III.3 ETAT DE L'ART SUR LES APPROCHES DE L'ACTION
COLLECTIVE:
Nous avons recensé à travers nos lectures une
série d'approches de l'action collective22. Et nous
présentons seulement l'approche organisationnelle de Friedberg et la
théorie de la régulation sociale de J-D Reynaud vu que les deux
approches se joignent et se complètent et peuvent construire pour Nous
une << grille de lecture >> pour appréhender la
réalité empirique de l'action collective.
III.3.1 L'APPROCHE ORGANISATIONNELLE DE FRIEDBERG :
Développée par Friedberg, cette méthode a
pour enjeux l'appréhension du jeu complexe des acteurs objet du
renouvellement urbain. Cette méthode accorde la priorité à
la réalité des relations dans un contexte d'action
spécifique. En s'appuyant sur un démontage minutieux de l'action
collective, Friedberg en ressort une armature intellectuelle
(rationalité limitée, acteurs contingents et pouvoir) qui nous
permet d'éclaircir l'ambigüité qui texture la <<
structuration >> du champ d'action. Une structuration, toujours
particulière et contingente, en termes d'acteurs, d'enjeux,
d'interêts, de jeux et de règles du jeu, qui donnent sens et
cohérence à ce vécu, <<ordre local>>, dit
Friedberg. Il met en exergue la régulation mixte, qui se forge et se
construit entre une régulation formelle et informelle. La
régulation formelle est grignotée peu à peu par la
régulation informelle par les acteurs qui tendent, quant à eux,
à modifier les règles du jeu et à en déplacer ou
limiter leurs validités. Pour décrypter ce processus, Friedberg
met aux centre la notion du pouvoir, fourre-tout dit-il. Il le définit
comme un processus via lequel l'acteur tend à nouer des relations selon
les contraintes rencontrées en vue d'orienter l'échange à
sa faveur. Cette définition met en exergue le contexte dans lequel se
déroule l'action, et la capacité de négocier des acteurs
qui, quant à
22 Nous citons; l'approche par les capabilités de
l'action collective dont le germe est attribué du A.Sen, prix Nobel en
économie 1998. Cette approche a connu un engouement très large
dans le monde anglophone. Voir Repenser l'action collective, une approche
par les capabilités, J-L Dubois et al. Éd L'harmattan 2007;
Et l'agir communicationnel de Jurgen Habermas.
elle, constitue l'objet de l'asymitrie,
d'inégalité entre acteurs selon Friedberg. Selon cette optique,
l'action collective se présente comme un système de
négociation peu ou prou violent, toujours ouvert ,lié
à la contingence des acteurs et réfute tout déterminisme
a priori. En l'occurence, la stabilité du projet urbain est
obligatoirement << ajustable >> et sanctionée par des
validations partielles et partiales : <<un processus cumulatif de
renforcement des acteurs et d'affaiblissement concomitant des autres [...] de
ce fait de plus en plus performent, musclé, alerte, et permettrait
à ses memebres de s'atrophier progressivement>> [Friedberg:
1997 : 289]. In fine, cette approche tend à synthètiser
l'ordre local (l'enjeu du projet urbain) comme une <<concurrence entre
une régulation formelle et informelle >>. Cette conclusion nous
ramène à étudier la théorie de la régulation
sociale de Jean-Daniel Reynaud qui complète l'approche de Friedberg.
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