B. La Politique de l'Ajustement Structurel (PAS ).
Bien qu'ayant fait partie des institutions de BRETTON WOODS
quelque temps après son indépendance, Madagascar n'a jamais eu
recours à leur service avant le début des années 80. A
cette époque, l'économie malgache était en ruine et il
fallait trouver des solutions qui dépassent le seul cadre de la
compétence des Dirigeants nationaux.
1) Une dette encombrante...
(cf. graphe
3)
est passé à 58% en 1982. Bref des soucis en
perspective qu'il a fallu maîtriser. Sans vraiment le dire tout haut,
Madagascar s'est mis au diapason des remarques apportées par les
institutions de BRETTON WOODS. En fait, il y est « forcé » car
les dettes de Madagascar commencent à s'entasser.
Graphe 3 : Evolution de la dette de Madagascar en million de
dollar depuis l'investissement à outrance.
La PAS répond à un impératif majeur : le
contrôle drastique de la dépense de l'Etat. Une politique
d'austérité est alors appliquée. Les actions
adoptées partent du postulat : le problème des Pays
bénéficiant de l'Ajustement est d'ordre structurel et non
conjoncturel et qu'il fallait une réforme en profondeur de la gestion
des affaires de ces Pays pour le résoudre.
On a cherché à canaliser les erreurs et d'y
apporter des solutions. Deux idées majeures ont été alors
mises en exergues pour l'application de cette politique : l'effectivité
de l'économie de marché avec la libéralisation et
l'instauration progressive de la démocratie. Ce sont des idées
qui sont inspirées directement de l'initiative capitaliste et du
libre-entreprise. Des conditions qui tranchent avec la politique en vigueur sur
la Grande-île.
ne laisse pas les gens au pouvoir indifférentes. Elles
s'en enorgueillissent et s'en vantent partout dans ses déplacements
à travers l'île... Cette réforme structurelle est «
l'arbre qui cache la forêt. » Si l'économie malgache semble
retrouver un second souffle, il en va autrement de la majorité de la
population qui assiste impuissante à la « descente aux enfers
» de leur niveau de vie.
2) Une
inflation galopante et
incontrôlable (cf.
graphe 4).
Graphe 4 : Evolution de l'inflation à Madagascar.
Malgré les mesures prises par l'Etat, il est
évident qu'au début des années 80 :
· L'inflation est devenue galopante et semble
incontrôlable.
· Le pouvoir d'achat des nationaux ne cesse de se
détériorer.
· Les PPN se font rares sur l'étal des marchands
alors que parallèlement, le marché noir - le « risoriso
» - gagne en ampleur.
· Le fossé entre riche et pauvre devient grand...
travailler pour le bien-être de chacun. A leur niveau,
les églises ont tenté d'atténuer l'hémorragie par
le biais des institutions caritatives qui oeuvrent en leur sein. Ces actions
étaient ponctuelles qui n'arrivaient qu'à masquer celles qui
étaient urgentes. Le gros du travail est encore là et attend la
prise de conscience des vrais tenants du Pouvoir. D'ailleurs, dans la
résolution de l'atelier qui s'est déroulé à
Antsirabe, le FFKM avait demandé que l'Etat se fassent connaître
auprès des gens : raffermir sa position dans la conduite des affaires
nationales.
Il est clair que les actions menées dans le cadre de
l'ajustement ne prenaient pas en compte la dimension sociale. Les mesures
prises sont impopulaires même si pendant ces déplacements, le
Pouvoir continue à haranguer les foules avec ses « Madagasikara
! Tsy Mandohalika ! »37 Un bien triste slogan eu
égard à la situation réelle à laquelle le peuple
est confronté. Or, la société auquel aspirent les
Dirigeants de l'époque aurait dû être une
société de « juste répartition des richesses et
des facteurs de production. »38 Cette fuite en avant du
régime de RATSIRAKA avait conduit à son rejet au début des
années 90.
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