La participation des forces de défense camerounaise aux opérations de maintien de la paix en Afrique( Télécharger le fichier original )par Justine Nathalie NDZIE Institut des relations internationales du Cameroun - Master I en relations internationales option diplomatie 2009 |
II LES DETERMINANTS OU PREALABLES A LA PARTICIPATION EFFECTIVE DES FORCES CAMEROUNAISES SUR LE TERRAIN DU MAINTIEN DE LA PAIXIls sont de plusieurs ordres parce que liés aux considérations d'ordre diplomatique(A), à la régionalisation du maintien de la paix (B) et à des arguments d'ordre interne (C). A. LES CONSIDERATIONS D'ORDRE DIPLOMATIQUE OU LES EFFETS INDUITS DU PRINCIPE D'APPARTENANCE A LA « COMMUNAUTE INTERNATIONALE »Le Cameroun en tant qu'Etat libre et indépendant, est membre de la Communauté Internationale et par ailleurs acteur des Relations Internationales. Ce double statut implique de fait que notre pays soit concerné au premier chef, par toutes les formes d'initiative de paix conduites sous le sceau de l'internationalisation des efforts de gestion et de règlement des conflits à travers le monde. A ce titre, la présence des contingents camerounais de maintien de la paix sur les champs de conflit africain répond à l'impératif du gouvernement, de manifester son appui et d'assurer sa contribution aux efforts multiples de la diplomatie internationale en faveur de l'extinction de nombreux foyers de tension qui minent le quotidien de l'Afrique. Autrement dit, notre pays exprime à travers ce canal, sa solidarité et son engagement au profit des initiatives de construction de la paix et de la sécurité internationale. Par ailleurs, l'autre motivation de l'intérêt manifeste du Cameroun pour la participation de ses troupes aux opérations de maintien de la paix réside dans le souci des hautes autorités gouvernementales, de réaffirmer sans cesse sur l'arène diplomatique internationale, leur adhésion sans réserve aux principes de la diplomatie de résolution pacifique des conflits. Cette option qui a le privilège d'accorder une place de choix au dialogue et à la négociation entre les belligérants permet de mieux appréhender la posture permanente qui a été celle de Yaoundé, tout au long du processus de règlement pacifique de la crise militaro-politique ayant opposé notre pays au Nigeria, au sujet du différend frontalier de la presqu'île de Bakassi. B. LES EFFETS LIES AU PHENOMENE DE REGIONALISATION DU MAINTIEN DE LA PAIX EN AFRIQUE.La décennie 1990, marquée par la chute du mur de Berlin, et la fin de la guerre froide a donné lieu à un reprofilage des engagements internationaux en vue du maintien ou de la restauration de la paix et la sécurité sur les terrains instables du continent. En effet, l'écroulement de la menace soviétique sur les espaces d'influence des puissances occidentales en Afrique est allé de paire avec la réduction drastique des interventions militaires occidentales. Ce changement s'est ainsi opéré en donnant lieu simultanément à une multiplication d'initiatives et résolutions visant une plus grande responsabilisation des Gouvernements et armées africaines dans la gestion des crises sur le Continent. De cette mutation contextuelle, qui a eu la particularité d'inviter ou même de « contraindre » l'Afrique à prendre conscience de ces obligations (face au vide créé par le retrait des interventions sécuritaire occidentales et devant l'accentuation du défi de la paix et de la sécurité), il en a résulté un renforcement des prérogatives et des actions des Organisations régionales et sous-régionales africaines dans la conduite des opérations de maintien de la paix, mettant prioritairement à contribution les armées africaines. C'est tout le sens des innovations profondes observées depuis près d'une décennie dans la restructuration et le renforcement des compétences de l'organisation panafricaine (UA), pour la gestion des questions de paix et de sécurité sur le continent. Le rôle majeur qui incombe désormais au Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA, qui adopte des résolutions et instruit des actions avec le soutien de l'ONU, témoigne de la responsabilité accrue qui est celle des Etats africains, qui sont individuellement interpellés à un engagement plus fort en faveur de l'appui aux initiatives politiques et militaires utiles à la préservation de la paix sur le continent. Cette logique de responsabilisation des africains a également présidé aux mutations profondes observées dans le fonctionnement des organisations sous-régionales, de plus en plus dynamiques dans la gestion des conflits23(*) ; au même titre qu'il a déterminé l'avènement des multiples programmes de renforcement des capacités des armées africaines dans la conduite des missions de paix24(*).
* 23 Il convient à cet égard de rappeler les rôles déterminants joués par les forces ouest africaines d'interposition dans les conflits de Sierra Léone, du Libéria,..., l'implication active des forces FOMAC et FOMUC d'Afrique Centrale dans le maintien de la paix en RCA etc... * 24 Programmes proposés par les Etats-Unis (African Crisis Response Initiative -ACRI- créé en 1996 et devenu en 2002 African Crisis Operations Training Assistance - ACOTA-), la France (avec le Renforcement des Capacités Africaine de Maintien de la Paix -RECAMP-), la Grande Bretagne, et autres programmes financés par l'UE, le Japon, le Canada... |
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