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La maison d'initiation à  la faune et aux espaces naturels un acteur du développement local et du développement durable au Pays Basque

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par Emmanuel DE JOANTHO
Université de Valenciennes et du Hainaut Cambresis - Master2 Développement local et économie solidaire 2008
  

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4.3) Consolidation interne de postes en insertion

Nous avons pris le parti de considérer que cette pratique qui consiste à donner une chance à des candidats en transformant leur poste en insertion par un CDI à valeur de critère d'utilité sociétale. En effet, nous allons voir que pour deux situations concernant 2007 et 2008, l'insertion durable de ces deux candidats n'aurait probablement pas été possible au sein d'une collectivité ou bien d'une entreprise privée.

Premier exemple

En février 2007, la MIFEN recrute un salarié d'une soixantaine d'années dont les difficultés personnelles sont à l'origine d'une absence quasi totale d'expérience professionnelle. À l'heure où la majorité des travailleurs prennent une retraite bien méritée, celui-ci prend contact avec la MIFEN pour débuter sa carrière. Au vu des objectifs sociaux et environnementaux que poursuit la MIFEN, il se porte candidat à un poste en contrat d'avenir. L'employeur s'interroge un instant, sur cette candidature originale. Mais au regard des textes, ni l'age, ni l'absence de passé professionnel ne constituent des obstacles à l'obtention d'un Contrat d'Avenir. En revanche, sa condition d'allocataire du RMI et d'adulte handicapé le rendent prioritaire. La question des objectifs visés et de l'insertion professionnelle durable se pose aussi. Peut-on imaginer sérieusement que ce candidat qui aura entre 62 et 65 ans à sa sortie de la MIFEN puisse trouver du travail ? Comment défendre cette candidature auprès de la DDTEFP alors que les sorties positives sont insuffisantes ? En faisant le choix de recruter ce salarié, la MIFEN n'a aucunement renoncé à augmenter son taux de sortie positive. Néanmoins, il apparaît que sa volonté de lutter contre toutes formes d'exclusion ou de discrimination (car il eut été discriminatoire de ne pas recruter ce candidat pour une question d'age) prévaut sur son engagement contractuel avec l'Etat. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Or, plus d'un an après son intégration, M. G est bien intégré à la MIFEN. Il met ses qualités humaines et professionnelles au service de l'association, des encadrants mais aussi des personnes en insertion. La question de sa sortie vers l'emploi a été contournée par le biais d'un nouveau contrat de travail, cette fois-ci un Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi à temps plein, qui pourra éventuellement évoluer vers un CDI. Monsieur G a quitté le dispositif du RMI. Cette méthode de recrutement interne est un moyen de répondre efficacement à la demande de certains salariés aux compétences aussi réelles que leurs difficultés à trouver un emploi dans le secteur marchand. Un moyen de répondre partiellement à la demande de l'Etat car si le poste de M. G dépend encore partiellement des aides de l'Etat, il devra être totalement autofinancé dans un proche avenir.

Deuxième exemple

Cette situation, en lien avec la politique agricole, est un exemple d'appui indirect de la MIFEN aux collectivités. En 2006, un éleveur de 43 ans allocataire du RMI depuis quelques années a été orienté à la MIFEN. M.M. fait partie de ces petits agriculteurs dont l'exploitation ne répond plus aux normes européennes et dont la surface d'exploitation est inférieure au seuil de viabilité. Pour soigner son troupeau d'une cinquantaine de brebis, M. M se lève chaque jour de la semaine à 4H30 pour percevoir une misère. Il aurait pu vendre ses terres à maintes reprises car elles sont situées à proximité du centre bourg d'un petit village situé aux portes de Bayonne où le foncier a atteint des tarifs exorbitants. Mais il s'accroche à sa terre qui contient toutes ses racines.

Malgré d'importants savoir-faire, M. M ne parvient pas à trouver un emploi. Il est par ailleurs sans permis de conduire. La MIFEN décide alors de pérenniser son poste en décembre 2007. Six mois après cet engagement, Monsieur M. fait partie de l'équipe.

Cette décision lui a permis de poursuivre son activité d'éleveur tout en sortant du dispositif du RMI. Par ailleurs, cette solution permet de :

- contribuer au maintien d'une agriculture rurale traditionnelle aux portes de Bayonne, n'en déplaise aux promoteurs.

- pérenniser une activité de régulation par piégeage sélectif du ragondin en la confiant à M. M. Ce projet a en outre l'avantage de contribuer à la durabilité écologique du territoire par l'arrêt des campagnes d'empoisonnement chimique.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand