Chapitre 7 : Discussion des résultats
La discussion des résultats se fera sur la base des
instruments utilisés et des hypothèses de recherche.
7.1. Discussion des résultats des données
de l'échelle d'évaluation des TIC
L'on discutera dans cette première rubrique, les
résultats enregistrés à l'échelle
d'évaluation des TIC chez les conseillers d'orientation et chez les
élèves. Ce qui est visé, ici, c'est le niveau d'ouverture
aux TIC. Deux principaux indicateurs présideront à la discussion
: la connaissance et la pratique des TIC. Ces deux indicateurs seront
observés uniquement sur l'outil informatique et l'Internet.
L'échelle d'évaluation des TIC est surtout un
instrument visant à donner une idée du niveau d'ouverture des
élèves et des conseillers d'orientation aux TIC, dans les
différents lycées cibles. Seront explorés dans cette
évaluation :
La connaissance de l'outil informatique chez les conseilles
d'orientation, les élèves et la récurrence des recours
à ces outils ;
La connaissance d'Internet chez les mêmes publics cibles et
la récurrence du recours à cet outil.
Concernant la connaissance et le recours à Internet, l'on
observera surtout l'utilisation des sites professionnels de formation et
d'emploi.
7.1.1. Discussion des résultats des données
de l'échelle d'évaluation des TIC chez les CO
Les résultats enregistrés par l'échelle
d'évaluation sur les TIC chez les conseillers d'orientation sont assez
variés. Il s'y dégage toutefois des éléments
saillants.
Comme cela a déjà été
souligné, la connaissance théorique générale des
TIC est assez partagée chez les conseillers d'orientation. Mais la
connaissance pratique est lacunaire. L'on note déjà que la
connaissance de l'outil informatique est assez sommaire chez l'essentiel des
conseillers d'orientation, qui ne maîtrisent pas l'utilisation de plus de
5 logiciels. Il existe un nombre important de conseillers d'orientation qui
déclarent ne connaître qu'un ou deux logiciels.
La pratique de l'outil informatique est également assez
sommaire. Le recours à cet outil est assez inégalement reparti
chez les conseillers d'orientation qui n'y ont généralement
pas recours plus de trois fois par semaine. Ceci souligne que cet
instrument n'est pas suffisamment intégré dans la pratique
quotidienne de leur profession.
Le recours à Internet est également sommaire
chez les conseillers d'orientation. L'on trouve même certains conseillers
d'orientation qui n'ont jamais eu recours à Internet. Le recours
à Internet est lui-même assez intermittent et ne dépasse
généralement pas le cap de 15 jours par mois, chez les plus
grands utilisateurs parmi les conseillers d'orientation. L'on note même
que le recours à Internet est surtout pour les correspondances par
courriel sur les Yahoo. Peu ou prou de recours à des moteurs de
recherche come Google.
La connaissance des sites professionnels au Cameroun et
à l'étranger est, elle aussi, très réduite dans
l'ensemble de l'échantillon des conseillers d'orientation. De plus, les
conseillers d'orientations n'y ont pas souvent recours pour leur travail. Les
sites d'entreprises sont peu ou mal connus, que ce soit ceux des entreprises
camerounaises ou des entreprises étrangères. Les sites des
écoles de formation au Cameroun comme à l'étranger, sont
également mal connus.
De manière générale, l'on ne note pas une
grande discrimination des réponses en fonction du genre, même si
les hommes manifestent une plus grande connaissance des logiciels et ont un peu
plus recours à l'outil informatique que les femmes. La différence
n'est cependant pas assez prononcée.
7.1.2. Discussion des résultats des données
de l'échelle d'évaluation des TIC chez les
élèves
Chez les élèves, les tendances
générales sont similaires à celles observées chez
les conseillers d'orientation. De manière globale, la connaissance et
l'utilisation de l'outil informatique sont peu partagées dans
l'échantillon des élèves, comme dans l'échantillon
des conseillers d'orientation. Le recours à Internet est
également assez restreint dans l'échantillon, de même que
la connaissance des logiciels et des sites.
Il faut cependant souligner qu'en dehors des classes
troisièmes, les élèves ont un niveau de connaissances des
TIC légèrement plus importante que celui des conseillers
d'orientation, dans l'ensemble des lycées. Ils connaissent plus de
logiciels, ont plus souvent recours à l'informatique et à
l'Internet, connaissent plus de sites. L'on note aussi que le niveau
d'ouverture aux TIC chez les élèves augmente avec le niveau,
même si la différence est assez minime entre la première et
la terminale.
Dans l'ensemble, les élèves du Lycée de
Nkol-Eton ont une plus grande connaissance et une plus grande pratique des TIC.
Ceci pourrait s'expliquer par l'existence dans ce lycée
d'une salle informatique accessible aux élèves et
au niveau socioéconomique de la plupart de ces élèves.
Après cette brève discussion de la connaissance et
de la pratique des TIC chez les élèves et conseillers
d'orientation, nous discutons maintenant les résultats des
entretiens.
7.2. Discussion des résultats des
entretiens
Ces résultats sont relatifs à la perception que
les élèves et les conseillers d'orientation ont de l'apport des
TIC dans la performance (efficacité et efficience) du travail du
conseiller d'orientation. Ce travail n'étant pas de nature
expérimentale, il restera assez circonspect sur l'affirmation du niveau
de performance induit par l'ouverture aux TIC. Puisque nous n'avons pas eu
recours à des groupes de contrôle et à des mesures
quantitatives, nous introduirons les notions d'efficacité/efficience
réelles et d'efficacités/efficience perçues.
L'analyse n'ayant pas montré une discrimination
prononcée des réponses en fonction des établissements
scolaires chez les conseillers d'orientation et les élèves,
l'analyse et la discussion n'ont pas tenu compte de ces facteurs. Les
résultats ont donc été groupés chez les
élèves et chez les conseillers d'orientations, les mêmes
thématiques étant récurrentes dans chaque
catégorie.
7.2.1. Discussion des résultats des entretiens
avec les CO
La discussion des entretiens se fera d'abord question par
question. L'on aura ensuite recours à une perspective synthétique
et holistique.
L'on note tout d'abord, de l'avis des conseillers
d'orientation eux-mêmes que la connaissance et l'accessibilité des
TIC sont limités dans cette catégorie. De manière
générale, les conseillers d'orientation n'ont pas souvent recours
aux TIC, du fait du manque de culture, et surtout, du fait
l'accessibilité réduite desdites TIC. D'autre part, il n'existe
qu'une conscience faible chez les CO que les TIC ont une articulation
professionnelle et peuvent servir de base de travail.
L'organisation même du travail des conseillers
d'orientation camerounais est en soi un obstacle à l'utilisation des
TIC. Bien souvent, leur travail se limite à la conception des fiches
techniques, à la planification des études et aux entretiens
d'orientation concernant le choix des filières scientifiques dans les
lycées ou dans les universités. Quelquefois, ils font le
counseling auprès des élèves. La conscience de leur
responsabilité dans l'ouverture aux formations et à l'emploi est
très peu cultivée, d'où ils ne perçoivent pas
toujours la nécessité ou même l'importance/utilité
des TIC dans leur profession.
Par ailleurs, l'on n'inclut pas l'usage des TIC dans la
formation des conseillers d'orientation. Il n'existe même pas
d'unité de formation/enseignement orienté vers les
bénéfices professionnels des TIC, dans la formation des
conseillers d'orientation. Toute chose qui contribue à limiter leur
ouverture aux TIC.
Malgré ces lacunes, les conseillers d'orientation sont
tous convaincus que l'ouverture aux TIC est absolument indispensable à
l'exercice de leur profession. Ce qui peut poser le problème de
l'illusion technologique, objet d'échange avec notre directeur.
Cependant, des faits probants dans la pratique, suggèrent de nuancer
cette position. Face aux besoins croissants de formation et en faveur de la
mondialisation des TIC, plusieurs conseillers d'orientation ont
été confrontés à des besoins nouveaux chez les
apprenants, nés de leur ouverture aux TIC. Par exemple, nombre d'entre
eux ont été confrontés aux besoins des formations à
distance des apprenants, aux besoins d'orientation vers les filières
à l'étranger et n'ont pas pu y répondre
adéquatement, à moins d'avoir ces informations ou de les chercher
via Internet. Face à leurs manquements, il est ainsi né chez
certains conseillers d'orientation l'idée que l'ouverture des
élèves aux TIC ne sert qu'à « coincer les enseignants
».
Ainsi, la perception générale de l'importance
des TIC dans la performance du travail de conseiller d'orientation ne
relève pas seulement de l'illusion technologique mais des
difficultés réelles auxquelles ils ont été
confrontées et que les TIC permettent - ou auraient permis de
résoudre. Les TIC renforcent des facteurs concrets de performance tels
que :
- L'information
Certaines informations disponibles via Internet permettent une
meilleure orientation scolaire et professionnelle des élèves.
- La formation et le recyclage
Les conseillers d'orientation, de même que les
élèves, ont souligné l'importance des TIC dans la
formation et l'autoformation permettant de palier certaines lacunes. D'autre
part les TIC sont des interfaces pour des formations à distance, des
offres de stage, des bourses qui permettent effectivement d'améliorer
les formations et les performances.
La perception et l'argumentaire des élèves
soulignent l'intérêt concret des TIC dans l'orientation scolaire,
puisque l'entretien avec les élèves a visé non seulement
à avoir leur perception sur l'apport des TIC dans la performance des
conseiller d'orientation, mais aussi, à partir de leur
expérience, d'obtenir des exemples concrets.
7.2.2. Discussion des résultats des entretiens
avec les élèves
La plupart des élèves soulignent le fait que peu
des conseillers sont effectivement ouverts aux TIC. Ce qui, de leur avis,
constitue un problème réel pour les jeunes apprenants en
quête de formation.
La perception que les élèves ont des TIC
s'oriente essentiellement sur trois axes principaux : l'information,
l'échange et la formation. Leur attente à l'égard de leurs
conseillers d'orientation relativement aux TIC ne peut donc qu'être
importante, puisque cette profession s'oriente naturellement vers ces trois
axes.
Pour l'essentiel des élèves donc, il est
impérieux que tous les conseillers d'orientation soient ouverts aux TIC.
Nous avons déjà souligné l'intérêt que les
jeunes - les élèves en particuliers - portent sur les TIC. Les
données recueillis ont même montré qu'ils y sont plus
ouverts que les CO. Cette ouverture les amène à avoir des
informations de plus en plus actuelles sur différents domaines de la
formation et de l'emploi. Quelquefois, les conseillers d'orientation n'ont pas
ces informations. Ce qui introduit souvent des malaises dans la pratique de
leur profession, surtout lorsqu'ils sont confrontés à des
élèves qui en savent plus qu'eux.
De plus en plus, les élèves sont ouverts aux
formations à l'étranger. Souvent, ils consultent les conseiller
d'orientation à ces sujets. Ceux qui ne s'informent pas via Internet ou
qui n'ont pas d'autres sources actuelles d'information sont souvent perplexes.
Il en est ainsi des bourses de formation et des masters professionnels au
Cameroun comme à l'étranger.
Pour l'essentiel des élèves, les conseillers
d'orientation doivent connaître impérativement les TIC, pour trois
principales raisons :
- Etre à la pointe de l'information dans leur domaine
d'intervention
Ceci leur permettrait, de répondre un peu mieux aux
besoins des élèves ; besoins qui sont de plus en plus
variés, nécessitant des informations de plus en plus
actuelles.
- Susciter l'intérêt des élèves
De l'avis des répondants, beaucoup
d'élèves ne consultent pas les conseillers d'orientation parce
qu'ils n'y trouvent pas d'intérêt. Pour eux, « la plupart
sont limités, bloqués sur des filières qui ont fait leur
temps et qui vont à l'encontre des nouvelles attentes du monde » ou
encore « généralement aux petites choses tels que l'emploi
du temps ».
- Permettre aux élèves de réussir
Etant donné la situation de plus en plus difficile de
l'emploi des jeunes, les apprenants camerounais jadis tournés vers
l'enseignement général, s'orientent de plus en plus vers les
formations professionnelles ayant plus de débouchés. Ils ont donc
de plus en plus besoin
d'information sur les formations professionnelles
recherchées par les entreprises. Il arrive souvent que les conseillers
d'orientation ne puissent pas répondre à ces besoins. Un tel
manquement pourrait être corrigé par le recours aux TIC, la
plupart des écoles et des entreprises disposant d'un site où ces
informations sont disponibles.
Les attentes des apprenants à l'égard des
conseillers d'orientation concernent également l'utilisation des TIC.
Les apprenants interrogés souhaiteraient que les conseillers
d'orientation les guident dans l'exploration des TIC, notamment en leur
indiquant les sites pouvant les informer sur les filières et les
formations, sur les offres de bourses, etc.
L'on peut donc voir ici que dans un contexte comme celui du
Cameroun où l'appropriation des TIC est loin d'être l'apanage de
tous, l'ouverture aux TIC peut amener les conseillers d'orientation à
mieux répondre aux attentes des élèves. Loin d'être
une panacée, l'ouverture aux TIC, au-delà des simples illusions
de perceptions, peut aider concrètement les conseillers d'orientation
à répondre à certains problèmes qu'ils rencontrent
dans l'exercice de leur profession et aux attentes qui y sont sous-jacentes.
Après cette discussion des éléments des
différents entretiens, nous discutons maintenant la pertinence de nos
hypothèses.
7.3. Discussion des hypothèses
La discussion des hypothèses fera le point de leur
pertinence par rapport à la population étudiée. Les
mesures n'étant pas quantitatives, la discussion sera circonscrite sur
des modalités non chiffrées, des variables
étudiées. Nous rappelons ici que l'hypothèse
générale postule que l'ouverture aux TIC chez les conseillers
d'orientation au Cameroun influence leur performance professionnelle. Cette
formulation souligne surtout le fait que l'utilisation professionnelle des TIC
chez les conseillers d'orientation renforce leur efficacité et leur
efficience.
Nous rappelons tout d'abord l'hypothèse
générale : « L'ouverture aux TIC dans les Lycée du
Cameroun influence la performance (l'efficacité et l'efficience) du
Conseiller d'orientation. »
Sous sa forme actuelle, cette hypothèse n'est pas
opérationnelle, c'est pourquoi nous discuterons ses modalités
formulées en hypothèses de recherche.
7.3.1. Discussion de l'hypothèse de recherche
n° 1
La première hypothèse de recherche
s'énonce comme suit : « l'ouverture actuelle des CO des
lycées de Yaoundé aux TIC est très limitée, en
raison du peu d'accessibilité desdites technologies. »
Cette hypothèse qui anticipe le niveau de recours aux
TIC chez les conseillers d'orientation, s'est fondée sur des
observations empiriques et sur une connaissance pratique du contexte
camerounais. La situation économique du pays, le niveau de
rémunération des conseillers d'orientation la situation
développementale générale, ne sont pas favorables à
l'appropriation des TIC. Plusieurs obstacles physiques et structurels
s'opposent à l'utilisation régulière des TIC par les
conseillers d'orientation. Il y a encore 10 ans, l'on comptait sur les doigts
de la main, le nombre de cybercafés existant par quartier et le nombre
de familles disposant d'un ordinateur à domicile. Aujourd'hui encore,
l'accessibilité des TIC est limitée chez les conseillers
d'orientation. Un entretien informel avec les conseillers d'orientation a
montré que moins de 30% d'entre eux avaient un ordinateur à
domicile, et moins de 10% disposaient d'une connexion Internet à
domicile.
Les données recueillies par l'échelle
d'évaluation des TIC soulignent de manière chiffrée cet
état de chose. De manière globale, les CO utilisent peu les TIC.
Ils n'y ont pas souvent recours et ce recours, quant il existe, n'est souvent
pas à des fins professionnelles, mais personnelles ou de loisir.
L'ensemble des ces résultats montre bien que
l'ouverture actuelle des CO des lycées de Yaoundé aux TIC est
très limitée, en raison du peu d'accessibilité desdites
technologies. Notre hypothèse de recherche est donc validée
7.3.2. Discussion de l'hypothèse de recherche
n° 2
L'hypothèse de recherche n°2 se formule comme suit
: « l'utilisation des TIC par les CO permet de mieux répondre
aux besoins d'orientation des élèves dans un monde en pleine
globalisation. »
La formulation de cette hypothèse a volontairement
orienté l'évaluation de la performance sur les besoins des
élèves. Ceci permet non seulement d'évaluer cette
performance du point de vue des conseillers d'orientation, mais
également du point de vue des élèves. Ce qui contribue
à enrichir les perceptions d'éléments matériels
concrets, montrant en quoi cette performance est renforcée par
l'ouverture aux TIC.
Globalement, tous les conseillers d'orientation affirment que
l'ouverture aux TIC renforcerait leur performance dans l'orientation des
élèves. Des éléments ont été
donnés à l'appui de cette affirmation : en permettant
l'information sur les formations et les emplois, les
TIC permettent de répondre aux demandes de plus en plus
pressantes des élèves qui s'ouvrent au monde. Bien souvent,
à cause du peu d'ouverture aux TIC, les conseillers d'orientation se
disent souvent coincés par des élèves plus informés
qu'eux, par les moyens des TIC, justement.
Les élèves, en majorité, se disent
déçus de la prestation de leurs conseillers d'orientation,
puisque certains de leurs conseillers d'orientation ne peuvent pas
répondre à leurs besoins de formation, parce qu'ils ne peuvent
pas leur donner des informations à la pointe sur les formations, les
profils les plus recherchés. Ceci relève, de leur point de vue,
du fait que lesdits conseillers d'orientation n'ont pas souvent recours aux
TIC. De plus, peu de conseillers d'orientation, dans l'exercice de leur
fonction, parlent des TIC. Ils ne peuvent souvent pas répondre aux
questions concernant les sites de formation, les sites des universités,
les bourses en ligne, etc. ce qui, de l'avis de certains élèves,
« enlève l'intérêt de les consulter ».
Il ressort des différents résultats que nous
venons de discuter que de l'avis des élèves comme de celui des
conseillers d'orientation, l'utilisation des TIC par les CO permet de mieux
répondre aux besoins d'orientation des élèves dans un
monde en pleine globalisation. Ce qui permet de valider la deuxième
hypothèse de recherche.
7.3.3. Discussion de l'hypothèse de recherche
n° 3
Une troisième hypothèse de recherche a
été formulée, comme conséquence immédiate de
la précédente : « L'ouverture des CO aux TIC influence
l'efficacité de leurs interventions. »
Puisque l'ouverture des CO aux TIC permet de répondre
efficacement à certains besoins précis des élèves,
à cet égard, elle renforce l'efficacité des interventions.
Lorsque l'on se fonde sur leur cahier de charge, les conseiller d'orientation
ont une fonction d'anticipation et d'encadrement de la perspective d'avenir des
élèves. Du fait que cet encadrement passe par l'information et la
formation, des insuffisances à ce niveau- qui peuvent aisément
être comblées par le recours aux TIC -, réduisent souvent
l'efficacité du travail des conseillers d'orientation.
A contrario, le recours aux TIC est susceptible de renforcer
l'information sur les formations et les débouchés au Cameroun et
à l'étranger et ainsi permettre non seulement de répondre
aux attentes des élèves, mais également au cahier de
charge des conseillers d'orientation. Ici, l'efficacité n'est pas
seulement perçue, puisqu'elle se fonde sur ses attentes concrètes
du cahier de charge d'un conseiller d'orientation et celles des
élèves.
Deux faits saillants ont été soulignés
ici : premièrement, l'ouverture progressive des élèves aux
TIC pose des problèmes d'adaptation et de réajustement
relativement aux TIC chez les CO. Deuxièmement, diverses contraintes
liées aux formations et à l'information, font des TIC une
alternative efficace pour le CO camerounais. En tout état de cause,
l'ouverture des CO aux TIC influence l'efficacité de leurs
interventions. Notre troisième hypothèse de recherche est de ce
fait validée.
7.3.4. Discussion de l'hypothèse de recherche
n° 4
Comme dans le cas de la précédente
hypothèse, l'hypothèse de recherche n° 4 découle de
la deuxième comme conséquence. Elle s'énonce comme suit :
« l'ouverture des CO aux TIC influence l'efficience de leurs
interventions. »
L'efficience ici est liée aux résultats, de
l'action alors que l'efficacité est liée aux processus de
l'action, aux moyens. La réalisation du cahier de charge constitue un
important indicateur de résultat. Du point des élèves, les
conseillers d'orientation ne répondent pas toujours à leur cahier
de charge, puisque les éléments relatifs au besoin de formation
ne sont pas souvent satisfaits. Une ouverture des conseillers d'orientation
pourrait corriger, de l'avis de ces élèves, cet état de
fait. Les attentes des élèves relativement à l'impact de
l'ouverture des CO aux TIC peuvent être surfaites, mais il reste que
certaines des informations qu'ils attendent sur les formations, les bourses et
les emplois, sont disponibles sur Internet. Y avoir recours peut permettre aux
conseillers d'orientation de répondre à ces besoins et de
renforcer à cet égard l'efficience de leurs interventions.
Les interventions des élèves se sont
focalisées à ce niveau, sur le fait que les conseillers
d'orientation répondent peu ou prou à leurs besoins de choix des
métiers et des formations. Ils soulèvent le problème du
peu de recours des CO dans leur travail/leurs interventions aux TIC. Pour
certains élèves, « le travail des CO se réduit
à des fiches et aux emploi de temps », faisant peu de place
à l'orientation proprement dite. De l'avis des élèves, ce
fait relève de leur manque d'information sur les filières et les
formations à débouchés et/ou recherchées par les
entreprises et les administrations. Le recours des CO aux TIC pourrait, de
l'avais des élèves palier à cette carence, puisque
eux-mêmes sont souvent obligés de recourir à Internet pour
trouver ces information. Ainsi, l'ouverture des CO aux TIC influence
l'efficience de leurs interventions. Cette observation souligne la pertinence
de notre quatrième hypothèse de recherche qui est
également validée.
7.3.5. Discussion de l'hypothèse de recherche
n° 5
La cinquième hypothèse est une
conséquence de toutes les autres. Elle se formule comme suit : «
L'ouverture aux TIC permet l'autoformation et le recyclage des CO en palliant
les carences éventuelles de formation. »
Cette affirmation a été corroborée par
l'essentiel des répondants, qu'ils soient élèves ou CO.
Une telle perception peu être redevable à l'illusion que les
technologies permettent de résoudre tous les problèmes humains ;
que les technologies constituent la panacée de la société
contemporaine. Il n'en demeure pas moins que les éléments
invoqués par les uns et les autres sont concrets et réels,
soulignant l'apport des TIC dans la performance du travail du conseiller
d'orientation. Les TIC ne sauraient être le remède miracle
à cette profession, mais leur apport, entre autre facteur de
performance, n'est pas négligeable, pour permettre aux conseillers
d'orientation camerounais de mieux répondre à leur cahier de
charge. D'où la nécessité d'une facilitation de
l'appropriation des TIC dans cette catégorie socioprofessionnelle.
Les CO, dans leurs différentes interventions, ont fait
état des lacunes de formation, et surtout, de l'évolution rapide
des connaissances dans leur domaine de compétence. Cette
évolution vertigineuse des connaissances induit la
nécessité pour les conseillers d'orientation d'être ouverts
à ces mutations, par les formations et le recyclage. A cet effet, faute
d'offre de séminaires et de formation par l'Etat du Cameroun, les TIC
pourraient permettre l'autoformation, les formations à distance et
servir à l'information. On peut donc affirmer que l'ouverture aux TIC
permet l'autoformation et le recyclage des CO en palliant aux carences
éventuelles de formation. Notre cinquième hypothèse de
recherche est donc validée.
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