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Projet urbain et retour du sujet ? la stabilité en question.

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par Soufiane BOUKARTA
Institut d'aménagement régional AIX-Marseille III - Master 2 2009
  

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II.1.3.1 Au-delà de Territoire, la Territorialité ?

Il nous est clair maintenant que le territoire réunit en son sein, l'espace de vie, l'espace vécu et l'espace perçu [Guy di méo : 2000]. L'espace de vie (conçu) représente la volonté de lier le global et le local en regroupant-associant les lieux et en leur conférant une << valeur d'échange », et l'espace vécu reflète la territorialité, c'est-à-dire l'ensemble des « rapports existentiels » et sociaux que les individus en groupe entretiennent avec l'espace qu'ils produisent et reproduisent quotidiennement à travers les figures, les images, les catégories et les objets géographiques « qu'ils mobilisent » dans un projet de production [Guy di Méo : 2000]. Et c'est cette territorialité qui définit ou l'altérite (l'espace perçu) de l'espace en question à travers les modes d'appropriations des habitants et leur degré d'implication dans le projet de production de l'espace. Le territoire est une sorte << maille totale » [Debarbieux Bernard, cité par J.Aldhuy : 2009] et reste ouvert et prêt à épouser toutes les combinaisons spatiales que tissent les collectivités humaines. Tandis que la territorialité se présente comme une nécessité ontologique ayant le pouvoir de fixer les <<conditions de l'existence du territoire » [G. Di Méo : 2000].

II.2 GOUVERNANCE LOCALE: LE QUARTIER COMME ECHELLE D'ACTION.

Nous savons jusque là que la Re-production du local est une question de tension entre la valeur d'échange qui a une finalité externe basée sur une logique fonctionnelle, et une valeur d'usage à finalité interne fonctionnant selon la logique des sentiments, de temps long (logique du lieu). La gouvernance s'est alors présentée à nous comme un fil conducteur qui doit nous permettre de comprendre comment le conflit se résout-il ?

II.2.1 LA GOUVERNANCE COMME OSMOSE ENTRE LE GLOBAL ET LE LOCAL ET LE QUARTIER COMME ECHELLE D'ACTION :

Le concept << gouvernance », Aujourd'hui en vogue, provient du terme médiéval gubernantia qui renvoie à l'idée d'orientation des conduites [Le Galès et Lascoumes : 2007 : 21]. La littérature sur la gouvernance nous a renvoyé vers l'action et la politique publique. Elle [la gouvernance] met l'accent sur << les formes d'organisation horizontale et verticale de l'action publique » [Le Galès, cité par A.Bourdin : 140]. La gouvernance diffère de la gouvernementalité (démarche top down) [Le Galès et Lascoumes : 2007 : 7], et tend à l'affaiblir au profit d'autres autorités telles que la justice ou autorités indépendantes...[Le Galès, cité par A.Bourdin : 140].

A travers la démarche de projet urbain saisi comme technologie de l'action [A. Bourdin : 2000 : 160] et un outil pour le développement local [Z. Maghnous Dris : 2008], les acteurs publics tendent à déployer leurs stratégies en respectant les divers intérêts, la localité comme la globalité. Cela se fait, d'après J-P Gaudin [1997 : 57-95] selon une logique de concurrence, d'attraction économique. Dans cette perspective l'action publique se présente comme une stratégie d'occupation du territoire (local) par les acteurs économiques en leur assurant un environnement propice à l'activité économique. A.Magnaghi [2003 : 29-32] distingue trois approches de développement local. (i) L'approche fonctionnaliste s'appuie sur les réseaux longs forgés par la mondialisation. Les lois économiques déterminent les objectifs, les lieux, les modalités et les techniques de la production et d'occupation de territoire. (ii) l'approche environnementaliste marque le passage de l'économie du monde vide vers l'économie du monde plein. Cela se fait par le truchement des cadres normatifs à haut niveau de qualité environnementale. Cette approche reste sectorielle et ne change pas les lois économiques dominantes. (iii) L'approche territorialiste qui s'appuie sur le milieu naturel, le milieu construit et l'homme. Cette démarche tend à « interpréter l'identité de longue durée >> afin de retrouver ce que Magnaghi appelle la « sagesse du lieu >>. Le « Glocal >> comme certains auteurs aiment l'appeler ou la conception patrimonialiste du local [Bourdin : 2000], mais Magnaghi va loin dans sa vision, il propose que le local soit le point de départ pour une mondialisation par le bas. Une « utopie concrète>> dit-il. La seule localité qui résiste à la mondialisation est celle qui vit en autarcie, celle que nous ne connaissons pas [Bourdin : 2000]. En attendant une éventuelle matérialisation de cette utopie, nous préférons continuer sur la lignée de l'approche territorialiste, c'est-à-dire le « glocal >> ou « patrimonialiste >>[A.Bourdin : 2000], la démarche qui conjugue les intérêts à travers une médiation entre les différentes échelles, de la parcelle à la ville, par « l'embrayage » (agencement) [Ingallina 2008 :10]. Il s'agit d'un processus itératif où les échelles de la ville s'articulent. On assiste à travers ces jeux d'échelles à une tendance qui remet le quartier au centre de l'action publique. Défini comme division administrative de la ville ou partie ayant sa physionomie propre et une certaine unité [Le petit robert: 2001], le quartier est alors un espace marquant pouvant être identifié par un ensemble d'indicateurs statistiques. Il suffit tout juste de taper le nom d'un quartier dans le moteur de recherche de L' I.N.S.E.E, et voir la masse d'information qui en découle, pour se rendre compte que le quartier est saisi vraiment comme une «référence>> priviligiée de l'action publique.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery