C. Recommandations
Etant donné les limites qui entravent l'application du
processus RAP, il est important de souligner le rôle primordial de l'Etat
dans son application:
Augmenter le niveau de ressources de
santé
L'identification de la santé comme une priorité
du DSRP devrait se traduire par un maintien de la croissance des
dépenses gouvernementales allouées à la santé et en
particulier aux SSP ainsi qu'au renforcement des moyens institutionnels de
coordination et de surveillance des ressources financières de ce
secteur.
Afin d'assurer la stabilité du financement de la
santé, les gouvernements devraient aussi compter sur les instruments
qu'ils contrôlent le mieux, dont le budget de l'Etat et devraient
éventuellement diminuer leur dépendance vis à vis des
donateurs pour couvrir les frais de santé tel que les frais
récurrents. D'une part, parce que les appuis extérieurs sont
irréguliers, d'autre part par le fait que certains donateurs ont
adopté une position qui consiste à financer de plus en plus des
initiatives verticales au lieu de se concentrer sur les priorités du
système de santé dans sa globalité.
Développement de l'information en
santé
Il est impératif que les gouvernements fassent un
effort pour développer le système d'information sanitaire pour
mieux renseigner sur les besoins de la population. Ceci permettrait de mieux
orienter les ressources vers ceux qui en ont le plus besoin.
En outre, afin de s'assurer que les pauvres
bénéficieront des services de santé, les programmes de
santé devraient incorporer la dimension d'équité dans
leurs phases dès leur conception. Ainsi, le volet suivi et
évaluation permettraient de déterminer la proportion des
bénéfices atteignant les groupes économiques les plus
pauvres afin de conclure que le programme en question est favorable aux
pauvres. Pour cela, il faut que les responsables sanitaires s'assurent que les
enquête EDS atteignent réellement les pauvres.
Renforcer son rôle de régulateur en
établissement des règles du jeu.
Le partenariat public privé exige des efforts de la
part des gouvernements pour une réglementation adéquate du
secteur privé notamment en ce qui concerne les contributions
individuelles ainsi que le respect des règles de concurrence. L'Etat
devrait donc assumer plus fortement son rôle de régulateur. Ainsi,
les pays ayant une capacité très limitée à faire
observer les règlements, une réglementation peut être
appliquée notamment en fournissant aux prestataires l'information
sanitaire, ou en collaborant avec les prestataires commerciaux et informels
(guérisseurs traditionnels, vendeurs de médicaments ambulants)
pour améliorer les pratiques sur la distribution des médicaments
et de traitements.
Renforcer la capacité des mutuelles de
santé.
Pour lever la barrière financière d'accès
aux soins des pauvres, supprimer le REC ne semble pas la solution
adéquate car elle contribue à l'amélioration de la
qualité des soins. Il a même été
démontré que le REC pouvait avoir un impact positif sur la
capacité effective des plus pauvres à accéder aux services
de santé de qualité quand son introduction s'accompagne des
stratégies (Audibert et Mathonnat, 2000).
Dans le contexte où le secteur informel
prédomine, la solution adéquate serait de mettre en place des
programmes d'appui aux mutuelles de santé. Par exemple, pour permettre
aux plus pauvres de devenir membres des MS, l'Etat devrait faire des contrats
avec ces derniers par des transferts de subventions aux districts. Ainsi, ces
derniers seraient en mesure d'allouer un budget pour la prise en charge des
indigents à travers les mutuelles de santé. Ces subventions
devraient permettre le paiement des primes d'assurance des familles les plus
pauvres habitant les milieux ruraux et contribuent à réduire les
coûts administratifs liés aux transactions de gestion des
indigents.
Renforcer la décentralisation
Les Etats devraient renforcer leur engagement dans ce
processus par un engagement financier. Sous cet angle, les disparités
régionales devraient être corrigées par la mise en place
des fonds de péréquations.
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