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Etude du comportement de trois variétés de colza (brassica napus) dans les conditions du Haut Cheliff

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par Ismail Guettaa
Centre universitaire de Khemis-Miliana  - Ingénieur d'état en Agronomie spécialité Phytotechnie  2010
  

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Chapitre 03 :

Conduite culturale.

3-1. Place dans la rotation:

Le colza est une bonne tête de rotation pour quatre raisons :

v' Une récolte précoce : le colza libère le sol suffisamment tôt pour favoriser les travaux d'implantation des céréales. Dans la plupart des régions il permet de mieux étaler les temps de travaux sur l'exploitation.

v' De fortes restitutions minérales : ils restituent au sol après récolte (par quintal de graines), 9Kg de potasse/Ha, 1.1Kg d'acide phosphorique/Ha et 3.5Kg d'Azote/Ha, une partie de l'azote servira à l'alimentation de la culture suivante.

v' Apport important de matière organique : avec 8 à 10 tonnes de matières sèches restituées au sol après récolte, correspondant à 1600 à 1800 Kg d'Humus/Ha, il tend à rééquilibrer le bilan humique du sol.

v' Coupure dans le cycle des pailles : dans une rotation exclusivement céréalière, le Colza améliore la structure du sol, interrompe le cycle de maladie (fusariose...), et facilite la lutte contre les mauvaises herbes. Dans les autres types de situation, il permet d'allonger la durée de la rotation (exemple : Betterave, Blé, Colza, Blé, Orge ou Mais, Blé, Colza, Blé) (Boyeldieu., 1994).

3-2. Préparation du sol: 3-2-1. Travail conventionnel:

Une préparation du sol réussie favorise la qualité de la levée (rapidité et régularité) et donc indirectement le peuplement, la qualité de l'enracinement (profondeur et répartition des racines) et donc l'alimentation en eau et en éléments minéraux.

Il n'existe pas de préparation type. Il faut rechercher les matériels les mieux adaptés aux conditions de sol et de climat pour obtenir le profil cultural souhaité (figure.05).

Le déchaumage favorise la levée des mauvaises herbes.

Pour être utile et réalisable, il doit se faire le plus tôt possible après la récolte de la céréale une fois les pailles enlevées ou broyées.

Un travail profond précoce peut remplacer dans certaines situations le déchaumage lorsque le délai disponible est réduit entre la récolte de la céréale et le semis du colza et qu'il est impossible d'assurer la levée des repousses.

Source : Technique agricole.

Figure 05 : Profile du sol recherché pour la culture du colza.

Lorsque les conditions sèches de l'été avec un sol nu (pas de couverture végétale) et le type du sol (argile lourde) ne permettent pas ensuite de faire une préparation suffisamment émiettée. Dans ce cas, la reprise du travail profond doit être immédiate.

Dans tous les cas, le sol sera refermé rapidement par un roulage ou une reprise avec un appareil à dents ou à disques pour éviter qu'il ne se dessèche et favoriser la levée des adventices.

Le travail profond peut être réalisé avec la charrue ou le chisel à dents rigides.

La charrue permet de bien incorporer les débris végétaux et les repousses (bien régler les rasettes) et limite par la suite le salissemens des terres. Elle est particulièrement bien adaptée aux terres peu argileuses.

En conditions sèches, la charrue doit être immédiatement suivie d'un ou deux passages de croskill.

Réserver le chisel pour les conditions sèches 3-2-2. Travail réduit et semis direct:

Dans les systèmes de travail réduit et de semis direct, le colza peut donner de bons résultats à condition que le semoir puisse placer les graines sous les résidus et bien en contact avec le sol. Les roues plombeuses ont pour fonction de placer fermement la graine au fond de la raie, ce qui permet une meilleure maîtrise de la profondeur de semis et du contact entre la graine et le sol. Le succès d'une mise en terre par semis direct ou avec travail réduit du sol dépend en grande partie de la gestion des résidus de la récolte de l'année précédente. Si les résidus de culture (paille et balle) ne sont pas étalés uniformément, le semoir ne peut pas bien placer les semences, et les plantules lèvent difficilement à travers la couche de résidus. Les résidus mal

étalés constituent aussi un habitat idéal pour les limaces. Il n'est pas recommandé de semer le colza par semis direct dans des résidus de céréales à cause des risques de destruction du peuplement par les limaces. (Anonyme 2009).

3-3. Le semis: 3-3-1. Période :

L'objectif est d'obtenir des jeunes plantes suffisamment développées à l'entrée de l'hiver. Pour cela, la rosette doit atteindre:

1' 8 feuilles vraies.

1' un pivot (racine principale) long de 15 centimètres, au moins. 1' un diamètre au collet de 8 mm.

Pour que le colza soit assez fort, il faut semer d'autant plus tôt que l'hiver arrive plus précocement.

3-3-2. Dose:

Le peuplement du colza peut varier dans des proportions importantes (de 20 à 80 pieds/m2) sans trop de conséquences sur le rendement, à condition que chaque plante ait atteint son stade optimal de développement a l'entrée de l'hiver.

Mieux vaut avoir un peuplement trop faible que trop fort. Si la densité du colza est très forte :

1' Avant l'hiver le développement de chaque plante sera moins important et moins rapide, et la compétition entre plante provoquera une élongation prématurée de la tige qui rendra le colza plus sensible au gel.

1' La compétition entre les plantes sera plus importante, l'enracinement plus faible, et donc les possibilités d'exploitation des éléments minéraux et de l'eau du sol au printemps seront diminués.

La dose de semence dépend de la faculté germinative (85 % au minimum), des pertes à la levée et du poids de 1000 graines qui se situ le plus souvent entre 3,8 à 4,5 g et aussi au nature du sol et les conditions de culture.

3-3-3. Exécution du semis:

L'écartement des lignes de semis peut être de 17 à 35 centimètres et parfois plus. Ce dernier permet parfois de réaliser un binage de la culture.

La profondeur de semis doit toujours être faible, étant donnée la faible dimension de la graine.

Sans tenir compte des mottes superficielles, la profondeur du semis doit être de 2 cm, quelles que soient les conditions climatiques en sol battant Sur les autres types de sol il peut être utile de semer plus profond (3 à 4 cm au maximum) en conditions sèches.

3-4. Fertilisation:

Raisonnez la fumure de colza en fonction :

v' Des besoins de la culture tout au long du cycle.

v' Le type de sol et sa richesse en éléments minéraux.

Aussi réalisez régulièrement des analyses du sol. Elles permettent des économies de fertilisation de fond importants (Anonyme, 1992).

3-4-1. Fertilisation azoté :

Les besoins du colza sont très importants de la reprise de végétation au début de la floraison. La forme d'azote la plut utilisée est la forme solide ammoniacale (l'urée) ou nitrique (nitrate de chaux). Les formulations liquides sont aussi utilisées (s'équiper de jets filets), mais faire attention aux risques de brûlures sur végétation humide et par températures froides, un apport est obligatoire au stade C1

L'azote doit être apporté juste avant la reprise de végétation (stade C1), entre fin janvier et début mars selon les régions. (Anonyme 1994).

3-4-1-1. Effet de la fertilisation azotée sur le rendement et teneur en huile du colza :

La teneur en huile pour le colza est dépendante de la variété mais aussi et de la manière plus importante de la fertilisation azotée, les systèmes de production avec des niveau d'azote faible permette d'atteindre des teneurs en huile de l'ordre de 45% le Tableau 03 donne un exemple de ce que l'on peut observer dans un essai de conduite de culture du colza, cette augmentation de la teneur en huile s'accompagne avec une diminution des teneurs en protéines des tourteaux, il est souhaitable de n'es pas descendre en dessous de 37% de protéines dans le tourteau sec.

Tableau 03 : Effet de la dose d'azote sur teneur en huile du colza.

Dose d'azote (U/ha)

Teneur en huile (%)

Rendement Qx/ha

240(+ 60 au semis)

43

47

200

44

44

120

46

38

Source: D'après CETIOM ; Indre 1992 Moyenne de 5 variétés

3-4-2. Fertilisation phospho-potassique :

v' L'acide phosphorique : Cet élément est peu mobile dans le sol. le niveau de réserve en P2O5 doit être important pour que la plante soit alimentée correctement.

v' La potasse: La dose de potasse à épandre dépend de la richesse du sol en cet élément. Les besoins instantanés du colza en pleine période de croissance au printemps sont très élevés (10 à 15 kg/ha/jour), le stock de potasse disponible doit donc être important.

Le tableau 04 présente des valeurs approximatives en ce qui concerne les doses des engrais phospho-potassiques en nombre d'unité pour un objectif du rendement de 35 Qx/ha :

Tableau 04 : Les doses de phosphore et potasse de Colza d'hiver pour un rendement de 35 Q/ha.

Phosphore : dose de P2O5

Teneur de
sol

Si apport
d'engrais au
cours de
dernières
années

Si apport
d'engrais plus
ancien

Observation

Riche

60 U/ha

80U/Ha

Sur les sols riches
en calcaire (PH=7.5)
apporter le
phosphore sous
forme de super
phosphore

Peu pourvu

80U/Ha

130U/Ha

Apporter le
phosphore de
préférence avant le
semis.

Potasse : dose K2O à apporter

Riche

50U/Ha

55U/Ha

Si les pailles de la
céréale sont
enfouies, prendre la
dose la plus faible.

Peu pourvu

65U/Ha

80U/Ha

Source : CETIOM, (2002.)

4-3-3. Fertilisation soufrée :

Le colza est une culture exigeante en soufre.

Tableau 05 : Besoins du colza en soufre pour un objectif du rendement de 30Q/ha

Les besoins en soufre pour un objectif du rendement estimé de 30 Q/ha

Phase de végétation

kg absorbé par ha en
SO3

Pourcentage de la
totale

Levée-rosette

12

10

Reprise-fin floraison

138

70

Fin floraison-maturité

37

20

Totale

187

100

Source: CETIOM

Le risque de voir apparaître des carences en soufre dépend des sols et des conditions climatiques.

Situations ou les carences en soufre sont toujours à craindre :

v' sols mal pourvus en soufre (sables, sols acides, asphyxiants, superficiels. Filtrants)

v' assolements où on n'apporte jamais de soufre.

v' Enracinements faibles.

Dans ces cas, l'apport de sulfates doit être systématique après la reprise de végétation (entre les stades et D2).

Des conditions climatiques particulières peuvent entraîner des carences en soufre en fin d'hiver et au printemps, les réserves en sulfates du sol peuvent être réduites provisoirement, même dans les terres bien pourvues en soufre, en raison dé conditions climatiques particulières.

Cas rarement remarqué chez nous vu a nos conditions climatiques semis aride.

v' Dans un premier temps, l'élévation de la température a entraîné une

reprise de végétation, créant ainsi des besoins importants en soufre.
v' Dans un second temps, à la chute des températures provoque un

blocage (réorganisation) et des pluies excessives le lessivage des

sulfates.

Les besoins du colza étant supérieurs aux quantités de sulfates assimilables dans le sol, on a alors une carence en soufre. Elle peut être passagère, mai ses effets sont définitifs.

Ce phénomène peut se répéter à plusieurs reprises su cours du printemps.

Les risques de carences en soufre seront d'autant plus élevés que les pluies hivernales auront été plus importantes.

4-4. Entretien de culture:

Les travaux d'entretien de la culture du Colza ont pour but de lutter contre les mauvaises herbes qui causent un sérieux problème pour la culture ainsi que pour améliorer les conditions de milieu dans lequel se développe notre culture:

Ces travaux comme la majorité de toutes autres cultures pouvant être résumés comme suite:

4-4-1. Binage :

Se fait essentiellement pour réduire les adventices ainsi que pour aériez le sol, pour le colza le binage se réalise en stade 4 à 6 feuilles pour faire ameublir le sol (en cas des sols lourds), il se fait a l'aide d'une bineuse.

4-4-2. Désherbage :

Généralement il est conseillé de faire au moins deux à trois faux semis pour réduire au maximum le stock des grains des mauvaises herbes au niveau du sol.

Il est strictement indispensable d'éliminer toutes les adventices (surtout les céréales « cas de précédent » vu quelles développent plus rapidement que le colza donc former un obstacle empêchant le passage de la lumière) le plus tôt possible pour ne pas gêner les jeunes plants du colza (compétition sur la lumière d'une part et de la nutrition hydrique et minérale).

Le contrôle des 4 ou 5 principales mauvaises herbes les plus gênantes est suffisant pour ne pas pénaliser le rendement.

> Remarque :

Actuellement la majorité des variétés du colza cultivée appartient au group roundop ready dit colza roundop ce dernier est un OGM amélioré et sélectionné par sa résistance vis-à-vis un herbicide total c'est le rendoup fabriqué sur la base de gluphosate ce qui simplifier le désherbage de

manière considérable seulement que l'utilisation fréquente de cet herbicide présente des risques sur l'environnement et sur la santé humaine.

4-4-3. Irrigation:

L'irrigation a pour but de compléter par l'apport les besoins du colza en cas d'absence des pluies dans certains moments sensibles :

v' A l'automne : une sécurité pour la réussite de semis, en conditions sèches, un apport d'eau de 20mm juste avant ou juste après le semis assure une levée rapide et homogène par la suite d'un apport et rarement nécessaire, sauf en cas d'automne sec, provoquant un arrêt de croissance des plantules. Un apport de 30mm alors être envisagé.

v' Au printemps : déceler le déficit en eau le plus précocement possible. Tout déficit hydrique pendant la période sensible de F1 à G4 (de la floraison jusqu'aux premières siliques bosselées) peut entraîner des pertes de rendement (jusqu'à 20%) et affecter la teneur en huiles.

Dans ces conditions, la réponse à l'eau est en moyenne de 3.7 Qx/ha pour 60mm apportés (Essais CETIOM 1987/1991).

Le Tableau 06 indiquant les besoins du colza en eau dans les différents stades :

Tableau 06 : La consommation en eau du Colza aux différents stades de son développement (mm)

Stades de
développement

Consommation d'eau
minimum (mm)

Consommation d'eau
maximum (mm)

Du semis de la reprise

95

130

De la reprise au début
de floraison

55

75

Pendant la floraison

80

100

Dans la fin de la
floraison à la maturité

170

290

Source : anonyme (1992)

4-4-4. Régulateurs de croissance :

> Applications en automne : l'objectif est de ralentir la croissance automnale et de prévenir ainsi une élongation trop importante du colza avant l'hiver, notamment dans les situations à risques telles que :

v' peuplements trop forts,

1' reliquats d'azote excessifs,

1' semis précoces,

1' conditions climatiques favorables à une forte croissance des plantes.

> Applications au printemps : un régulateur de croissance permet de prévenir les risques de verse précoce. L'application du régulateur est à raisonner en fonction du risque de verse. (CETIOM 2009)

Exemple : Horizon EW (2) dont la matière active est tébuconazole. 4-5. Récolte :

La maturité physiologique du colza a lieu lorsque la graine est à 35 % d'humidité environ. Les normes de commercialisation sont à 9%. Dans la pratique, on récolte entre 9 et 15%. Au-dessus de 20 %, il se produit des pertes au raffinage. Afin d'éviter l'égrenage, on andaine le colza en région venteuse ou exposée aux orages. On a ainsi une meilleure homogénéité de la maturation. En toute région, pour éviter les pertes, la moissonneuse-batteuse doit être équipée d'une barre de coupe verticale sur le diviseur intérieur. (Anonyme 2009)

4-6. Conservation:

Les conditions de stockage du colza sont différentes de celles des céréales même si les installations sont identiques.

L'humidité des graines doit se situer autour de 8 % ce qui correspond à une humidité relative de l'air de 70 %, qui limite le développement de microorganismes. Trop sèches, en dessous de 6-7 %, les graines peuvent se casser lors des manutentions au-delà de 9 %, il y a des risques d'échauffement et d'altération de l'hue des granes. CETIOM (2002)

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote