II. MISE EN PLACE D'UNE PLANTATION DE CACAO
2.1 La pépinière
Pour la mise en place d'une plantation de cacao, la
pépinière est nécessaire car c'est une des conditions
à la réussite de la plantation. La pépinière permet
d'éviter la forte mortalité issue des semis directs au champ.
Cette mortalité est souvent due aux mauvais temps et aux attaques des
rongeurs.
Photo 3 :
Pépinière
2.1.1 Le Choix de l'emplacement de la
pépinière
La pépinière est mise en place 6 à 8 mois
avant la plantation. Elle se situe le plus souvent à proximité
d'un point d'eau pour faciliter les arrosages. Elle peut être près
de la future plantation, du campement, du village ou à proximité
d'une terre humifère. L'essentiel est que la pépinière se
situe près d'un point d'eau. Nous avons rencontré souvent des
pépinières qui étaient complètement situées
dans des bas-fonds ; ce qui n'est pas conseillé.
2.1.2 La Confection de l'ombrière et
classement des sachets
L'ombrière est réalisée avec du bois, des
feuilles de palmes et du bambou. La hauteur est d'environ 1,5m au dessus du
sol. Les paysans ne tiennent pas trop compte des allées entre les
planches. Les sachets sont remplis avec de la bonne terre humifère
qu'ils récoltent en forêt.
2.1.3 Le semis
Le matériel végétal provient des
anciennes plantations. Les paysans eux-mêmes font la sélection des
cabosses qu'ils estiment saines. Les fèves sont semées dans les
sachets dans les deux jours qui suivent la récolte car la graine perd
son pouvoir germinatif lorsqu'elle reste longtemps hors de la cabosse. Les
graines sont semées en mettant le gros bout en bas, en cas de
doute, à plat pour que le pivot soit bien droit. Les graines
séjournent 6 à 8 mois en pépinière.
2.1.4 L'entretien de la
pépinière
La pépinière est arrosée tous les jours
pendant les 15 premiers jours qui suivent le semis, puis tous les 2 jours. La
quantité d'eau à apporter n'est pas trop respectée par les
paysans. Le dosage n'est que approximatif. La pépinière est
souvent sarclée pour éliminer les mauvaises herbes qui
constituent le réservoir de plusieurs insectes nuisibles et
éviter la concurrence hydrique et nutritionnelle.
2.2 La plantation
2.2.1 Le choix du terrain
Avant d'entreprendre tout défrichement, le paysan
s'assure que le sol convient à la culture du cacaoyer. Le choix du
terrain est fait de manière empirique. Les paysans apprécient la
fertilité du sol par certains signes comme la couleur du sol (rouge), la
présence d'éléments grossiers, la présence de
grands arbres qui témoignent de la profondeur du sol. Ils font le choix
du terrain sans une véritable étude scientifique mais se basent
sur leurs expériences antérieures. Compte tenu du manque de
forêt qui se fait de plus en plus sentir, les paysans font la culture du
cacao en association avec l'igname pour faciliter les entretiens. Le nettoyage
du champ d'igname permet en même temps de nettoyer le champ de cacao. Les
paysans transforment souvent des champs de café en champs de cacao. Ce
qui réduit considérablement les efforts de
défrichement.
2.2.2 Le défrichement
Le défrichement prend assez de temps et
nécessite beaucoup de moyens financiers surtout lorsqu'il s'agit d'une
forêt. Le paysan, aidé par sa famille et ses proches emploie aussi
des manoeuvres pour l'aider. Il procède d'abord à l'abattage du
sous bois puis à l'élimination des gros arbres. L'andainage et le
brulis interviennent par la suite.
Le défrichement se fait manuellement à l'aide de
machettes pour les petits arbres et avec des tronçonneuses pour les gros
arbres. Il arrive souvent qu'ils utilisent le feu pour tuer les gros arbres. Le
défrichement mécanisé n'est pas utilisé, même
pour les paysans qui ont de grandes plantations car en cacao culture, la
plantation se met en place progressivement et cela peu prendre plusieurs
années.
2.2.3 Le piquetage
C'est une opération qui est négligée par
la plus part des paysans. La densité et l'espacement entre les plants
sont réalisés au hasard. Les dimensions du piquetage sont de 3m X
2,5m pour la minorité de paysans qui accordent encore une importance
à cette opération.
2.2.4 La mise en place des plants
La trouaison qui devrait se faire normalement 1mois avant le
planting est une opération à laquelle les paysans n'attachent
aucune importance.
Les paysans creusent un trou d'une profondeur d'environ la
longueur de l'avant bras et les plants sont mis en terre le même jour. Le
planting se fait pendant les pluies tôt le matin (6h-10 h) en
évitant les heures chaudes (13h-16h) de la journée. Les jeunes
cacaoyers sont plantés avec beaucoup de précautions pour
éviter leur destruction et leur permettre de survivre dans leur nouvel
environnement. Les paysans veillent à ce que le collet du plant reste au
niveau du sol, la terre est ramenée autour en motte en tassant avec les
mains ou les pieds au fur et à mesure du rebouchage et en tournant
autour du plant. On évite de laisser une cuvette au pied du cacaoyer
pour empêcher la stagnation des eaux de pluies pouvant engendrer les
pourritures au niveau du collet. Cependant nous avons rencontré certains
paysans qui laissaient des cuvettes pour favoriser la rétention des eaux
de pluie. Ces paysans font cette pratique qu'ils disent avoir
hérité de leurs parents tout en ignorant les dangers auxquels ils
s'exposent.
2.2.5 La fertilisation
La fertilisation est une opération qui n'est vraiment
pas nécessaire en cacao culture car l'arbre se nourrit essentiellement
de la décomposition de ses propres feuilles. Dans la région, les
paysans ne trouvent pas nécessaire de faire un apport d'engrais
puisqu'ils ont des sols riches et propices à la culture du cacaoyer.
2.3 Les cultures associées
Ces cultures sont mises en place dans les interlignes soit 1
an avant, soit à la même année pour les bananiers et 2
à 3 ans avant pour les légumineuses à croissance rapide
(Glyricidia sepium, Albizza sp.). Ces cultures apportent souvent leur
ombrage aux jeunes cacaoyers et captent aussi l'azote atmosphérique pour
enrichir le sol.
III ENTRETIEN
Les entretiens regroupent toutes les opérations qui
consistent à préserver la santé de la plante et à
lui permettre un bon développement.
3.1 La lutte contre les adventices et le
désherbage
Le désherbage est une opération qui consiste
à maintenir en état de propreté le sol de la
cacaoyère pendant toute l'année. Le problème des
adventices ne se pose que pendant les 3 premières années.
Après la fermeture du couvert, la lumière qui parvient au sol est
insuffisante et les adventices sont éliminées d'elles
mêmes. Pour une plantation, le désherbage se fait 2 ou 3 fois
selon le temps du paysan. Pour une culture en association igname-cacaoyer, on
profite du nettoyage du champ d'igname pour nettoyer en même temps les
cacaoyers. Après la récolte des ignames, le champ reste propre
pour les jeunes cacaoyers. Parfois on sème le riz et les cacaoyers
profitent des entretiens du riz. Cette technique permet de maintenir la
propreté du champ de cacaoyer pendant 2 à 3 ans. Le
désherbage se fait généralement à la machette, la
daba. Le désherbage chimique n'est pas employé par les
paysans.
3.2 La taille de formation
L'opération consiste à aider les jeunes
cacaoyers à former leurs couronnes à une hauteur convenable (1,50
m à 1,80 m) le plus rapidement possible car la floraison ne se
déclenche que sur l'arbre ayant formé sa couronne. Cette
opération est nécessaire lorsque :
- L'arbre a formé une couronne basse ;
- De nombreux gourmands se sont développés sur
le tronc ;
- Le bourgeon est détruit par les insectes ;
- Lorsque l'arbre est endommagé accidentellement.
On supprime les autres gourmands du tronc et la couronne en
laissant 1 ou 2 gourmands. Il arrive aussi qu'on taille la partie
attaquée ou abimée et on laisse partir un gourmand. Avec un
sécateur ou la machette, l'opération se pratique dans une jeune
plantation de 1 à 2 ans.
3.3 Les insectes nuisibles au
cacaoyer
Depuis la pépinière jusqu'à la plantation
adulte et à la production de cabosses, le cacaoyer subit les attaques
d'insectes, de champignons et de certaines maladies. Les ennemis du cacaoyer
sont nombreux mais nous verrons ici ceux que nous avons le plus souvent
rencontrés.
3.3.1 Les insectes nuisibles en
pépinière
a. La chenille défoliatrice (Anomis
leona)
· Description et localisation
C'est une larve de lépidoptère de coloration
vert clair avec deux lignes dorsales longitudinales jaunes. Ils sont
localisés sur les feuilles tendres, les boutons floraux et les
fleurs.
· Dégâts
Ces chenilles perforent et rongent les jeunes feuilles. Elles
détruisent les boutons floraux et les fleurs.
Figure
3 : Anomis Leona
b. Les psylles (Tyora
tesmanni)
· Description et localisation
C'est un petit hémiptère avec des ailes
transparentes dont les larves sont reconnaissables par la matière
cireuse cotonneuse qu'elle sécrète et qui le couvre. On les
retrouve sur les jeunes pousses, à la face inférieure des
feuilles et sur le bourgeon terminal. Cet insecte attaque le cacaoyer à
tous les stades de son développement.
· Dégâts
Le bourgeon terminal, les jeunes pousses et les feuilles sont
piqués par les larves et les adultes. Leurs piqures causent le
dessèchement, la chute des feuilles, l'avortement des bourgeons et le
raccourcissement des entre noeuds.
c. Les scolytes des rameaux (Xyleborus
sp.)
· Description et localisation
C'est un coléoptère dont l'adulte est
très petit et a une coloration brune-noire. On le retrouve
généralement sur les tiges et les rameaux.
· Dégâts
La femelle creuse des galeries qui provoquent le
dessèchement progressif de la tige de haut en bas ou du rameau de
l'extrémité vers le trou. Les attaques sont plus
fréquentes en pépinière.
3.3.2 Les insectes nuisibles en jeune
plantation (moins de deux ans)
En plus des insectes déjà cités, nous
avons rencontré d'autres insectes qui s'attaquent aussi aux
cacaoyers.
a. Le vers épineux du cacaoyer
(Earias biplaga)
· Description et localisation
C'est une chenille fusiforme couverte de poils. Elle a une
coloration brunâtre avec quelques tâches plus claires que le reste
du corps. On la retrouve au niveau du bourgeon terminal, des feuilles
anthocyannées, des cherelles et des cabosses.
· Dégâts
La chenille dévore les feuilles anthocyannées et
détruit le bourgeon terminal en y creusant des galeries. Elle creuse des
galeries dans le cortex des fruits et provoque des déformations et la
chute des fruits.
b. Les thrips du cacaoyer (Selenothrips
rubrocinctus)
· Description et localisation
L'adulte est noirâtre et mesure 15 à 20 mm. La
larve a une coloration blanche crèmeuse et possède une bande
rouge sur les trois premiers segments abdominaux. L'insecte se localise sur la
face inférieure des feuilles, les cabosses et les bourgeons.
· Dégâts
Les larves et les adultes piquent les feuilles, les fruits et
les bourgeons. Les piqûres entrainent l'avortement des bourgeons, la
destruction de l'épiderme des feuilles qui présentent des zones
nécrosées à la face inférieure, la formation de
plages de cellules mortes pouvant recouvrir toute la cabosse (coloration
ferrugineuse).
c. Les curculionidés
défoliateurs
· Description et localisation
Ce sont des charançons (coléoptères) de
diverses tailles (5 à 8 mm) de forme ramassée et de couleur
terne. On les retrouve sur les feuilles et les cherelles.
· Dégâts
Les adultes découpent le bord du limbe en festons et
grignotent les cherelles entrainant la déformation ou la chute des
fruits.
3.3.3 Les insectes nuisibles au cacaoyer
adulte
Aux insectes déjà rencontrés en jeune
plantation, nous avons aussi :
La punaise verte (Bathycoelia
thalassina)
· Description et localisation
C'est une grosse punaise verte (17 à 18 mm) qu'on
retrouve sur les cabosses et les cherelles.
· Dégâts
Les larves et les adultes piquent les cabosses et sucent les
fèves laiteuses occasionnant la chute des cherelles. Selon la population
de cet insecte, les pertes de cherelles peuvent atteindre 60%.
Figure
4: Bathycoelia thalassina
a. Les mirides
· Description et localisation
Les mirides sont des punaises (pentatomidés) de forme
ovale et de taille variable (8 mm à 10 mm). Plusieurs espèces
s'attaquent aux cacaoyers. En Côte d'ivoire seulement quatre
espèces sont représentées mais Sahlbergella singularis et
Distantiella theobromae sont les plus répandus dans la cacaoyère
ivoirienne. On les retrouve sur les fruits au niveau de l'insertion du
pédoncule de la cabosse sur le tronc, au niveau des fourches, sur les
gourmands et les branchettes et dans les crevasses sur le tronc ou les
branches.
· Dégâts
Toutes les parties du cacaoyer, à l'exception des
feuilles sont piquées par les mirides. La salive injectée au
moment de la piqûre est toxique et détruit les cellules
végétales. Cela a pour conséquence sur le tronc et la
branche maitresse : la formation de chancre, la disparition des coussinets
floraux, sur les branchettes on a le dessèchement, le brunissement des
feuilles qui restent attachées aux rameaux. On note aussi le
dessèchement et la chute des cherelles, sur les cabosses formées
on remarque la formation de tâches rondes de couleur vert foncée
qui brunissent rapidement mais en général la maturation se
poursuit. Tout cela a pour résultat immédiat la perte de
production de 30% à 40%.
Figure 5 : Sahlbergella singularis
Figure6 :
Distantiella theobroma
b. Le foreur de tige
· Description et localisation
Le foreur de tige Ouest Africain est un papillon de nuit. Il
est localisé sur le tronc et sur les tiges.
· Dégâts
Le foreur de tige fait des dégâts importants
lorsqu'il est au stade de chenille. En Afrique de l'Ouest, ce stade dure trois
mois. Pendant cette période, la chenille grandit et creuse sa voie dans
le tronc de l'arbre, en créant de nombreuses galeries. Ces galeries
creusées peuvent également constituer une voie d'entrée
pour d'autres maladies comme la pourriture brune. Les branches et les troncs
attaqués perdent leurs feuilles, sèchent et meurent.
3.4 Les maladies du cacaoyer
3.4.1 La pourriture brune
Elle est causée par Phytophtora sp.. Les cabosses
attaquées présentent une ou plusieurs tâches translucides
qui brunissent au bout de 24 à 48 heures. Ces tâches
s'étendent rapidement à la surface de la cabosse par temps humide
et se recouvrent au bout de quelques jours d'un revêtement
sporifère blanc crème. Les tâches finissent par recouvrir
toute la cabosse qui en vieillissant devient sèche et de couleur
grisâtre. La pourriture brune peut également se manifester sur les
feuilles et dans le bois des rameaux du tronc ou des racines où elle
provoque l'apparition de chancres. Les principales sources de contamination
sont les résidus de récoltes, les cabosses déjà
atteintes, le sol de la cacaoyère et les coussinets floraux. La
dissémination de la maladie passe par les insectes, les animaux et l'eau
de ruissellement.
3.4.2 Le swollen shoot
Le swollen shoot est une maladie qui existait depuis
longtemps. Cependant, elle a pris de l'ampleur ces dernières
années. Elle est devenue la maladie la plus redoutée par les
paysans car la recherche n'a pas encore trouvé un remède
effectivement efficace.
C'est une maladie causée par un virus qui est transmis
par l'intermédiaire des cochenilles. Les premiers symptômes sont
observables sur les feuilles qui tombent par la suite. Les branches et le tronc
du cacaoyer se dessèchent progressivement et l'arbre meurt au bout de
trois à cinq ans.
Ø Symptômes sur les tiges et les racines
On observe un gonflement des rameaux, des gourmands et sur
toutes les parties de la tige, notamment à la base dans l'entre noeud ou
à l'extrémité. Les gonflements sont aussi observables sur
la racine pivotante, les racines latérales virosées.
Ø Symptômes sur les cabosses
La maladie se manifeste sur les cabosses par des
déformations et une réduction de la taille.
Généralement, les arbres infectés produisent peu de
cabosses et de taille plus petites que la normale puis dans certains cas, de
formes arrondies. Les fèves sont de tailles réduites avec une
proportion non négligeable de fèves plates.
Photo 4 :
Cacaoyers atteints de swollen shoot
3.5 Lutte contre les ennemis du
cacaoyer
La lutte contre les ennemis du cacaoyer se fait selon deux
techniques :
- Les techniques agronomiques
- Les traitements phytosanitaires
3.5.1 Les techniques agronomiques
Ce sont des techniques qui ont depuis longtemps
été négligées par les paysans. Cependant, ces
dernières années, l'ANADER a lancé un programme
nommé champ école qui est focalisé sur le
développement de la capacité des producteurs à prendre des
décisions de gestion de la culture à partir d'informations
précises et des connaissances acquises de
l'agro-écosystème.L'objectif principal est d'éviter au
maximum les produits phytosanitaires ou d'y recourir en dernière
position pour des traitements localisés. Ces techniques consistent:
- Au nettoyage régulier pour éliminer le
réservoir d'un bon nombre d'insectes et de rongeurs ;
- A faire régulièrement
l'égourmandage ;
- A limiter les sources de contamination ;
- A réduire l'humidité ambiante par
l'aération et le réglage de l'ombrage ;
- A détruire les plantes hôtes des mirides de la
famille des sterculiacées (kolatier, bois Bété, Samba...)
et les bombacacées, famille voisine (Fromager, Kapokier, Baobab).
3.5.2 Les traitements
phytosanitaires
Les traitements phytosanitaires qui constituent la solution
la plus prisée par les paysans sont constitués par les
insecticides qui luttent contre les insectes et les fongicides qui luttes
contre les maladies causées par les champignons. Ces produits agissent
soit par contact (le parasite est éliminé par contact avec le
produit) soit par ingestion (le parasite est éliminé lorsqu'il
mange l'organe traité).
3.5.2.1 Les insecticides
En magasin, ces produits sont reconnus par la couleur violette
de leur emballage. Cela permet aux paysans analphabètes de ne pas se
faire duper par les vendeurs. Les insecticides sont de deux genres:
- Les insecticides systémiques qui sont les plus
conseillés car ils ont une plus grande durée d'action. Ils sont
plus efficaces car ils détruisent les oeufs, les larves et les
adultes.
- Les insecticides de contact qui adhèrent à la
surface des organes de la plante traitée et ont une rémanence
très courte (28 jours).
Photo 5: Insecticide (Actara)
Photo 6: Insecticide (Angeo)
3.5.2.2 Les fongicides
Dans le commerce, on les reconnait par la couleur jaune de
leurs emballages. La plupart de ces produits sont utilisés par les
paysans pour lutter contre la pourriture brune du cacaoyer. On distingue aussi
les fongicides systémiques qui pénètrent dans les
premières couches cellulaires du cortex et les fongicides de contact qui
adhèrent à la surface de la cabosse.
Photo
7: Fongicide (Ridomil Gold plus)
3.5.2.3 Les périodes de
traitement
En général, les plantations de cacaoyers
subissent deux traitements. Le premier traitement entre juillet et septembre et
le deuxième entre Décembre et Février. Le traitement
à ces périodes se justifie par le fait que c'est à cette
période que le cacaoyer est attaqué par la plupart des maladies
et insectes. Cependant nous avons rencontré des paysans qui font le
traitement sans tenir compte du seuil d'attaque à partir duquel il faut
déclencher la lutte chimique.
Les paysans effectuent pour chaque traitement deux passages
espacés de quatre semaines soit au total quatre traitements par an. Les
traitements ont lieu le matin entre 7 et 11 heures. L'appareil utilisé
le plus souvent pour le traitement des cacaoyers adultes est l'atomiseur.
En pépinière, on utilise le pulvérisateur
qui est l'appareil le plus approprié pour éviter les
brûlures du feuillage.
Les paysans louent la prestation des phytotraiteurs qui vont
faire le traitement à 4500 F CFA, soit 3500F CFA pour la location de
machine et 1000 F CFA pour celui qui effectue le traitement. Cette somme n'est
pas fixe pour toutes les localités mais elle varie donc en fonction de
la localité et du phytotraiteur.
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