CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
À travers des indicateurs sociaux, économiques
et financiers, nous avons pu mettre en évidence les
éléments qui confèrent à la MIFEN son statut
d'acteur de l'économie solidaire. Le sens qu'elle prête à
son activité économique est lié à son ambition de
répondre à une triple préoccupation territoriale :
l'intégration socioprofessionnelle des personnes fragilisées, la
mise en oeuvre de chantiers environnementaux utiles au
« pays » et la participation au développement de
l'écocitoyenneté.
L'analyse des pratiques a révélé
l'existence de relations de proximité avec les donneurs d'ordre locaux,
donnant lieu à de véritables relations partenariales. Il en
résulte des fonctionnements particuliers, notamment lorsque les
règles du marché sont utilisées quand bien même
l'objet du marché est le fruit d'une collaboration étroite entre
la collectivité et la MIFEN.
L'analyse économique confirme la forte
dépendance de la MIFEN à l'égard des fonds publics et, en
particulier, de l'Etat et du Conseil Général du fait de son
statut d'ACI. Néanmoins, nous avons montré que d'une part, les
ressources provenant des collectivités et du marché
étaient conséquentes et croissantes, et que d'autre part, elles
étaient issues de multiples maîtres d'ouvrages et prestations. La
MIFEN doit tout mettre en oeuvre pour conserver cette situation,
spécialement à une période où l'Etat donne le
sentiment de vouloir réduire la liberté d'action des
associations. Pour cela elle ne doit pas hésiter à se questionner
sur la qualité des prestations sociales et techniques qu'elle propose en
associant à cette réflexion les différentes parties
prenantes. La période est d'autant plus propice que les
collectivités semblent en général plutôt satisfaites
des services rendus par la MIFEN. À quoi bon attendre les
difficultés pour se remettre en question ?
D'autres indicateurs ont permis d'aborder des thèmes
fondamentaux de l'économie solidaire comme la gouvernance ou la
démocratie internes. Si ces valeurs sont prises en compte dans la
gestion de la structure, il a néanmoins été noté
qu'elles mériteraient d'être renforcées. La mise en oeuvre
de chantiers expérimentaux comme l'Instance de Sécurité et
de Conditions de travail devrait faire progresser la structure dans ce sens.
L'élaboration d'un projet associatif destiné
à repréciser les valeurs de la MIFEN et les objectifs
généraux de la structure en matière de
développement durable et d'économie solidaire pourrait être
utile, à une période où la structure s'interroge sur son
avenir.
La première partie de ce mémoire devrait
permettre à minima d'approfondir, dans le cadre d'un projet collectif,
la réflexion prospective et les pistes qui y ont été
lancées.
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