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Les répercutions de la crise financière internationale sur les pays émergents

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par Elie Chanson NJOUMENE
Economics School of Louvain (ESL) - Advanced Masters 2009
  

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A-1. Contexte international

Pendant quatre années consécutives précédent l'été 2007, l'économie mondiale était en pleine expansion, tirée par les économies émergentes. Ces dernières ont en effet enregistré une croissance moyenne de 7 % tandis que les économies avancées affichaient une croissance moyenne de 3% sur la même période. La progression du PIB mondial s'est alors établie à 5 % en moyenne par an.

Depuis août 2007, une crise du système bancaire et financier enregistrée d'abord aux Etats-Unis et ensuite en Europe a plongé l'économie mondiale dans une profonde récession. A travers un ensemble de mécanismes, cette crise dite des « subprimes » a affecté non seulement le secteur financier, mais aussi l'économie réelle. Elle s'est propagée dans la plupart des pays avancés et dans une série de pays émergents. Nous y reviendrons dans les prochaines sous-sections (A.2 et A.4) pour expliquer les mécanismes de déclenchement et de propagation de la crise.

Un an et demi après le choc, les pertes financières continuent de s'accumuler. Selon le FMI ((2008 a), P. 50), cette crise aurait déjà occasionné 945 milliards de dollars de pertes au secteur financier mondial, et il estime le montant total des pertes financières potentielles à environ 2.200 milliards de dollars1. D'autres manifestations observables de la crise ont été la dépréciation des actifs immobiliers, la faillite des institutions financières2, la perte de milliers

1 Ces estimations sont effectuées sur les secteurs public et privé et prennent en compte non seulement les créances affectées par la crise (subprime, Alt A, crédits à la consommation, prêts aux sociétés, crédits à effet de levier, etc.) mais aussi, celles détenues sous forme de titres adossés à des prêts hypothécaires (par exemple, les « Collateralized Debt Obligation » ou CDO).

2 Par exemple aux Etats-Unis, on dénombre 25 banques tombées en faillite en 2008 et 20 faillites déjà enregistrées entre janvier er mars 2009. Le chiffre de 25 faillites en 2008 est supérieur au nombre cumulé des faillites des cinq dernières années précédent 2008, ce qui pourrait s'expliquer par l'effet de la crise actuelle sur le secteur bancaire aux Etats-Unis.

d'emplois, le durcissement des conditions d'emprunt, etc. C'est ainsi que les risques pesant sur la stabilité financière internationale se sont intensifiés (FMI, (2009 b)).

En plus des pertes financières directement liées aux « subprimes », on assiste à un ralentissement de l'économie mondiale. En effet, l'économie mondiale a enregistré une croissance de 3,4% en 2008, contre 5,2 % en 2007, et devrait tomber à 0,5 % en 2009 (FMI, 2009 a). Dans les économies émergentes, la croissance devrait tomber à 3,3 % en 2009, contre 6,3 % en 2008, comme le montre la figure A.1.

Figure A. 1 : Croissance du PIB mondial et des PIB par groupes de pays (en % annuel)

Source : FMI (Janvier (2009 a))

Dans les pays d'Afrique sub-saharienne, la croissance devrait aussi fléchir considérablement et tomber à 3,5 % en 2009 contre 5,4 % en 2008 et 6,9 % en 2007 (FMI, (2009 a)). Cette chute de croissance ralentira ces économies qui connaissaient depuis 2000, des gains de croissance économique relativement élevés (GUILLAUMONT (2007) et COLLIER (2008)).

La conséquence sur le commerce mondial a été immédiate. Les volumes échangés sont en diminution depuis le début de la crise. En effet, leur croissance annuelle est passée de 7,2 % en 2007 à 4,1 % en 2008. Cette baisse devrait s'intensifier et atteindre -2,8 % en 2009 (FMI, (2009 a)). La chute brutale de la croissance et l'une de ses conséquences directes, le ralentissement des échanges mondiaux, ont aggravé la crise.

En bref, la crise des « subprimes » a fait chuter considérablement la croissance mondiale. Elle continue de secouer la plupart des économies avancées et se transmet progressivement aux économies émergentes. Une solution efficace, capable d'atténuer significativement ces effets à moyen terme est encore à trouver. Les perspectives de l'économie mondiale sont donc entourées d'une incertitude exceptionnellement élevée dans son ensemble.

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