1.2 Conformité et marginalité
1.2.1 Le corps académique
Le /corps canonique de la Renaissance/ est en
conformité avec le corpus. A cet égard, le choix du David de
Michel-Ange, dans l'annonce 11en tant que représentant iconique de
l'Homme, est probant. Ce mythe biblique met en avant la puissance de
l<intelligence humaine> face à la <brutalité animale>
de l'adversaire Goliath. Ainsi, lHomme est le symbole de la <pensée
active et raisonnée> et de la <juste victoire aussi bien
intellectuelle que physique voire esthétique>Cest une fois de plus
une manière de mettre l'accent sur la spécificité de
l'Homme au sein du règne animal. La classification zoologique place
l'Homme au sein du règne animalpour autantil sagit de mettre en avant ce
qui l'en éloigne. Ce /corps de la Renaissance/ nest pas sans aller de
paire avec une <représentation stéréotypique
occidentale de lHomme aux cheveux et à la peau clairs>
1.2.2 La sexuation
Un trait marginal au corpus est la représentation du
/sexe féminin/La sexuationest donc très fortement marquée.
Or comme nous avons montré que lHomme se plaçaitdu
côté de l'<évolution> et du <progrès>,
est-ce à comprendre que les femmes nont pas de poids dans ce qui peut
-être décrit comme étant <la marche du monde>?
Lanalyse de notre corpus B va nous permettre d'approfondir cette
problématique de la sexuation. En tous les cas, /l'absence de femme/
dans la thématique de lHomme et son évolution est tout à
fait significative et rend compte de schèmes sexistes et
archaïques.Nous y reviendrons.
1.2.3 L'Homme à l'image de Dieu
Comme nous le souligne Claude Louis Galliennotre vision de
lHomme deNéandertal a quelque peu changé depuis les
représentations de Boulequà lépoque personne nosait
remettre en cause. Effectivement, nous ne pensons plus que Néandertal
est un ancêtre dégénéré, un débile
mental au crâne difforme. William Kingdocteur dont les avis faisaient
autorité, déclarait :
« Le crâne de l'Homme de Néandertal est
à tel point simiesqueque incline à croire que les pensées
et les désirs qui lhabitèrent ne dépassèrent amais
ceux d'un animal... »?
Ainsi donc, notre vision a changé
?, p 318.
Cette image qui est visible dans l'ouvrage de
Gallien6 compare la représentation moderne (claire) de celle
de Boule (grisée). Nous y reviendrons mais précisons de suite que
si la science s'éloigne des conceptions bibliqueselle ne reste pas moins
attachée à une certaine image de l'Homme qui est celle que Dieu a
façonné à son image.
Concernant notre corpus, le genre autre quHomo sapiens a le
corps /couvert de poils/ et n'est pas sans rappeler une certaine
<animalité>Ainsi conformément à ce qui
aété évoqué plus tôt, Homo sapiens se
définit comme étant du côté de
l'<intelligence> et du <progrès>, de la <civilisation>
et de la <culture>Parallèlementtout ce qui nest pas Homo sapiens
est rattaché à la sphère de l'<archaïsme>de
l<animalité>de la <bestialité>, de la <non
culture> et de la <non intelligence>
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