IV. L'aménagement d'un espace en mutation : La
ville.
Les efforts du plan, dans son ensemble, se sont
concentrés dans l'aménagement du monde rural. Cette politique
répond à une impérative : l'amélioration du niveau
de vie de la majorité des Malgaches. Il faut en effet savoir qu'il n'y
avait que 11.5% de la population qui sont citadins dans les années
60.
Les travaux d'aménagement urbain n'ont pas
été abandonnés pour autant. Ils ont été
entamés dans les zones à forte densité où le risque
de rupture en matière de logement décent pourrait se faire
sentir. De véritables plans d'aménagement urbain (PDU) ont
été ainsi élaborés. Ils concernaient quelques
localités dans l'île. Dans ces plans, de nouveaux quartiers ont
été dessinés tels 67ha à Antananarivo ou
Tsaramandroso à Mahajanga.
A. La Société
d'Equipement Immobilier de
Madagascar : Maître d'oeuvre de
l'aménagement urbain
(cf.
fig.8).
C'était la SEIMad qui avait la charge de la
construction de logements à Madagascar. Elle a été
créée en 1965 avec un capital de 1.358.800.000 Fmg. Le but qu'on
lui avait assigné est la réalisation des objectifs nationaux en
matière de construction immobilière et de gestion
foncière. Cette société est le fruit de la fusion de la
SIM (Société Immobilière de Madagascar), et de la SEURMAD
(Société d'équipement urbain et rural de Madagascar),
créées respectivement en 1951 et en 1962.
Les activités de la SEIMad couvrent plusieurs champs
d'action :
· Réalisation de tous les projets
d'aménagement foncier - de rénovation urbaine - de restauration
immobilière et d'action sur les quartiers dégradés.
· Etude et construction d'immeubles individuels ou
collectifs à usage principal d'habitation bénéficiant ou
non d'aides octroyés par l'Etat ou d'autres sources financières
venant d'un tierce partenaire.
· Etude et réalisation d'opération concernant
l'infrastructure générale et les équipements collectifs
des Collectivités.
En ces qualités, la SEIMad avait mené une politique
de construction immobilière prometteuse qui a vu l'érection sur
de nombreux sites de cités-logements.
Tableau 3 : Répartition des cités
créées par la SEIMad durant la première
république. Source : SEIMad.
Localité Nombre logement Site d'implantation et/ou
nom de la cité
Antananarivo A peu près 5724 Ambohipo, Ampefiloha, 67 ha,
Mandroseza, Analamahitsy,
Itaosy
Antsiranana 480 Cité la SIM, Grand Pavois
Fianarantsoa 72 Antarandolo
Mahajanga 597 Manjarisoa, Tsaramandroso
Manakara 33 Ambalakazaha
Mananjary 39 Andranomamy
Toamasina 461 Valpinson, Béryl rouge, Béryl rose
Toliara Une centaine Cité sisal, Beloha
Figure 10 : Répartition des logements
créés par la SEIMad par localité. Source : SEIMad.
Cette illustration montre l'importance que les dirigeants ont
apporté à l'évolution de la population urbaine, notamment
celle d'Antananarivo : les constructions prévues dans la Capitale est
bien plus importante que celles des autres localités concernées.
C'est une autre preuve pour conforter le constat de la centralisation du
pouvoir malgache. Cela a fait ressortir une Capitale macrocéphalique qui
a besoin d'une approche particulière dans son aménagement.
Découlant de cette concentration massive des gens dans
la Capitale, 76.5% des constructions faites ont été
recensées à Antananarivo. Il faut cependant voir que
malgré cette relative prépondérance de la Capitale dans
les opérations immobilières effectuées, les autres chef
lieu de province ont pu bénéficier aussi de ces constructions, de
même que deux préfectures dans la province de Fianarantsoa (cf.
fig. 10).
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