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Les Partis gouvernementaux et l'espace malgache de 1960 à 2001

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par Lala Herizo RANDRIAMIHAINGO
Université d'Antananarivo - DEA 2004
  

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B. Le parti Social Démocrate : un parti Etat.

Comme partout dans les Pays sortis du joug de la colonisation, la hantise des Dirigeants était de perdre pied et de voir se désintégrer « l'Unité territoriale » issue de la colonisation. Ils voulaient raffermir leur pouvoir et l'intégrité du territoire national. Madagascar n'a pas échappé à ce syndrome. Le PSD, parti du Président TSIRANANA dominait la scène politique en faisant « main-basse » sur tous les postes clés de l'administration. Une carte de membre de ce parti en ce temps ouvrait bien des portes...

L'opposition au régime existait mais son aura était faible. On peut citer l'AKFM qui, dans la Capitale, a pu tenir en respect le parti PSD : le poste de Maire de la Capitale a été occupé par le

5 Cas du gouvernement des USA : le Président est à la fois le Chef de l'Etat et le Chef du Gouvernement.

6 Dans les couloirs de l'Assemblée Nationale de l'époque, on ne retrouvait que 3 députés issus de l'opposition. Les restes sont issus du parti du Président, le PSD.

Pasteur ANDRIAMANJATO Richard pendant les mandats de TSIRANANA. Ce dernier pour affaiblir le pouvoir croissant du Maire a nommé un Délégué Général du gouvernement qui contrôlait les décisions des conseillers municipaux...

Le territoire national est contrôlé par le PSD. C'est un constat avéré. Cette « main-mise » est appuyée par une administration dévouée au renforcement du pouvoir du parti gouvernant.

II. Un découpage territorial déconcentré et technocratique.

A chaque république, Madagascar avait connu des divisions administratives aussi originales les unes que les autres. La première république se démarque des deux républiques qui vont lui succéder par la mise en place d'une administration déconcentrée qui essayaient de planifier de l'Etat central l'avenir de Madagascar. Cette administration est plus vouée au « culte » de l'Etat plutôt qu'à celui des administrés.

A. Une division administrative héritée de l'époque coloniale (cf. fig.2).

L'administration de la première république est plus déconcentrée que décentralisée. C'est un choix et aussi un héritage :

· Un choix car au lendemain de l'indépendance, Madagascar avait très peu de cadres aptes à diriger les diverses régions de l'île. Il fallait rendre l'Etat fort pour mener à bien les actions de développement qu'il s'était fixé d'entreprendre.

· Un héritage car la division administrative existait déjà sous la période coloniale. Cette structure n'est pas nouvelle dans la mesure où elle a été héritée de la période coloniale. L'administration coloniale privilégiait un pouvoir central fort pour peser de tout son poids sur la cour des affaires de la colonie.

Figure 2 : Représentation graphique de la division administrative de la première république.
Source : G. BASTIAN.

Il existait quatre échelons principaux dans le découpage administratif de la première république (cf. organigramme 1). Ces échelons sont des formes déconcentrées de l'Etat : les fonctionnaires qui y oeuvraient étaient désignés par l'Etat.

Seules, les Communes ont des élus : les Maires. Ces derniers ont un grand rôle à jouer dans la mise en place et le fonctionnement du plan notamment dans l'optique du « Travail au ras du sol. »

B. Le choix des divisions administratives.

Le découpage administratif de la première république est fortement centralisé bien que les prérogatives de chaque entité administrative est assez large. On va essayer d'expliquer le choix de ces découpages.

 

Provinces

 
 

6

 
 
 
 
 
 

18

 
 
 
 
 
 

92

 
 
 
 
 
 
 
 

Communes

 

692

 
 

Organigramme 1 : Représentation schématique

de l'organisation administrative

durant la première république.

 

1) Les provinces : Des entités régionales homogènes.

Les Provinces sont au nombre de 6. Elles sont la clé de voûte de l'organisation de la politique de développement de Madagascar. A leur tête, on retrouve un exécutif7 qui a rang de

Secrétaire d'Etat rattaché au ministère de l'Intérieur. Leur découpage a été certainement influencé par des caractères plus géographiques qu'humains : on retrouve dans ces zones des traits assez similaires.

Ainsi, la province de Mahajanga s'ordonne autour du bassin sédimentaire du Boina, une unité régionale qui a ses caractéristiques propres : un climat sous l'influence de la mousson avec deux saisons contrastées (un climat tropical chaud à saison humide qui s'alterne avec une saison sèche), une végétation dominée par la savane arborée avec des reliques de forêt xérophile (comme la forêt d'Ankarafantsika) et quelque lambeau de forêt galerie. Quant à la population, elle est à dominante Sakalava dans le bassin du Boina. L'ethnie Tsimihety est localisée vers le Nord (région de Befandriana). C'est aussi une zone qui est en train de devenir un creuset ethnique avec l'arrivée massive de gens de divers horizons de l'île dans la plaine de Marovoay où la riziculture commence à s'affirmer au détriment de la population sakalava, une population pasteur...

Tuléar n'échappe pas non plus à cette coïncidence du découpage avec la réalité géographique. Le domaine du grand-sud est dominé par un climat semi-aride qui englobe une majeure partie de la Province. Les ethnies qui y vivent sont assez nombreuses mais leur caractéristique commune est qu'elles font presque toutes les mêmes activités : le semi- nomadisme qui s'articule entre autres autour de l'élevage extensif (Bara, Antandroy etc.) ou de la pêche (Vezo) voire de la cueillette pour les Mikea.

Cette analyse a quand même ses limites quand on regarde par exemple, la Province de Fianarantsoa. Cette dernière est formée par un ensemble comprenant la partie sud des Hautes Terres Centrales (HTC) et une partie de la façade orientale de l'île. Deux zones bien distinctes sur le plan géographique dont la limite naturelle est la falaise tanàla. Il faut trouver ailleurs l'explication de l'existence de cette Province. Si l'hinterland est peuplé en majeure partie de l'ethnie Betsileo au Nord et des Bara au sud, il en va autrement du peuplement de la façade orientale. Cette dernière connaît l'existence de plusieurs ethnies qui « cohabitent » plus ou moins paisiblement sur une portion assez restreinte du territoire (chaque ethnie est localisée en général, entre deux interfluves). Même, si cette zone a vocation à être autonome, la sagesse

politique en a décidé autrement pour ne pas froisser « l'ego » de qui que ce soit. La province de Fianarantsoa trouve son équilibre dans ce « savant dosage. »

En bref, les Provinces sont des zones avec des caractéristiques assez identiques qui demandent de ce fait un aménagement assez homogène. Leur érection durant la période coloniale voulait faciliter le travail de l'administration dans la compréhension des actions à entreprendre. C'est tout naturellement que la toute jeune république de Madagascar s'y est appuyée pour lancer ses futurs projets.

2) Les préfectures et les sous-préfectures : Pour une meilleure efficience de la présence de l'Etat.

Les Préfectures et les sous-préfectures sont des relais de l'administration sur le territoire. Elles jouent le rôle de modérateur dans les actions gouvernementales car l'effectivité des décisions venant de l'Etat central trouve leur application au sein de ces territoires. Elles doivent ainsi être à l'écoute de l'administration et des gens. Par ailleurs, elles sont l'émanation de l'Etat sur le territoire sur lequel elles sont implantées et s'occupent de tout ce qui a trait avec l'administration.

Madagascar avait 18 préfectures durant l'ère TSIRANANA. La première remarque à tirer est que chaque Province est subdivisée en 3 Préfectures sauf Antananarivo qui en compte 4 et Diego-Suarez qui en a 2. Chaque préfecture est un grand ensemble régional qui englobe une certaine homogénéité bien plus marquée que pour les Provinces. Leur désignation répond à des critères cette fois-ci plus humaine et économique. Chaque zone est caractérisée par des activités bien spécifiques.

Par exemple, la Préfecture d'Antsohihy, d'une superficie de 50.100 km2 englobe dans sa majeure partie le territoire des Tsimihety. Le Vakinankaratra est habité par les gens du même nom. Ce sont des ensembles de reliefs et de population assez homogène qui aspire à la même réalité. Ailleurs, comme pour la Préfecture d'Antalaha, des considérations plus économiques ont influencé sa mise en place : c'est la région de la culture de la vanille. L'approche initiée

démontre ainsi une volonté de mettre en relief l'homogénéité pour insuffler la dynamique qui aiderait chaque zone à se développer.

3) Les Communes : L'embryon d'une nouvelle dynamique locale.

Les communes, contrairement aux trois entités territoriales sus-citées, ont des élus à leur tête. C'est la seule forme de pouvoir décentralisé dans la première république. C'est aussi l'entité administrative la plus proche des gens. A cet effet, l'Etat malgache pense que les gens se doivent de contribuer à l'amélioration et à la gestion de leur espace de vie. C'est pour cette raison que les communes ont été érigées. Elles sont « gouvernées » par leur population qui va définir leur propre priorité. Les Communes fonctionnent comme un véritable petit Etat. C'est la forme originelle de la cité comme dans l'antique Grèce. On a un exécutif, assisté d'un conseil qui oeuvre pour le bien-être de la population de chaque circonscription. Les décisions prises par la majorité sont appliquées sur le territoire communal. Les possibles déviations de cette relative liberté sont automatiquement signalées à l'entité administrative supérieure.

Le statut de commune peut être révoqué quand cette dernière ne remplit plus les conditions nécessaires qui avaient amené à son érection. Il fallait donc que l'on se « batte » pour garder ce statut. Celles qui perdent ce statut sont ré-administrées par l'Etat central via ses démembrements. Le rôle jouer par la commune est primordial dans la transformation de l'espace malgache car c'est l'entité de base du développement. Le plan quinquennal lui a attribué un rôle majeur défini dans le travail au ras du sol.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe