WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les Partis gouvernementaux et l'espace malgache de 1960 à 2001

( Télécharger le fichier original )
par Lala Herizo RANDRIAMIHAINGO
Université d'Antananarivo - DEA 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. le dur apprentissage de la démocratie.

Une transition de près de deux ans (Fin 91-début 93) va aboutir à la mise en place de la troisième république. Cette dernière est encore au stade de balbutiement car les prérogatives même de l'Etat restent encore floues.

37 « Madagascar ne baissera jamais les bras ! »

38 In « Stratégie pour l'an 2000 : du Tiers-monde à la troisième puissance mondiale. »

A. Une constitution plus libérale.

1) Le parlementarisme comme institution.

La nouvelle constitution a été approuvée par le peuple sans que personne ne sache exactement vers quelle « nouvelle aventure », Madagascar s'est engagé. Une nouvelle période est en marche. Une période durant laquelle les Malgaches semblaient avoir repris le goût d'espérer en une nouvelle ère de prospérité. Cela se traduisait par des enthousiasmes spontanés qui est contagieux : l'élan pour l'aide aux sinistrés du Sud durant la famine des années 90 en est un bel exemple ; on se donne la main pour aller de l'avant.

D'ailleurs, les nouveaux maîtres des céans ne tarissent pas d'éloge envers le « nouveau-né. » ANDRIAMANJATO Richard disait que c'était « une belle constitution que beaucoup de Pays nous enviaient... » lors d'un des entretiens qu'il avait accordé à la presse durant son mandat de Président de l'Assemblée Nationale (AN) de la toute nouvelle république. Mais cet état de grâce n'était que de façade car en réalité, l'Etat malgache était ingouvernable : « Trop de liberté tue la liberté » ; et c'est d'autant plus vraie que, pour un Pays qui vient de sortir d'une longue période de sevrage intellectuel, la Grande-île semble être retombée dans un de ses travers, la précipitation.

La troisième république, due sans doute au traumatisme des ères précédentes, a voulu limiter le pouvoir entre les mains d'un seul homme. Pour ce faire, le parlementarisme a été érigé en institution rendant le Chef de l'Etat presque spectateur des actions du gouvernement. Ce dernier étant désigné par les membres de l'assemblée. C'est une situation assez paradoxe du fait même que le pouvoir passe entre les mains d'une personne désignée (le Premier- ministre.) Alors que la personne élue, en l'occurrence le Président de la république n'a que très peu d'influence sur la cour des affaires nationales. La limite de ce parlementarisme poussé est révélée par ce que son illustre président39 qualifie de « géométrie variable. » Aucun groupe parlementaire n'est stable et les députés changent d'opinion au gré des situations...

2) L'utopie du régime parlementaire : un exécutif tiraillé.

M. ZAFY était le nouveau président de la république élu au suffrage universel direct au mois de mars 1993. Son pouvoir était pourtant restreint par un système privilégiant le parlementarisme. Cet état de fait mettait le Chef de l'Etat en concurrence direct avec le Chef du gouvernement. C'était une faille dans la nouvelle constitution qui a suscité bien des remous dans les décisions prises par le pouvoir exécutif.

Le point de vue des deux chefs de l'exécutif divergeaient la plupart du temps. Leur lutte se faisait sur fond d'ambition personnelle... Le chef du gouvernement préconisait la droite ligne fixée par le FMI et la PAS tandis que le Président de la république cherchait à s'extraire de ce cycle infernal en faisant appel à des investisseurs étrangers.

a. Le flottement du Fmg : Une décision politique courageuse.

Au tout début de la PAS (année 80 - début 90), le Fmg a été dévalué. C'était l'Etat qui prenait des mesures afin de garantir la convertibilité de la monnaie malgache. Pourtant en avril 1994, le gouvernement de M. RAVONY a décidé de faire flotter le Fmg : c'est le Marché Inter-bancaire de Devise (MID) qui va déterminer le prix du Fmg. L'Etat n'interviendra plus. C'était l'expression pleine de la libéralisation.

C'était une politique risquée car Madagascar venait de sortir d'une assez longue période de crise. Les Malgaches n'ont pourtant pas bronché conscients certainement que la réforme devait passer par des sacrifices. Il faut pourtant noter que cette démarche avait eu des répercussions sur le portefeuille des ménages malgaches. Le prix des denrées ont augmenté dû à l'inflation. Le semblant de stabilité perçu à la fin des années 80 a tout d'un coup fait place à une dure réalité : les Malgaches sont pauvres et de grands chemins restent à parcourir avant de s'en sortir...

b. L'affaire des financements parallèles : Une situation de crise.

en grande partie responsable de la paupérisation de la population malgache. Cette population, il avait commencé à le comprendre durant ses longues pérégrinations à travers l'île : les fameux « Mada-raid ».

Les financements parallèles n'avaient pas eu les résultats escomptés. Au contraire, ils n'ont fait qu'aggraver la situation. Madagascar avait négocié des emprunts à des taux d'intérêt exorbitants (encore une idée que l'histoire a déjà démontré les limites...) qui ont fait décoller sa dette extérieure (cf. graphe 3). De plus, certains parmi les partenaires approchés par l'Etat malgache se sont révélés être de « grands escrocs internationaux. » Une situation qui n'a fait que ternir l'image de la société malgache en voie de démocratisation et en quête de reconnaissance sur le plan international.

3J Vers le retour à un régime de type présidentiel modéré.

Le premier amendement de la constitution de la troisième république a été avalisé par referendum sous l'impulsion du Président ZAFY. Il a voulu reprendre en main la nomination du Premier-ministre afin d'avoir un peu plus d'influence sur ce poste et par conséquent de faire avaliser sa politique. Son coup de force est passé bien qu'on ait enregistré un taux d'abstention élevé de la part des électeurs. Désormais, le Président pouvait peser de tout son poids sur les décisions que le gouvernement va prendre.

De ce fait, le pouvoir de l'AN a été quelque peu émoussé. Elle n'émet plus que des propositions quant à la nomination du futur premier-ministre. Malgré tout, il faut savoir que l'AN pèse encore de tout son poids sur l'adoption du budget de fonctionnement de l'Etat. Cette réforme est toujours en vigueur aujourd'hui. Cette nouvelle organisation est représentée par l'organigramme ci-après.

85

Fonction juridictionnelle

Haute Cour Constitutionnelle
Nomination (6ans)

Pouvoir legislatif

Pouvoir exécutif

Chef du Gouvernement

Gouvernement

Sénat
Suffrage au second degré pour les 2/3 (6ans)

Parlement
Suffrage universel direct (4ans)

Président de la République
Suffrage universel direct (5ans)

Organigramme 5 : Représentation de l'organisation des principaux pouvoirs à Madagascar durant la troisième
république.

Par ailleurs, le Parlement s'attaquait aussi à une grande réforme de l'administration du territoire. Suivant ce qui a été inscrit dans la constitution, le découpage territorial a changé et c'est à l'AN de déterminer sa mise en place. De grands débats s'y raccordent car la décentralisation est devenue un point essentiel dans la construction du nouveau régime. On peut dire même que c'est sa pierre angulaire...

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo