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Projet urbain et retour du sujet ? la stabilité en question.

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par Soufiane BOUKARTA
Institut d'aménagement régional AIX-Marseille III - Master 2 2009
  

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II. LOGIQUES DE RE-PRODUCTION DU

LOCAL ET GOUVERNANCE LOCALE

II.1 LOGIQUES DE RE-PRODUCTION DU LOCAL:

La recherche sur les logiques de reproduction du local [J.Lévy et Michel Lassault 2000, A.Bourdin 2000 et H.Lefebvre 1986] nous a renvoyé tantôt sur << l'espace >>, tantôt sur le <<lieu>> et tantôt sur << le territoire et la territorialité >>. Cela témoigne le caractère polysémique du local. Quelle est la différence qui sous-tend ces logiques ? Y a-t-il une relation entre espace, lieu et territoire ? Pour répondre à ces questions, il est indispensable de définir chaque notion en montrant à chaque fois les différences et les éventuelles relations afin d'appréhender la question de la re-production du local.

II.1.1 DE LA LOGIQUE DE « L'ESPACE »...

La notion << d'espace >> prise isolément a une connotation traditionnellement mathématique, géométrique, et parfois même temporelle, donc une sorte d'abstraction souvent sans contenu. En aménagement et en urbanisme, l'espace est défini comme un bien rare dont il importe d'organiser rationnellement la consommation [P.Merlin :2005 :351]. Cela nous mène à considérer l'espace comme un << produit social>> conçu et construit pour répondre aux aspirations des sociétés, donc à << l'obligation du temps présent >>, présent << entendu comme s'étendant sur une certaine durée, celle qui intéresse la société d'aujourd'hui >> [S.Mazzella :2008]. Entre autre, l'espace entre dans l'organisation des <<forces de production >>, donc dans la division du travail, ce qui lui confère le caractère de << propriété >> et << d'échange >>, donc il s'achète comme il se vend, l'espace a une << valeur >>. L'espace se présente donc comme un << un ensemble de relations>> voulant <<organiser>> le local. Le temps forme avec l'espace un binôme inséparable, ou le << temps oriente l'espace >> et l'espace tend à << maîtriser le temps>> [H.Lefebvre :1986 :309]. Ce qui veut dire que l'intervention sur l'espace se comprend comme une quête d'un rythme qui échappe à la nature [Ibidem]. Selon H.Lefebvre, cette volonté de régir l'espace passe par trois temps. Tout d'abord ; (i) Le temps de <<la découverte >>, c'est-à-dire de nouveaux espaces ou des possibilités permettant le dépassement d'une contrainte quelle soit un fait de la nature ou de l'homme ; (ii) Le temps de la production c'est-à-dire de l'organisation spatiale ; (iii) Et enfin le temps de la création d'oeuvre(s).

Le temps accentue aussi l'idée de << l'accumulation >>, chère à Lefebvre qui la rend un élément essentiel dans l'action de la production de l'espace. Le << processus cumulatif >> et la production ne se dissocient pas, car il n'y a point une production sans accumulation des techniques et connaissances [Idem : 307]. En continuant sur la même ligné, c'est-à-dire l'espace vu comme spatialisation d'un processus cumulatif des connaissances et techniques. L'espace s'appréhende en trois temps. (i) << L'espace de vie >> que Ph.Gervais-Lambony et al [2001 :83] le définissent comme l'espace ou s'inscrit « la vie quotidienne » et l'univers relationnel des citadins, et M.Lussault [2000] comme l'espace des « pratiques spatiales ». Il correspond à l'espace « fréquenté » et parcouru par chacun avec un minimum de « régularité ». On peut ressortir de ces définitions, la volonté d'organiser << l'action, le rythme et l'accessibilité >> et qui ne peuvent être opérationnels sans un minimum de pouvoir et de contrôle. Donc la production de l'espace s'appuie sur l'espace lui-même comme source d'action et d'organisation en vue de lui conférer une << valeur d'échange >> [Lefebvre 1986], qui, elle, permettra aux pouvoirs publics d'assurer la continuité entre les différentes localités. Il y a certes une abstraction mais <<concrète>> disait H.Lefebvre [1986 :35], tout comme l'argent qui est à la fois << abstrait >> et << concret >> vu sa << puisque pratique >>. L'espace de vie se veut alors << objectif >> et << englobant >>. (ii) << L'espace vécu >> se définit comme la relation << subjective>> que tissent Les habitants avec leurs lieux de vie. Sa connaissance passe par l'écoute des acteurs, par la prise en compte de leur pratiques de leurs représentations, c'est-à-dire de perception-appréciation, et de leurs imaginaires [Ph.Gervais-Lambony et al:2001 :83]. Il (l'espace vécu) se définit selon le vocabulaire Lefebvrien comme << valeur d'usage >> faisant appel à l'histoire qui lie l'espace et ses habitants. (iii) << L'espace perçu >> se constitue par La perception de l'espace de vie et vécu. Et c'est cet espace qui définit la relation avec l'altérité en créant ainsi une cohésion, une continuité comme il peut générer une coupure, donc une << frontière >>. L'accessibilité est en bonne partie <<perceptive >>, un quartier sale reflète l'image de l'insécurité, car, comme l'a déjà constaté A.Bourdin [2000 :222-223], le couple qualité-sécurité est inséparable. La sécurité, qui se définit comme la capacité de maîtriser l'aléatoire via un ensemble de dispositifs d'optimisation qui supprime le risque [Ibidem], constitue un élément essentiel dans l'organisation du local car elle a une connotation synecdoque, et nous citerons ici le cas de l'Algérie qui est perçu comme un pays sécuritairement instable, malgré que l'insécurité, si elle existe vraiment, ne peut pas être partout, mais la dimension synecdoque tend à généraliser l'insécurité pour tout le pays, ce qui a réduit sensiblement << la mobilité >>, donc les rentes du tourisme, vers ce pays malgré ses richesses. Et pour cela, les dispositifs

technologiques et les systèmes experts sont de plus en plus utilisés, et nous citons à titre d'exemple le <<space syntax>> de BILL Hillier qui est un système expert très répandu, non pas seulement en Angleterre mais aussi dans plusieurs Etats du monde, à savoir la France, l'Italie et même dans les pays du Golf.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand