CONCLUSION PARTIELLE.
A
près 12 années d'indépendance, Madagascar
connaissait une récession et accusait la fin des 30 glorieuses comme les
Pays de l'Europe. Le bilan du gouvernement PSD était
mis à mal par une majorité de la population. La
raison est simple ; malgré l'indépendance accordée en
1960, l'économie malgache est toujours influencée par les
décisions de l'ancienne puissance coloniale : la politique du
Gouvernement malgache s'aligne ostensiblement sur celle de la France notamment
en matière de relation internationale.
Pour corriger l'appréhension des Malgaches, le
gouvernement s'est lancé dans de vastes travaux aboutissant à la
mise en branle du plan quinquennal de 1964, véritable outil de
référence pour le développement de la Grande-île.
Les actions inscrites dans ce plan veulent traduire en acte l'attente des
Malgaches. De grands travaux ont été menés même si
les moyens manquaient : les grandes opérations agricoles et
industrielles (ODEMO-COMEMA-PAPMAD etc.) , la mise en place des syndicats des
communes et les travaux au ras du sol. On a tout fait pour améliorer le
quotidien des gens...
On peut retenir de cette stratégie à facettes
multiples du PSD une volonté ferme de procéder au
développement de toutes les composantes de l'espace national. Toutefois,
après des débuts forts prometteurs, il a fallu se rendre à
l'évidence que les actions menées par le PSD n'étaient pas
forcément acceptées par les gens. « Gouverner c'est
prévoir » et non « pallier les problèmes quotidiens
». Malgré quelque succès dans le domaine de
l'aménagement du
territoire, le PSD s'est révélé incapable
de trouver un second souffle à cause de querelles de succession à
la tête du parti. Les bévues se sont multipliées et la
répression du soulèvement du MONIMA dans le Sud en 1971 a
été le prélude de la chute du régime. Le
règne du parti Etat que le PSD a tenté de mettre en place a
été balayé après les évènements de
mai 1972. Le Général RAMANANTSOA avait pris alors le règne
du pouvoir pour une transition qui va conduire à l'avènement de
la deuxième république et l'arrivé d'un nouveau parti sur
l'échiquier politique malgache : l'AREMA.
Partie II : L'AREMA : de la « révolution
»
socialiste à la reconversion au
libéralisme.
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CHAPITRE 4. LA
DEUXIEME REPUBLIQUE : UNE
REPUBLIQUE AREMA.
T
SIRANANA a été plébiscité lors de
l'élection présidentielle de 1972 avec un score fleuve : 99.8%
des suffrages exprimés lui étaient acquis... Pourtant au
lendemain de
cette écrasante victoire, Madagascar était au
bord de la désobéissance civile. La république
néocolonialiste a été dénoncée
accélérant la mise en place d'une structure transitoire qui
aboutit à la naissance de la deuxième république.
I. La refonte de la valeur de la société
malgache.
Après les événements de mai 1972, le
Président TSIRANANA avait appelé à la rescousse le
Général RAMANANTSOA pour former un cabinet de gouvernement. Le 8
octobre 1972, les gens se prononçaient pour la politique
préconisée par le gouvernement23 et destituaient de
facto le Président. C'est la fin de l'ère PSD. On peut retenir
des traits du nouveau gouvernement, quelques éclats qui auront des
incidences sur la future politique préconisée par l'AREMA.
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