de l'enseignant,de faire sortir l'étudiant de cette impasse. * 70 Nous avons été témoin d'un cas réel-parmi des milliers d'autres-imaginez un enseignant libyen ayant passé plus de trente cinq ans -apprenant et pratiquant le français-pour vous dire au bout du compte en toute franchise qu'il est encore au stade des rudiments de cette langue ! * 71 -personnellement,en ma qualité de chercheur libyen,et ancien étudiant dans les mêmes conditions,nous déclarons franchement que nous avons eu de la chance d'avoir commencé à connaître le français à l'âge de 9 ou 10 ans,grâce à notre belle-soeur,d'origine tunisienne,qui avait la bonté de nous initier pas à pas à la connaissance de cette langue,qu'elle nous avait fait aimer d'une manière exclusive... ! * 72 -un outil pédagogique indispensable ,c'est le livre de Michèle Verdelhan-Bourgade intitulé « le français de scolarisation :pour une didactique réaliste »PUF/Paris 2002,257 p. * 73 Nous n'affirmons pas cela à la légère,mais par expérience :Voir dans ce sens le livre de M.MOH. « la didactique de la production écrite en français langue seconde » Didier Erudition/Pari 1908 167 p. |
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