II.1.1.1 ESPACE DE REPRESENTATION ET REPRESENTATION DE
L'ESPACE : UN
SCENARIO DE MARCHANDAGE.
A travers l'exploration de la logique de reproduction de
l'espace, il nous est clair maintenant que l'espace est un produit triaxial, on
peut bien le lire à travers l'espace de vie, l'espace vécu et
l'espace perçu. (i) L'espace de vie se présente comme une
représentation(s) du local (espace) prôné par les
concepteurs et les pouvoirs publics qui visent la construction d'une
organisation et division du travail à une échelle qui peut
être parfois mondiale comme c'est le cas pour les métropoles. Une
tendance à introduire le local dans un ordre et un rythme visant
l'homogénéisation et la répartition des espaces selon la
logique d'utilité, entre autre, l'espace vaut la valeur de son
utilité. Pour ce faire les pouvoirs publics tendent à donner une
valeur d'échange, pour << marchandage >> [Lefevbre : 1986]
stimulée par un état de savoir (rapports et diagnostics),
c'est-à-dire l'espace de vie ou représentations de l'espace sont
pénétrées de savoir (connaissances et idéologies
mêlées) [Lefevbre : 1986 : 57]. L'ordre local se présente
comme l'ensemble des pratiques sociales exercées par les habitants de
l'espace en question, cela veut dire que l'espace est la morphologie sociale
[Idem :112]. Vouloir introduire l'ordre local dans le global
(stratégie) remis au centre les habitants eux même. (ii) Pour
répondre à cela, les habitants jouent la carte de la <<
valeur d'usage >> en s'appuyant sur<< l'affirmation du local
>>, traduit par le symbolisme, les représentations et imagination
des habitants. (iii) la relation avec l'altérité se construit
selon cette tension entre, représentation de l'espace (conçu) et
l'espace de représentation (vécu). L'espace perçu est en
quelque sorte une << externalité15 >> produite
par la perception du conflit, << espace de vie >> (organisation et
contrôle) et espace vécu (pratiques sociales). L'espace
perçu dépend donc de « l'ensemble des
interrelation sociales spatialisées
>>16.
In fine, l'espace, le local trouve son fondement
selon H. Lefebvre dans la tension: la valeur d'échange et la valeur
d'usage. C'est-à-dire entre le maintien des habitants avec leurs
pratiques socio-spatiales dans l'espace en question ou leur remplacement par
une morphologie sociale, donc par des pratiques sociales répondant
à la stratégie conçue. Lefevbre en conclut que la
production de l'espace est le produit des rapports sociaux et des
15 Selon le dictionnaire de Guerrien, la définition
d'une externalité est << expression utilisée pour
désigner toute situation ou les activités d'un (ou plusieurs)
agents(s) économique(s) ont des conséquences sur le bien
être d'autres usagers, sans qu'il y'ait des échanges ou des
transactions entre eux. [A.Bourdin : 2000 :177]
16 D'aprés Frémont cité par GUY DI
Méo, 2000.
stratégies de marchandage. Et qu'enfin, l'espace ainsi
défini n'en est qu'un espace différencié. Voir
schéma ci-dessous.
D'identification
Figure 2: logique de reproduction de l'espace (a).
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