1-1-4 L'automatisation et la banalisation des
opérations techniques .
· L'automatisation des opérations
techniques.
Dans la gestion des actifs financiers, la banque s'engage
dans un processus de traitement lourd de donnée et d'information. Les
efforts et les innovations portent sur les circuits d'encaissement qui sont
réellement le centre nerveux de l'ensemble du système bancaire.
C'est en effet grâce à eux que les instruments de paiement vont
s'échanger et que les mouvements financiers peuvent se faire. Leur
complexité est amplifiée par le nombre d'opérations et la
variété des supports (papiers , données
télématiques, fichiers).C'est la raison pour laquelle
l'automatisation et la dématérialisation des traitements sont
souhaitées. Les banques sénégalaises visitées ont
toutes franchi le cap de l'automatisation des opérations. Les rapports
d'activités indiquent des investissements importants (sans
précision des montants) en informatique, et relatent des migrations de
logiciels comme des événements cruciaux. IL est devenu
indispensable d'industrialiser les traitements devant la massification de la
clientèle et la multiplication des opérations que cela engendre.
Les objectifs sont la réduction du temps de circulation des flux
(rapidité) et la fiabilité des opérations
(sécurité). Mais cette évolution affranchit par ailleurs
le banquier des tâches fastidieuses qui étaient les siennes.
Nous avons évoqué plus haut la relative
stabilité des effectifs des banques alors que l'activité a
doublé en 6 ans. IL nous a été également
signalé des débauchages d'informaticiens de concurrents par
certains établissements. L`évolution des frais de personnel dans
la période 1998/ 2000 donne des indications sur le degré
d'informatisation des banques, si nous la rapportons à la croissance du
produit net des opérations avec la clientèle de la même
période :
En millions évolution des
frais de personnel/produit bancaire
|
1998
|
1999
|
2000
|
Frais de personnel
|
14.647
|
13.785
|
15.197
|
Produit bancaire
|
39.050
|
43.866
|
53.162
|
Frais généraux par agent
|
18,8
|
18,6
|
20,9
|
L'activité se développe, les opérations
s'intensifient alors que les frais de personnel sont contenus. Cela traduit une
plus grande productivité, une exploitation soutenue par
l'informatique.Cet outil a été développé d'ailleurs
dans une logique de productivité, cest connu. Cet engouement des banques
sénégalaises pour une informatisation croissante des
opérations est une nécessité et converge vers des
idées développées par Kolari(1987) qui
affirme que « dans le choix d'une stratégie bancaire
l'efficience des opérations est sans doute l'aspect le plus important,
parce qu'on peut le gérer plus directement que l'aspect Marketing ou
financier, qui sont largement affectés par des forces de marché
exogènes ». La compétitivité entre les banques
se joue d'abord sur le terrain de la productivité certainement dans des
marchés développés, toutefois au Sénégal
c'est une bonne automatisation des opérations qui est encore de mise.
L'enjeu ici est de mieux maîtriser les opérations en vue d'asseoir
une gestion moderne de ces établissements.
· La banalisation des opérations
techniques
Il s'agit en réalité de l'appropriation des
outils informatiques par tout le personnel de la banque. Maintenant bon nombre
d'opérations bancaires sont le fruit de procédures quasi
standardisées, et l'utilisation de l'informatique est devenue beaucoup
plus aisée pour le banquier. Il lui est toujours demandé les
mêmes dispositions professionnelles mais son
opérationnalité a été renforcée par sa
capacité à manier l'ordinateur. Il existait, avant, le
problème de la localisation des fichiers en particulier ceux des clients
qui étaient tenus dans les sites où ils sont ouverts
L'échange de données entre les agences et leur siège ou
entre établissements n'était pas également une
opération commode. Aujourd'hui chaque banque dispose d'un ordinateur
central puissant auquel est reliée une multitude de postes,et les
opérateurs ne sont formés de spécialistes détenant
une compétence technique spécifique . Les applications
récentes permettent d'ouvrir une fenêtre à tout usager d'un
réseau dans un échange devenu convivial. Ces innovations
allègent le fonctionnement interne des banques et favorisent leur
expansion. Le fonctionnement de plusieurs établissements tel qu'il m'a
été décrit reflète bien ces
évolutions :
- A la BST, s'agissant des prêts et concours à
la clientèle, le chef d'agence joue un rôle équivalent
à celui de l'exploitant du siège. Il traite directement les
dossiers qui lui sont soumis, communique les caractéristiques au
Directeur de l'exploitation sur son poste et celui ci valide l'opération
sous réserve des limitations indiquées par la Direction
Générale.
- La télématique d'entreprise est un produit
développé par toutes les banques sous différentes
appellations : ETEBAC à la CBAO , LA POSTE BANQUE à la
BICIS , SOGECOM à la SGBS etc. . C'est un logiciel qui permet aux
entreprises d'obtenir à partir de leur terminal en temps réel des
relevés de comptes ( pièces comptables), de commander des
chéquiers et de transmettre d'autres ordres. Il semble que ce produit
est très bien accueilli par les entreprises. Néanmoins, la
plupart des banquiers conviennent que l'utilisation des NTIC doit se faire
selon les besoins et attentes des clients. Par exemple certains
établissements ont eu à mettre en place des produits
sophistiqués et coûteux mais qui ont rencontré peu de
succès auprès de la clientèle. Car il faut tenir compte du
niveau de développement du pays, des habitudes des clients, des
contraintes de confidentialité et de sécurité etc. Nous
pouvons citer les terminaux de paiement par carte que la BICIS essaie
d `implanter dans certains commerces ; la lenteur des
opérations entre autres constitue un handicap certain pour une bonne
diffusion de ce produit.
- Les opérations de compensation sont
centralisées par les sièges des banques vers qui sont
convoyés tous les chèques. Toutefois tous les mouvements des
comptes sont effectués dés que les données sont saisies au
niveau du terminal de l'agence.
- Le particulier a maintenant réellement le choix
entre traiter l'opération dans une agence de sa banque, à un
guichet automatique de banque (GAB), à un serveur vocal, ceci
dépendant de la nature de l'opération. Cette accessibilité
de la banque sénégalaise est le résultat de la
nécessaire modernisation du process des opérations
consécutive à l'évolution du marché et de ses
acteurs. La bancarisation s'est élargie à une frange importante
de la population, sous l'influence de la croissance économique forte
notée depuis la dévaluation de 1994 (5 à 6% par
année depuis 1994), et les établissements bancaires sont
maintenant confrontés à une concurrence plus nettement
affichée. Le marché a atteint une maturité qui l'oblige
à adopter des standards internationaux en matière d'innovations
techniques, d'organisation administrative et de gestion commerciale, de
marketing etc. afin de poursuivre son développement.
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1-2 LES STRATÉGIES ET LE MARKETING
APPLIQUÉS
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