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Les Partis gouvernementaux et l'espace malgache de 1960 à 2001

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par Lala Herizo RANDRIAMIHAINGO
Université d'Antananarivo - DEA 2004
  

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B. L'organisation du pouvoir socialiste révolutionnaire.

Le 21 décembre 1975, les Malgaches ont été appelés à un référendum qui va légitimer l'arrivée de M. RATSIRAKA au pouvoir. Avec un Taux de participation s'élevant à 93.01%, les Malgaches ont répondu « OUI » à hauteur de 93.77% aux questions qu'on leur a soumis. La deuxième république est née. Désormais, le pouvoir peut mettre en oeuvre les politiques qu'il s'était fixées de réaliser.

1) Les institutions de la deuxième république (cf. organigramme 3).

communiste » qui prônait la « lutte des classes ». On sait que l'idéologie de la deuxième république s'ordonne autour du « socialisme révolutionnaire » s'inspirant directement des pays de l'Est. De cette idéologie découlait l'organisation des institutions. Néanmoins, on retrouve les trois organes « primaire » de pouvoir dans les textes en vigueur :

Pouvoir legislatif

 

Pouvoir exécutif

 

Fonction juridictionnelle

 
 
 
 
 

Assemblée Nationale populaire

 

Président de la république

 

Haute cour constitutionnelle

 
 
 
 
 
 
 
 

Gouvernement

Organigramme 3 : Organisation du pouvoir sous la deuxième république.

· L'exécutif est assez complexe car il est formé de trois entités : le Président de la république, le CSR (Conseil Suprême de la Révolution) et le Gouvernement. Le pouvoir octroyé au Président de la république est large (on verra ses attributions en détail dans un autre point). Le CSR qui est l'émanation de l'organe érigé par le Directoire militaire est le garant de la conformité des actions gouvernementales aux règles définies par la « Charte de la révolution socialiste ». Enfin, le gouvernement est « l'exécuteur » des objectifs définis par le Président.

· Le pouvoir législatif est monocaméral avec l'Assemblée Nationale Populaire. Le pouvoir de légiférer aurait dû échoir à cette assemblée, pourtant elle ne l'a exercé que modérément.

· Le troisième organe est la Haute Cour Constitutionnelle. Elle contrôle la constitutionnalité des lois et fait aussi office de juge électoral.

2) Un Chef d'Etat omnipotent.

A l'instar des régimes dans les pays africains, l'exécutif s'est étoffé pour asseoir son emprise sur la cour des affaires nationales. La Constitution de la deuxième république a été faite pour privilégier le pouvoir de l'exécutif, notamment celui du Chef de l'Etat (sans pour autant léser ceux des autres institutions). Ce choix n'est sans doute pas dû au hasard : la république avait

besoin d'un régime fort pour soutenir les réformes qui vont être entreprises et c'est d'autant plus nécessaire que la Grande-île venait de sortir d'une « crise majeure » à laquelle il fallait apporter des réponses.

Le Président de la république cumule de nombreuses fonctions qui lui permettent de peser de tout son poids sur l'échiquier politique : il est à la fois le Chef de l'exécutif et du Conseil Suprême de la Révolution (CSR). Par ailleurs en conseil des ministres, il peut légiférer sous forme d'ordonnance. De ce fait, il cumule à la fois le pouvoir exécutif et normatif... Ce dernier point fait que le Parlement devient quasi-spectateur de la vie nationale.

C. CADOUX disait à ce propos : « Et le Pouvoir qui avait manifestement au départ (1975) une coloration collégiale -le Président de la république décidant `en Conseil Suprême de la Révolution'- a rapidement glissé au système présidentialiste(...) »28 Ce qui démontre que l'esprit avec lequel le pouvoir a été érigé véhiculait, au départ, un besoin fort de concertation qui s'est peu à peu délité au profit d'un pouvoir personnel « frisant l'autocratie ». On verra d'ailleurs dans un autre point que le système proposé par le Colonel RATSIMANDRAVA a été repris par les Dirigeants de la République Démocratique de Madagascar (RDM) : il s'agit du concept de fokonolona élargi en un système qu'est le VIP ou « Vondrom-bahoaka ItsinjaramPahefana ».

3) L'Avant-garde de la Révolution Malgache (AREMA) et le Front National pour la Défense de la République (FNDR) .

Le régime du parti unique n'existait pas sous la deuxième république. Il n'en est pas moins que c'est l'Etat qui contrôlait les activités politiques. Le Front National pour la Défense de la Révolution ou FNDR a été mis en place. Son existence est même reconnue par la Constitution. Les Partis politiques sont appelés à se regrouper au sein de cette institution. Ce qui revient à dire qu'il y avait une tentative de créer une « pensée unique » dans les activités des Partis. Ceux qui étaient en dehors du front étaient considérés comme des « hors-la-loi »... En théorie, le FNDR aurait pu résoudre bien des problèmes car il aurait dû être un lieu d'échange pour les

Partis qui, dans l'ensemble, ont soutenu la nouvelle république. En définitive, c'est l'un des talons d'Achille du nouveau pouvoir en place.

Graphe 1 : Exemple de résultat d'une élection « régionale » en 1977.
Source : Ministère de l'Intérieur.

Les Malgaches, il est vrai, ont tendance à encenser leurs dirigeants. C'est sans doute dû au fait de la culture du respect des aînés (Les Dirigeants étant identifiés au « ray aman-dreny »). Durant l'ère TSIRANANA, le PSD dominait outrageusement la scène nationale car c'était le « parti du Président ». Avec l'arrivée de RATSIRAKA au pouvoir, son parti, l'AREMA devenait de facto le parti avec lequel il fallait compter. Lors des principales élections qui ont eu lieu durant cette période, l'AREMA est quasiment en statut de monopole (cf. graphe 1) occultant peu à peu le FNDR. Cette fissure au sein du Front se reflétait surtout à la base. Si les ténors des grands partis affichaient un « front », il en va autrement au niveau local. L'AREMA (zanak'i dada... )29, selon le dire de certains, faisait la grosse-tête et snobait ses « partenaires » qui ne se privaient pas non plus de le faire savoir...

L'exemple qu'on a pris (cf. graphe 1) montre le résultat de l'élection des membres du conseil des Firaisampokontany en 1977. Il y est visible que le parti AREMA était en position de force. Et c'est d'autant plus vrai que dans les diverses élections qui se sont effectuées à

Madagascar, tant au niveau national qu'au niveau des collectivités locales, ce parti est toujours en nette position de domination et a gagné beaucoup de sièges. Antananarivo était la seule agglomération où son influence était moindre. L'AKFM y est encore bien implanté comme pendant la première république. Néanmoins, la dominance certaine de l'AREMA dans les assises du pouvoir - au niveau des différentes entités territoriales - lui a permis de mettre en oeuvre la stratégie que le parti voulait appliquer au niveau des différents démembrements de l'administration territoriale.

CHAPITRE g. UNE STRATEGIE SPATIALE MISE EN ECHEC PAR UNE CONJONCTURE INTERNATIONALE DEFAVORABLE.

A

u niveau international, Madagascar a embrassé une nouvelle ligne directive s'ordonnant autour de la politique tous-azimuts : nouer des relations avec tous Pays

susceptibles d'aider la Grande-île. Cette ouverture a été mise à profit pour défendre sur le plan international le choix des Malgaches pour une société plus juste et équitable dans la droite ligne du non-alignement ( un neutralisme positif). Avec une organisation tout acquise à sa cause, le nouveau parti au pouvoir, l'AREMA, a pu mettre en oeuvre les directives formulées par la « Charte de la révolution », directives qui ont tenté de transformer positivement le territoire national par le biais de la mise en place du VIP - de la réforme agraire - de l'investissement à outrance et de la réforme de l'enseignement.

I. Le VIP : Un concept valable mais une pratique incohérente.

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