D- Le secteur agricole et le Développement
économique
Selon Bruce F. Johnston, dans "Stratégies pour un
nouveau développement en Afrique", les problèmes du
développement africain doivent être envisagés en fonction
des objectifs suivants : -accélération du taux de croissance de
la production, augmentation du nombre d'emplois proposés à
l'intérieur et en dehors des exploitations agricoles, éradication
des signes de pauvreté les plus alarmants, notamment la
sous-alimentation et la maladie, et enfin ralentissement des taux de croissance
démographique ( Robert J. Berg et Jennifer Seymour Whitaker, 1990). Cela
signifie qu'en réalité on ne peut pas parler de
développement sans associer le secteur agricole.
- Rostow, soutient qu'une révolution agricole
caractérise le décollage économique d'une nation, ce
qui aboutit au développement économique. On
peut donc dire que la nécessité d'avoir une
bonne politique agricole est incontestable pour occasionner ce décollage
économique et atteindre le développement économique
Pour les Pays les Moins Avancés(PMA) notamment le
Bénin, le rôle de l'agriculture pour le développement
apparaît capital, car il faut que des gains de productivité dans
l'agriculture permettent à la fois de dégager des hommes et des
capitaux pour les secteurs secondaire et tertiaire. Or l'agriculture des PMA
présente des résultats et aspects que l'on se doit
d'améliorer afin d'espérer réellement son expansion. Dans
la logique d'un développement durable, il faut pouvoir manger d'abord
à sa faim pour prétendre vendre le surplus et dégager des
revenus pour des investissements nécessaires. Tout ce processus
nécessite une modernisation du secteur agricole, qui aura des
retombées sur le secteur industriel et fort logiquement sur celui des
services comme les transports, le commerce. L'urbanisation, l'emploi et tous
les aspects d'un développement devront être touchés pour
faire les réglages nécessaires dans la perspective d'une
économie prospère.
Avec le développement du secteur agricole, certes il
aura baisse du nombre d'agriculteurs ou du nombre de personnes qui faisaient
cette activité mais la croissance de la production va occasionner
d'autres activités liées à cette production agricole comme
la naissance d'industries agro - alimentaires de taille, d'autres industries de
transformation des produits agricoles en d'autres produits utilisables et
nécessaires sur places ( textiles,...) et donc le domaine de l'emploi en
bénéficierait toujours. De nos jours, dans les pays
développés, l'agriculture occupe une part peu importante de la
population active mais le complexe agro industriel en emploie une part plus
importante et produit un pourcentage non négligeable du PIB, ce qui
montre que l'agriculture, si elle est bien restructurée dans les pays
sous développés, elle peut véritablement donner un
élan pour un développement économique. Il importe donc de
ces analyses,
que la politique agricole qui est un instrument aux mains du
gouvernement au Bénin soit bien élaborée et réponde
aux potentialités et aux besoins du pays.
- Entre politique économique et politique agricole, il
est incontestable qu'une cohérence nécessaire doit exister pour
que la politique agricole ne soit pas freinée par des politiques
d'autres secteurs. Des politiques macro-économiques ont eu, sans doute,
des effets néfastes sur l'agriculture en Afrique. Cela découle
probablement autant de l'insuffisance des crédits alloués
à ce secteur que de la distorsion des prix. L'insuffisance de la
recherche et des autres services de soutien, et le financement déficient
de la construction et de l'entretien des routes de campagnes et de transports
ruraux, ont été des facteurs décisifs qui sont venus
contrecarrer la croissance de la production. Les politiques
macro-économiques qui ont porté atteinte à l'essor de
l'agriculture se sont généralement traduites par une
industrialisation hautement protectionniste de substitution des importations,
bien que d'autres forces ayant souvent entraîné une forte
inflation et des taux de change surévalués y soient pour
beaucoup. Les déficits budgétaires qui alimentent l'inflation
résultent également de l'échec à accroître
les recettes fiscales par rapport à l'augmentation des dépenses
publiques. Les tarifs élevés et les quotas d'importation
destinés à protéger une enclave industrielle moderne,
augmentent le prix de la plupart des produits importés et de ceux que
l'on fabrique sur place et rendent les termes de l'échange non
favorables à l'agriculture en élevant les coûts des
facteurs de production agricole et des biens de consommation (Robert J. Berg et
Jennifer Seymour Whitaker, 1990). On peut donc dire que lorsqu'une politique
agricole mise en place n'a pas été accompagnée de moyens
et instruments favorables, cette dernière est vouée à
l'échec dans sa mise en oeuvre.
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