II.2.2LA REGULATION SOCIALE COMME ENJEUX DE LA
GOUVERNANCE LOCALE:
Avec l'augmentation du contentieux et le rejet de tout
déterminisme << extérieur >> à la
localité (chargée de mémoire), la régulation
politique s'est trouvée isolée et sans effet, et obligée
à s'intégrer en tant qu'une maille dans le système de la
régulation sociale (globale). Pour ce faire, les collectivités
locales s'appuient sur la << planification urbaine18 >>
et la << gouvernance >> comme conduite, pour organiser le jeu
complexe d'acteurs. La régulation sociale s'articule autour de cinq
points [Le Galès et Lascoumes : 2007 : 13-14] (i) Les Acteurs. (ii)
Représentation d'un enjeu (cadres cognitifs et normatifs). (iii)
Institutions (normes, règles, routines). (iv) processus (formes
d'interactions). (v) les résultats. Les acteurs s'interagissent en
coopération comme en lutte, pour constituer << le collectif de
conception>> [Viviane Claude: 2000]. Donc la question du local est
intimement liée à la <<régulation sociale >>,
qui, elle, est inséparable de << l'action collective >>,
objet de notre prochain chapitre d'analyse théorique.
En guise de synthèse : Le local entre Acteurs,
Forme d'association et régulation:
Nous avons vu à travers notre exploration de la
reproduction du local selon les logiques de l'espace, du lieu et celle du
territoire que le local trouve son fondement dans une logique de
<<tension>> et << d'appropriation >>. Tensions entre :
espace vécu et espace conçu [Lefebvre: 1986], organisation et
identification [Bourdin : 2000], territoire et territorialité [Guy Di
Méo : 2000] et en terme de généralité, tension
entre substitution et permanence [Ingallina : 2008]. En effet, le local semble
être la pratique qui conteste [...] le dispositif critique
[...] il travaille les multi-possible [L.Sfez, cité par
Bourdin : 2000 : 8]. Le territoire est d'autant plus conçu que
vécu, du fait qu'il se déploie comme un réseau ayant comme
but l'homogénéisation. La territorialité, pose la question
de la <<pertinence>> et de la << légitimité
>> de ce territoire vis-à-vis les habitants au niveau local, et
elle se définie comme l'action entreprise par une pluralité
d'acteur impliquée dans la production du local, où chacun tend,
selon son référentiel et échelle d'action, à
s'approprier le territoire suivant des stratégies alimentées par
le local comme ressource , d'où l'essence de la tension, voir
schéma ci-dessous. Le territoire saisi comme vision globale
procède par une forme d'association institutionnalisée a
priori. Mais il se trouve confronté à une nouvelle forme
d'invalidation de la consistance
18 «Peut être définie comme l'ensemble
des démarches que les collectivités publiques mettent en oeuvre
pour exercer un contrôle sur la configuration des espaces urbains, sur
leurs usages, sur leur devenir» [Grafmeyer et Authier : 2008 :
100].
des modèles territoriaux et au peu de
flexibilité des institutions déjà établies [Dubar :
Verpraet : 2000 : 52]. Autrement dit la production du local ne requiert ni mode
ni modèle mais une dynamique déployée et stabilisée
à travers le processus de la territorialité. Le local pose alors
la question de la <<régulation par le bas >> ce qui ne peut
se passer sans une véritable << gouvernance locale>> ou le
quartier constitue l'échelle privilégiée de l'action.
Figure 3 : processus de production du local entre
territoire et territorialité.
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