Chapitre 02 :
Étude de la plante.
2-1. Etude systématique :
Le colza appartient à la famille des crucifères
ou récemment (brassicaceae) genre Brassica. Genre dans lequel on trouve
de très nombreuses espèces potagères .Les plantes
constituant ce genre sont des plantes herbacées annuelles dont les
fleurs groupées en grappes sont terminales. Les fruits sont des siliques
(Fruit sec semblable à la gousse à la différence qu'elle
comporte une fausse cloison à laquelle sont fixées les
graines).
Le colza (Brassica napus) résulte de l'hybridation d'un
chou (Brassica Oleracea) et d'un navet (Brassica Campestris).
Brassica Oleracea X Brassica Campestris
2n = 18 2n = 20
Brassica napus 2n = 38
Le colza est un amphidiploïde naturel (Plante
résultant du dédoublement du nombre de chromosomes d'un hybride
F1 interspécifique), la création d'un colza synthétique a
été réalisée à partir de ces espèces
(chou et navette) par divers auteurs.
> Classification:
Règne : Végétal.
Embranchement : Spermaphytes. Sous embranchement : Angiospermes.
Classe : Dicotylédones.
Ordre : Capparales.
Famille : Brassicaceae.
Genre : Brassica.
Espèce : Brassica napus.
2-2. Origine et dénomination du Colza: 2-2-1.
Origine :
Le chou (Bsassica oleraces) existe à l'état
sauvage dans la zone maritime de l'Europe Occidentale et Méridionale,
alors que la navette (Brassica campestris) couvre une aire beaucoup plus grande
de l'Europe Occidentale à Asie Orientale.
Le colza aurait donc pour origine le Sud-ouest de l'Europe, mais
il a pu également se former en Asie Orientale. (GNIS 2009).
2-2-2. Principales Dénomination: Latin :
Brassica napus.
Néerlandais :
Koolzaad
Français : Colza
Allemand : kohlsaatöl
Englais :
1' Canada/USA : Canola
1' Grande Bretagne : Rape seed
Source: GNIS (2009)
Figure 03 : Relation entre les espèces de
genre brassica. 2-3. Etude morphologique :
2-3-1. Appareil végétatif :
L'appareil végétatif du colza, comme toute les
plantes, se compose de deux systèmes, aériens et racinaires.
> Système racinaire :
s'accroît très rapidement, formant un pivot qui va
devenir profond et épais, où la plantule accumule des
réserves sur toute sa longueur, le pivot émet des racines
secondaires nombreuses BOYELLDIEU, (1991).
> Système aérien : elle se
forme d'une tige rameuse et feuilles glabres. Les feuilles inférieures
sont pétiolées et découpées, les supérieures
sont lancéolées et entières. BOYELDIEU, (1991).
2-3-2. Appareil reproducteur :
Chaque ramification de la tige porte une inflorescence,
formant une grappe simple à croissance indéfinie (BOYELDIEU,
1991) s'appelle boutons floraux (GANDE et JUSSIAUX M., 1980), qui portent des
fleurs de couleur jaune vif foncé à blanc crème (SOLTNER,
1986).
La fleur du colza est hermaphrodite, la fécondation est
autogame, en moyenne, on observe 2/3 d'autofécondation (70 %), et 1/3 de
fécondation croisée (30 %) (BENSID, 1984).
La fleur est composée par:
v' Un calice à 4 sépales libres de couleur
verte.
1' Une corolle à 4 pétales libres de couleur
jaune.
v' les organes de reproduction comprennent 6 étamines,
quatre sont longues avec des anthères situées au dessus du
stigmate, favorise l'autopollinisation.
1' Un pistil qui se situe au centre de la fleur à
ovaire libre contenant deux carpelles à placentation pariétale,
surmonté d'un style comportant un stigmate discoïde (BOYELDIEU,
1991).
v' La fleur présente aussi 4 nectaires situés
à la base des étamines très accessibles aux insectes
(petites masse jaunâtres) (RENARD et al, 1992).
Figure 04 : Anatomie florale du colza.
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2-3-3. Les fruits:
Après la floraison, chaque fleur donne une silique
à valvée convexe de 5 à 10 cm de long, qui sont
déhiscents à la maturité, chaque silique contient environ
20 petites graines exalbuminées, (2 à 2.5 mm de diamètre)
ayant une teneur en huile variable selon les variétés (BOYELDIEU,
1991).
La graine du colza se détachant de ses siliques
après le battage. La structure de la graine se compose essentiellement
de :
1' crête radiculaire. 1' tégument.
1' deux cotylédons. 1' l'embryon.
2-4. développement et croissance du colza : 2-4-1.
phase végétative :
Semé en automne, le colza d'hiver étale d'abord
au-dessus du sol ses deux cotylédons (germination
épigée), puis développe une vingtaine de feuilles
formant avant l'hiver, une rosette. Au début de l'hiver, la plante
possède une tige de 2 à 3 cm, ou de 10 à 20 cm, selon les
conditions écologiques ou variétales. Parallèlement
à la formation de cette rosette de feuilles, le système
radiculaire se développe en pivot et la plante y accumule les
réserves qui seront utilisées au moment de la montée, de
la ramification des tiges et de la maturation. CETIOM, (2005)
2-4-2. Phase reproductrice :
A la fin de l'hiver débute la montée :
l'inflorescence s'ébauche au sommet de la tige, et parallèlement
commence l'élongation des entre-noeuds supérieurs. La floraison
débute bien avant que la tige n'ait atteint sa taille définitive,
la ramification de la tige se produit alors que la montée et la
floraison se poursuivent. Très échelonnée, la floraison
dure de 4 à 6 semaines à l'échelle de la plante, elle est
à autogamie prépondérante (70% en moyenne). CETIOM,
(2005)
2-4-3. Phase maturation:
La formation du fruit est assez rapide. La maturité des
graines est acquise en 6 à 7 semaines après la
fécondation. A maturité, le moindre choc peut provoquer la
déhiscence de la silique et la chute des graines. CETIOM, (2005)
Il existe deux principaux types de colza :
> Colza d'hiver : à phase rosette
longue, qui demande pour accomplir son cycle végétatif une
période hivernale vernalisante (< 7°C pendant au moins 40
jours), puis une photopériode longue, il possède une certaine
résistance au froid.
Ce type du colza prend la durée de cycle varie entre 250
et 300 jours avec une somme de température de 1700 à 1800 C°
(BOYELDIEU ,1991).
Le colza d'hiver est caractérisé par sa
résistance à des degrés de froid de moins de (-20
C°) (SOLTNER, 1999).
> Colza de printemps : à phase
rosette très courte, qui ne nécessite aucune phase vernalisante,
mais requiert des jours longs, il est sensible au froid
A l'automne, les organes racinaires (pivot + racines
secondaires) représentent 50% de la biomasse totale. Lors de la phase
printanière, l'accumulation de matière sèche est
essentiellement le fait de l'accroissement des tiges et des ramifications, ceci
jusqu'au stade G4 (voir annexes). Au-delà, seules les siliques
concourent à l'augmentation de la matière sèche.
Le colza de printemps prend la durée pendant le cycle
de développement entre 120 à 150 jours, pour une somme de
température de 1200 à 1400 C° pour accomplir son cycle
(BOYELDIEU, 1991).
2-5. Les ennemis du colza : 2-5-1. Les
maladies:
> Phoma :
Le phoma est une maladie cryptogamique causé par le un
champignon dit Leptosphaeria maculans. Les
dégâts de cette maladie sont majeurs : 10 à 15
quintaux/ha.
Symptômes :
1' Sur Feuilles et cotylédons : Ces
taches mesurent 2 à 3mm sur les
cotylédons et peuvent mesurer jusqu'à 15 mm sur les
feuilles.
1' Sur tiges : les macules sont plus ovales et
bordées de noir. ACTA
(2009).
> Sclérotinia :
C'est une maladie cryptogamique causée par un champignon
nommé Sclerotinia sclerotiorum. La
nuisibilité est de 10 à 15quintaux/ha.
Symptômes :
1' Sur feuilles : Pourriture grise sur le
limbe autour d'un pétale collé sur la feuille. La feuille
envahie pend le long de la tige et se dessèche.
1' Sur tiges : Tache blanche centrée
sur l'insertion d'un pétiole. La circulation de la sève est
interrompue, la partie haute de la tige échaude et la tige plie. ACTA
(2009).
> L'oïdium :
C'est une maladie cryptogamique causé par
Erysiphe cruciferarum. Nuisibilité
jusqu'à 12qx/ha.
Symptômes :
1' Sur feuilles : Face supérieure :
feutrage blanc étoilé de mycélium. Face
inférieure : feutrage blanc + points noirs. ACTA (2009).
> Cylindrosporiose :
C'est une maladie cryptogamique causé par
Cylindrosporium concentricum dont la
nuisibilité est négligeable.
Symptômes :
1' Sur feuilles : Taches blanchâtres avec
des ponctuations concentriques.
1' Sur tiges : Taches blanchâtres
allongées avec bordures brun clair, fendillées
transversalement.
1' Sur siliques : Nécroses
liégeuses sur le pédoncule ou les valves. ACTA (2009)
> Alternaria :
C'est une maladie cryptogamique causé par
Alternaria brassicae. Symptômes :
'I Sur feuilles : Petites taches brun-noir
irrégulières de 0,5 à 3mm avec un halo jaune de 2 à
10mm. Aspect de "cible" sur les taches nécrosées des feuilles
âgées.
1' Sur tiges : Petites taches noires très
allongées de quelques millimètres.
1' Sur siliques : Taches noir intense,
arrondies de 0,5 à 3mm, provoquant l'échaudage des grains et
l'éclatement des siliques. ACTA 2009)
> Pseudocercosporella :
C'est maladie cryptogamique causé par
Pseudocercosporella capsella. Nuisibilité 0
à 3-4 quintaux (0 si uniquement symptômes sur feuilles, 3-4 si
symptômes sur siliques).
Symptômes :
1' Sur feuilles : Taches blanches à
bordure brune.
1' Sur tiges : Petites lésions
allongées de couleur grise à violette.
1' Sur siliques : Taches noires avec
dépression claire en fin d'évolution.
ACTA (2009). > Hernie :
L'hernie du chou, est un champignon qui vit dans la terre.
C'est le Plasmodiophora brassicae qui s'attaque aux
choux, aux radis, aux navets, au colza et à la moutarde.
Symptômes :
Le plus souvent en hiver par foyers :
1' Sur feuilles : rougissement des feuilles.
1' Sur racines : racines pivotantes et
secondaires avec des tumeurs (galles qui peuvent atteindre 5cm de
diamètre) dont l'intérieur est sans cavité. Avec
Pourriture des racines suite à l'installation de saprophytes.
(ACTA 2009).
2-5-2. Les ravageurs :
2-5-2-1. les insectes :
2-5-2-1-1. Insectes d'automne :
> Altise des crucifères ou petite altise
(plusieurs espèces) :
Les petites altises ou altises des crucifères
(Phyllotreta nemorum) sont observées à
la levée ou dans les premières semaines de développement
de la culture.
v' Stade de sensibilité : de la
levée au stade 3 feuilles (adultes).
v' Seuil d'intervention : 8 pieds sur 10 avec
morsures (le risque est du
même type que celui concernant la grosse altise). CETIOM
(2002)
> Altise d'hiver ou grosse altise (adulte)
:
La grosse altise (Psylliodes chrysocephala)
est active la nuit. Elle occasionne des morsures circulaires,
perforantes ou non de quelques millimètres dans les cotylédons et
les jeunes feuilles.
v' Stade de sensibilité : de la
levée au stade 3/4 feuilles (adultes).
v' Seuil d'intervention : 8 pieds sur 10 avec
morsures. CETIOM (2002)
> Les pucerons à l'automne :
A l'automne, les pucerons verts du pêcher, les pucerons
du navet et les pucerons cendrés n'introduisent
généralement pas de nuisibilité directe au colza. Par
contre, les pucerons verts sont très souvent vecteurs de viroses
nuisibles qui peuvent faire baisser les rendements jusqu'à 8 q/ha.
v' Stade de sensibilité: du stade
levé au stade 4-6 feuilles.
v' Seuil d'intervention : des pucerons sur 2
pieds sur 10. CETIOM (2002)
> Les pucerons du navet :
Le puceron du navet (Lipaphis erisimi
KALTENBACH) est un ravageur des crucifères qui
sévit un peu partout dans le Monde. Il est cependant souvent
présent à l'automne dans les cultures. CETIOM (2002)
> Tenthrède de la rave (Athalia
rosae):
Les oeufs sont insérés dans les bordures des
cotylédons. Après s'être développées sans
occasionner de dégâts très visibles, les larves devenues
âgées se mettent à dévorer le limbe des feuilles.
CETIOM (2002)
> La mouche du chou :
La mouche du chou (Delia radicum)
pond au collet des plantes. Les asticots rongent le pivot dans des
galeries ouvertes mais parfois profondes. Le rendement peut être
fortement affecté, notamment lorsque les pivots sont sectionnés.
CETIOM (2002)
> Le charançon du bourgeon terminal
(Ceutorhynchus picitarsis) :
Les adultes, très discrets, pondent dans les
pétioles à l'automne. Les larves passent dans le coeur des
plantes au stade rosette et détruisent le bourgeon terminal.
v' Nuisibilité : potentiellement
importante, liée au niveau d'infestation, Intervenir 8 à 10 jours
après les premières captures (même très faibles),
CETIOM (2002)
2-5-2-1-2. Les insectes de printemps :
> Le charançon de la tige du colza
(Ceutorhynchus napi) :
Dès le retour des premiers beaux jours (journées
ensoleillées avec une température supérieure à
9°C et en l'absence de vent), les charançons envahissent les
cultures pour se nourrir et pondre. CETIOM (2002)
> Le charançon de la tige du chou :
Le charançon de la tige du chou
(Ceutorhynchus pallidactylus
précédemment nommé
quadridens), accompagne ou précède
légèrement et très fréquemment le charançon
de la tige du colza dans les cuvettes, à la reprise de la
végétation.
Sa nuisibilité est considérée comme
négligeable, contrairement à celle du charançon de la tige
du colza. CETIOM (2002)
> Les méligèthes (Meligethes
aeneus) :
Les méligèthes se nourrissent des boutons floraux
avant le début de la floraison. CETIOM (2002)
> Le puceron cendré (Brevicoryne
brassicae) :
Les colonies de pucerons cendrés provoquent des
avortements et de l'échaudage.
v' Nuisibilité : très importante
en cas d'arrivée précoce par temps sec.
v' Stade de sensibilité: dès la
montaison si le puceron cendré est observé à l'automne,
sinon de mi-floraison jusqu'à G4.
1' Seuil d'intervention : 2 colonies par
m2. CETIOM (2002)
> Le charançon des siliques et la
cécidomyie :
Afin de pondre ou de prendre de la nourriture, le
charançon des siliques (Ceutorhynchus assimilis)
perfore les jeunes siliques, ce qui permet ensuite à un
moucheron (la cécidomyie) de pondre dans les siliques. Ses asticots
provoquent des pertes par éclatement des siliques. CETIOM (2002)
2-5-2-2. Les limaces (Deroceras reticulatum et Arion
hortensis):
Les limaces font preuve d'activité essentiellement
nocturne. De jour, elles ont tendance à rester immobiles, cachées
à l'abri de la lumière. De nuit, en conditions favorables
(température, humidité), elles s'activent et cherchent à
s'alimenter, Une limace consomme jusqu'à l'équivalent de 50% de
son poids par période de 24h. CETIOM (2002)
2-5-3. Les mauvaises herbes :
Le contrôle des 4 ou 5 principales mauvaises herbes les
plus gênantes est suffisante pour ne pas pénaliser le rendement.
On sélectionne les produits plus efficaces contre la mauvaise herbe
dominante. Puis, parmi les produits ainsi retenus, on élimine ceux qui
ne sont pas les plus efficaces contre le seconde adventice la plus
gênante et ainsi de suite. (Anonyme, 2003).
Selon SAHRAOUI, (1991), une expérience en 1974 dans la
Mitidja sur l'oxalis la chute de rendement allait jusqu'à envahir 2/3 de
la culture.
Par des traitements, la production a augmenté de 40 %.
CETIOM (2002) > Remarque :
La manifestation ou le degré de manifestation de ces
maladies ravageurs ou mauvaises herbes est tous dépendent des conditions
climatiques (la région), la résistance de la
variété cultivée ainsi que le mode de conduite et
là on parle de rotation assolement...etc.
2-6. Exigences de la plante : 2-6-1. Exigences
climatiques :
Le colza est une plante qu'on rencontre dans les conditions
climatiques très diverses, des régions tropicales jusqu'au Sud
Antarctique (Anonyme, 1979).
2-6-1-1. La température :
Le colza est le type même de plante de zone
tempérée. Il préfère les températures
modérées inférieures à 25°C pendant la phase
végétative (Boukrtaoue, 1993).
2-6-1-2. La pluviométrie :
Le colza présente une phase de sensibilité
à la sècheresse qui se situe de part et d'autre de la floraison
à la période remplissage des siliques, qui a des
répercussions sur le poids des graines et la teneur en huile. (MERRIEN
1984) SOLTNER (1988) notez que la période de sensibilité maximale
à la sècheresse pour le poids en graines est au stade bouton
floral jusqu'à la fin floraison. Tandis que la période de
sensibilité maximale pour la teneur en huile se situe de la pleine
floraison jusqu'au début de maturation des graines. Le colza, pour
accomplir son cycle exige au minimum 400 mm d'eau par an (Goddar, 1980).
2-6-2. Exigences pédologiques : 2-6-2-1. Le
sol:
Le colza peut être cultivé sur des sols
très variés, sauf ceux qui sont males drainés, les
terrains qui conviennent le mieux à la culture du colza sont les terres
franches; les limons et les sols silico-argileux, argileux siliceux,
c'est-à-dire les bonnes terres à blé (Gonde et
al, 1968 in Snoussaoui, 1995).
2-7-2-2. Le Ph :
Le Ph se situe entre 7et 7,8 (neutre à
légèrement alcalin) (Soltner, 1988). 2-6-2-3. La
salinité :
Le colza est sensible à la salinité de sol.
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