III. Vers le « développement durable » de
Madagascar.
A. Pour une politique
d'ajustement à visage
humain.
Deux choses doivent être prises en compte dans la
compréhension du développement de Madagascar : l'évolution
de sa population et celle de son économie. Ces deux données
doivent être en complète symbiose avec l'exploitation des
données naturelles pour qu'à terme, la Grande-île
réussisse son pari de devenir le « nouveau dragon » de cette
région-ci de l'Océan Indien.
Que l'on veuille ou non, Madagascar depuis les années
80 est « gouverné » de fait par les institutions de BRETTON
WOODS. Les décisions politiques prises par nos Dirigeants doivent avoir
l'aval de ces institutions. Ainsi, la PAS (Politique d'Ajustement Structurel)
avait été l'élément principal du redressement de
l'économie malgache dans les années 80. Elle a été
insufflée par ces institutions.
Cette politique, il faut le savoir, s'applique à plus
d'un Pays dans le monde. Ce n'est pas le seul apanage de la Grande-île.
Très vite, pourtant, les Pays riches se sont rendu compte que cet
ajustement structurel appliqué dans les Pays en Voie de
Développement (PVD) n'aurait d'impacts que si la population ressente les
effets de ces actions. Il fallait alors rendre une image plus humaine à
cette politique.
B. Du DCPE ou Document Cadre de
Politique Economique au
DSRP ou Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté.
Que l'on parle de DCPE ou de DSRP, il ne faut pas se leurrer,
ce ne sont que les variantes de l'Ajustement Structurel initié au
début des années 80 par le FMI et la BM. Ces politiques visent
à « remettre en selle » les Pays tel que Madagascar. Mais
au-delà de cette « générosité, » il faut
se rendre à l'évidence, les Pays riches contrôlent encore
tout.
reprennent de l'autre. La mondialisation a en effet ouvert un
marché qui est sans cesse en expansion et presque saturé dans le
monde occidental ; les Pays émergents sur certains de leurs
activités les concurrencent... Il leur faut donc aider les Pays pauvres
à s'en sortir afin d'y implanter leur filiale. Cet état des lieux
n'enlève en rien l'opportunité qui s'offre à Madagascar
pour faire « briller ses cartes. » Les plans se font et se
défont ; aux dirigeants de les parfaire pour qu'ils deviennent
viables.
1) Le DCPE.
Deux DCPE ont été rédigés pour
Madagascar. Le premier avait eu cours de 1996-1999 et le second de 1997-2001.
En fait, le second est un remaniement du premier, le pouvoir en place ayant
changé...
Le DCPE est un outil qui détaille les politiques que
les Gouvernants voulaient mettre en oeuvre pour accélérer la
sortie de crise de Madagascar. Depuis 1994, une stratégie globale
d'ajustement structurel et de stabilisation financière, visant à
créer un environnement propice à accroître de
manière significative l'investissement et à stimuler
l'épargne, a été lancée. Il y est inscrit que
Madagascar a définitivement adopté une économie de
marché qui va favoriser le secteur privé.
A ce titre, l'Etat s'engage dans un laps de temps
établi au préalable à privatiser les
sociétés qui lui sont rattachées afin qu'une concurrence
saine puisse s'établir entre les investisseurs. C'est une des grandes
nouveautés de cette fin de millénaire. Après avoir fait
main basse sur des entreprises privées dans les années 70, l'Etat
malgache amorce un nouveau virage en acceptant de se défaire de ces
entreprises, qui au fil des années, sont devenues des poids morts pour
la caisse de l'Etat.
2) Le DSRP.
Ce n'est qu'une suite logique des actions entreprises par
l'Etat. En fait, le DSRP ou Document Cadre de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté replonge les Malgaches dans son
passé. Il fait l'état des lieux des actions entreprises jusque
là et émet des directives quant à ce
que devraient être les actions à faire dans le futur
proche et au-delà, les aménagements pérennes. C'est en
fait un plan qui ne dit pas son nom.
Ces outils visent à démontrer secteur par
secteur les lacunes qu'il fallait combler. A cet effet, la nouvelle politique
initiée donne une plus grande marge de manoeuvre à l'Etat et aux
entités territoriales concernées. On reconnaît alors
qu'à chaque entité territoriale, les problèmes doivent
être résolus différemment. De ce fait, l'approche
participative sera mise à l'épreuve.
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