Chapitre 04 :
Technologies du
colza.
4-1. Composition des graines du colza :
Le produit le plus connu du Colza est évidemment
l'huile. L'extrait de ses graines constitue les principales matières
grasses d'origine végétale, consommées dans le monde.
En outre, une fois extraite il en résulte des
résidus qui sont les tourteaux connaissant un regain
d'intérêt, notamment pour l'alimentation des animaux
monogastriques, grâce à l'amélioration de leur
qualité et leur richesse en protéine (Anonyme 1981).
Le Colza contient environ 36 à 40% d'huile et une
quantité de protéine qui est égale à 30%.L'huile du
Colza est formée d'acides saturés et insaturés.
Source: Oïl World 2004
Figure 06 : Composition de la graine du colza.
4-2. Qualité des graines :
D'après SOLTNER, (1999) la conservation du graines de
colza se fait à la ferme en cellules, il est différent de celle
des céréales, l'humidité des graines en équilibre
avec celle de l'air est de 9%, pas trop humide, pour éviter
l'altération de l'huile dans deux cas.
Pour les bonnes règles conservation de la graine de colza,
il faut
v' Récolter des graines saines.
v' Eliminer les impuretés au nettoyeur-séparateur
(les impuretés sont plus humides et créent des foyers
d'échauffement)
v' Refroidir progressivement les graines dans les cellules de
stockage par «dose de ventilation» pour ramener les graines à
10°C à l'entrée de l'hiver (ou moins si c'est possible). En
général trois doses de ventilation suffisent à la
récolte, en septembre, en novembre (éventuellement une
quatrième dose en décembre ou janvier) ne pas
ventiler si la température de l'air extérieur dépasse de
plus de 7°C celle de la graine de colza (risque de condensation).
1' Contrôler régulièrement la
température de la masse pour détecter tout début
d'échauffement.
1' Utiliser des ventilateurs plus puissants que pour le
blé ou réduire la hauteur de chargement des cellules si
l'installation a été réalisée pour le blé
(ANONYME, 2004).
5-3. Qualité d'huile:
D'importants efforts sont consentis par l'interprofession
oléagineuse afin de relancer la consommation de l'huile de colza, les
recherches portent essentiellement sur le rôle joué par l'acide
linoléique présent dans l'huile au taux de 7 à 9 %.
Sur l'aspect utilisation d'huile de colza à cuisson,
les recherches sont menées dans le but de mieux cerner le rôle de
l'acide linoléique dans la détermination des odeurs,
jugées désagréables, dégagées par les huiles
chauffées et de préserver l'intérêt de la
sélection de colza à basse teneur en acide linoléique.
Sur l'aspect valeur nutritionnelle de l'huile de colza, des
recherches réalisées par plusieurs équipes
médicales montrent l'importance d'un apport suffisant en acide
linoléique dans l'alimentation et l'intérêt a cet
égard, de l'huile de colza (Evrard, 1988).
4-4. Qualité de tourteau :
La faible teneur énergétique de tourteaux de colza,
limite son taux d'incorporation dans la plus part des formules.
La pellicule est constituée des téguments riches
en cellulose et pauvres en huiles et en protéines. Le problème de
la faible valeur énergétique du tourteau : le
dépelliculage des graines en huilerie (Boyeldieu,
1991).
4-5. Relation entre la couleur des graines, la teneur en
huile, en protéines et en cellulose:
Après déshuilage de la graine, le tourteau
obtenu est valorisable en alimentation animale grâce à sa teneur
élevée en protéines dont la composition en acides
aminés est assez bien équilibrée. Mais l'utilisation plus
large de ce tourteau a nécessité un certain nombre de travaux de
sélection. En effet, I' incorporation du tourteau de colza dans la
ration des
monogastriques (poulet) se heurtait a la présence des
composes soufrés (glucosinoIates) et a une teneur élevée
en cellulose.
La teneur en cellulose peut être abaissée par
dépelliculage de la graine.
La solution génétique à ce
problème consisterait à transférer dans le colza le
caractère graine jaune qui existe chez d'autres espèces (B.
campesiris, B. juncea, B carinata) Ce caractère graine jaune
s'accompagne d'une augmentation de la teneur en huile et en protéines
(tableau 07).
Tableau 07 : Effet de la couleur du colza sur la
teneur en huile protéines et cellulose.
Couleur de la graine
|
Huile (% de la graine)
|
Protéines (%
du tourteau)
|
Cellulose (% du tourteau)
|
Brune
|
39,9
|
39,3
|
13,7
|
Jaune brune
|
42,2
|
41,0
|
11,5
|
Jaune
|
44,5
|
42,1
|
8,9
|
Source: Downey et Bell (1990)
4-6. Technologie d'obtention d'huile de colza : 4-6-1.
L'obtention de l'huile dite brute:
Pour l'obtenir des produits de qualité, il est
nécessaire de faire subir aux graines une série
d'opérations avant de les envoyés aux presses pour l'extraction
certaines de ces opérations servent d'assurer la stabilité de la
graine lors de stockage et de traitements tels que le nettoyage ou
séchage, et d'autre comme le dépélliculage, cuisson et
aplatissage sont nécessaires à fin de faciliter l'obtention des
huiles.
4-6-1-1. Nettoyage :
Il a un rôle d'augmenter la sécurité des
opérations ultérieures et de garantir la qualité des
produits obtenus.
4-6-1-2. Séchage :
L'humidité ne doit pas dépasser 9 % pour
facilité le décorticage et le broyage. Cette opération est
réalisée dans des séchoirs verticaux ou rotatifs.
4-6-1-3. Décorticage :
Il possède les avantages suivants
v' Amélioration de la teneur en protéine des
tourteaux et réduction de la cellulose.
v' La qualité de l'huile brute est meilleure avec moins
de cires, ce qui est important pour le rendement global de l'industrie et le
coût du raffinage (RUKENSTEIN, 1981).
4-6-2. Extraction des huiles du colza :
Selon DENIS, (1972) la fabrication d'huile de table à
partir de colza passe par trois phases:
v' Trituration. 1' Extraction. 1' Raffinage.
4-6-2-1. Trituration:
Les principales étapes de triturations sont les suites:
> dépulliculage :
C'est une opération introduite il y a quelques
années et qui par suite de la séparation des pellicules.
> L'aplatissage :
Il s'obtient en faisant passer (ou les amendes) entres deux
rouleaux écartés de 0.3 mm. La graine aplatie permet un meilleur
rendement de l'opération ultérieure.
> La cuisson :
Pour facilité l'extraction des huiles, elle se
réalise aux environs de 80°C puis est suivie d'un séchage
à 90°C pour obtenir des flacons à 4 % d'humidité.
> La pression :
Se fait dans des presses continsses à vis, l'huile
s'écoule et les écailles de presse obtenues titrent encore 12
à 15 % d'huile (KLEIN, J-M., 1981).
4-6-2-2. L'extraction :
D'après VERNIN, (1970) l'extraction consiste à
laver les écailles de presse ou tourteaux à solvant l'hexane ce
qui abaisse sa teneur entre 1.5 et 3% d'huile, ce tourteau et alors
appelés «déshuile «.
Il existe deux étapes d'extraction : >
Extraction par pression :
Elle s'effectue dans des presses à vis permettant de
séparer d'une part l'huile et d'autre part l'huile et d'autre part un
résidu solide ou tourteau encore appelé «expeller».
> Extraction par solvant :
Le tourteau gras contient encore de 10 à 25 % d'huile.
Pour récupérer cette l'huile et avoir un tourteau aussi bien des
huiles que possible, l'extraction se fait par solvant volatil
«hexane».
4-6-2-3. Raffinage :
Il comprend les étapes suivantes: >
Démucilagination :
Ce traitement à pour but d'éliminer les
mucilages, qui sont des matières colloïdales tels que les
phospholipides, glycolipides, il permet aussi l'élimination de
composants mineurs de l'huile tels que les sucres, protéines et quelque
matière colorantes (LEIBOVITZ, 1981).
> Neutralisation:
Elle permet d'éliminer les acides gras libres,
responsables de l'acidité de l'huile pour la réduire
jusqu'à 0.05 à 0.26 °k, elle se fait au moyen des bases
comme la soude par voie chimique ou par voie physique par la vapeur sous vide
(DENIS, 1988).
> Décoloration :
Elle élimine les pigments colorés chlorophylles et
les caroténoïdes diminuant ainsi l'intensité de la couleur
d'huile (HADJ SADOK, 2004).
> Désodorisation :
Elle améliore la qualité organoleptique des
huiles et leur stabilité à l'oxydation et se fait par la vapeur
d'eau sèche et sous vide à des températures
élevées T° = 180 °C à 230 °C (FAUR,
1989).
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