1.7. ADAPTATIONS AUX FACTEURS
ECOLOGIQUES
Les individus, les populations et les communautés des
êtres vivants ne subissent pas de façon passive l'influence de
facteurs écologiques. Ils présentent à des degrés
variés une plasticité écologique leur permettant de
s'adapter aux fluctuations des facteurs limitant dans les milieux auxquels ils
sont inféodés. La variabilité des facteurs
écologiques implique l'aptitude pour chaque organisme de s'adapter. On
distingue alors trois types d'adaptations aux facteurs écologiques:
- L'acclimatation ou adaptation
physiologique
C'est une adaptation qui résulte de l'existence chez
les êtres vivants des mécanismes de régulation provoquant
de modifications métaboliques compensatrices qui permettent aux
êtres vivants de maintenir constantes et à une valeur optimale
leurs conditions internes face à un changement du milieu ambiant. Un
des exemples d'acclimatation tient à l'accoutumance à l'altitude
chez l'espèce humaine. Tout individu vivant en plaine a des
difficultés d'oxygénation au cours d'un effort physique lorsqu'il
arrive en montagne. Ces malaises disparaissent au bout d'une semaine environ
dans ce milieu suite à un accroissement du nombre des globules rouges
dans son organisme. En effet, en montagne il y a moins d'oxygène que
dans la plaine et il faut pour cela beaucoup plus de globules rouges.
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L'accommodation ou adaptation phénotypique
Certains êtres vivants, les plantes surtout, pour se
mettre en harmonie avec les conditions du milieu développent des
caractères non héréditaires. Ces caractères non
inscrits sur le matériel génétique (D.N.A.) sont
appelés modifications. Les individus ayant subi ces
modifications sont des accommodats. L'exemple de la sagittaire est
extraordinaire. Cette plante lorsqu'elle se développe en milieu
terrestre présente des feuilles rigides, de forme
lancéolée et aplatie ainsi qu'un système racinaire
puissant. Si elle croît en milieu aquatique entièrement
immergée, elle possède des feuilles allongées flexibles et
sans cuticule épaisse propre aux accommodats terrestres afin d'absorber
directement les sels minéraux dissous dans l'eau. Son système
racinaire est également réduit. A demi immergée, elle
présente simultanément 3 types de feuilles : les feuilles
propres aux milieux terrestre et aquatique et des feuilles de type
intermédiaire flottant à la surface de l'eau et ayant une limbe
aplatie et élargie. Curieusement, lorsqu'on cultive ces trois
accommodats sur un même milieu, ils présentent tous les
mêmes types de feuilles ! Cela montre que l'accommodation n'est pas
génotypique mais elle est plutôt phénotypique.
- Adaptation génotypique
C'est la forme d'adaptation la plus parfaite d'une
espèce aux conditions écologiques locales. Elle se
caractérise par l'acquisition génétique ou
héréditaire des modifications. Lorsque les graines de plusieurs
individus ayant subi une adaptation génotypique dans certains milieux
sont cultivées côte à côte, dans les mêmes
conditions, elles conservent intégralement les caractéristiques
physiologiques et morphologiques qu'elles présentent dans leurs milieux
d'origine. Les individus ayant subi des adaptations génotypiques ou
héréditaires sont appelés des écotypes.
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